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je n'entrerai pas davantage dans le débat de fond je crois que chacun a ses arguments
j'attire cependant votre attention non seulement sur le paragraphe de la résolution mais aussi sur le paragraphe
c'est clairement une prise de position politique que nous attendons avec une échéance très claire la préparation de la session d'automne du fonds monétaire international et nous demandons donc si cette résolution est votée demain en plénière que la commission et le conseil se présentent devant le parlement pour nous dire quelles positions ils défendraient à cette occasion
madame la présidente chers collègues mon groupe se félicite vivement qu'un tel débat ait lieu aujourd'hui d'autant plus que nous n'avons pas ménagé nos efforts avec des collègues de différents groupes pour y parvenir
nous n'avons naturellement pas les uns et les autres la même approche et je crois que notre débat et les propositions de résolution que nous avons présentées au départ en témoignent
cela étant nous ne sommes pas pour ce qui nous concerne indifférents au pas en avant que constitue la résolution de compromis invitant la commission à présenter un rapport dans les six mois
le parlement européen pensonsnous peut ainsi jouer son rôle en prenant l'initiative fûtce timidement sur ce sujet même s'il va sans dire et je suis d'accord avec l'orateur précédent que si le paragraphe était remis en cause cette résolution perdrait évidemment de sa substance
notre débat touche en effet à une question vitale que de plus en plus de citoyens se posent de manière légitime quelle place donner respectivement à l'homme et à la sphère financière dans l'économie d'aujourd'hui milliards de dollars c'est le volume monétaire qui tous les jours transite sur les marchés des changes dans le monde ce qui représente plus du quart du volume mondial annuel des échanges réels de biens et de services
en plaçant la finance au poste de commande un tel mouvement a renforcé les exigences de rentabilité et durci partout les conditions d'exploitation
c'est là l'optique du mouvement croissant de fusions d'acquisitions de restructurations d'entreprises
de la levée de ressources gigantesques sur les marchés financiers qui ne cesse de croître le chômage et la pression sur les salariés du monde entier s'accentuent
les débouchés et la croissance réelle sont entravés
et l'afflux ou le retrait brutal de capitaux spéculatifs menace les économies de nombreux pays jusqu'à l'effondrement comme en asie en russie ou au brésil
face à cette mondialisation néolibérale sous la domination des marchés financiers l'exigence dont notre demande témoigne grandit d'une autre idée du monde selon laquelle la loi commune serait celle que dicte le devoir de solidarité dans un monde de plus en plus interdépendant
personne ne peut ignorer le défi de civilisation que constitue le manque de près d'un milliard d'emplois la nécessité de consentir des efforts sans précédent en matière de développement d'accès aux connaissances
à cet égard toutes les idées méritent un examen et nous pensons que celle de la taxe tobin en est une importante tout comme d'autres formes de transactions qui sont envisageables
cette taxe peut contribuer à freiner la spéculation sans pénaliser les activités de l'économie réelle et permettre de dégager de nouvelles ressources pour les investissements humains et ce au moment où le pnud évalue à milliards de dollars par an la somme nécessaire pour éradiquer la pauvreté permettre l'accès de tous à l'eau potable satisfaire les besoins sanitaires
alors que le débat est lancé à l'échelle planétaire sur la capacité qu'a ou non la politique d'influer sur la sphère économique l'instauration de cette taxe pourrait devenir un des symboles de la volonté politique de reconquête des espaces démocratiques confisqués par les opérateurs financiers internationaux
et je voudrais répondre au commissaire qui disait qu'il fallait un nombre minimum de pays industriels pour y parvenir
il me semble que l'union européenne est constituée d'un nombre important de pays industriels et je crois comme harlem désir et plusieurs autres intervenants que l'union européenne que nous formons peut prendre l'initiative à cet égard
en tout cas je crois que le parlement européen s'honorerait de se faire l'écho de la volonté des citoyens de maîtriser le monde dans le sens d'un bienêtre pour tous
madame la présidente je me félicite moi aussi de la tenue de ce débat qui n' a que trop tardé
nous savons bien en effet que chaque génération au fil des temps a versé aveuglément dans ce que l' on pourrait appeler une idéologie dominante c' estàdire un ensemble de préjugés acceptés tels quels par le conformisme ambiant et qui pourtant finissent par révéler aux générations suivantes combien ils ont été lourds de drames
le libreéchange et la béatification permanente de la mondialisation constituent à nos yeux l' idéologie dominante d' aujourd' hui c' estàdire la grande erreur de notre fin de siècle aussi dangereuse que le fut naguère l' idéologie de la dictature du prolétariat dans les couloirs du kremlin ou bien avant la certitude érigée en dogme que la terre était plate
notre monde est aujourd' hui dominé par une logique unique j' allais dire un dieu unique celle de l' argent au travail et non de l' homme au travail
avec un montant d' échanges de biens et de services s' établissant à milliards de francs c' estàdire le produit de quatre jours de spéculation seulement la bulle financière ne doit plus grand chose à l' activité productrice des individus
elle s' autoalimente dans une surenchère qui ne cesse de nier partout l' humanité de l' homme celle des riches autant que celle des pauvres même si ce sont ces derniers qui au bout du compte se trouvent exclus de la plupart des centres de décision de la planète lesquels sont accaparés par une infime minorité ce que jeanpierre chevènement a fort bien nommé récemment les élites mondialisées
il était naturel que ces élites excluent toute préoccupation politique de leur champ de manuvre se mettant ainsi à l' abri du moindre contrôle démocratique et parvenant en somme à être à la fois illégitimes et irresponsables
mais les peuples résistent comme en témoigne leur réaction lors de l' ineffable sommet de seattle où les responsables de la planète ont accouru servilement commission européenne en tête hélas en espérant que leur docilité aux pieds du maître du monde m clinton suffirait à leur assurer la portion des domestiques
c' était sans compter avec la salutaire réaction des sans grade individus ou états réaction plus organisée qu' on l' a dit d' ailleurs notamment en france grâce au magnifique réseau attac qui milite avec un écho grandissant pour la limitation du libreéchange en général et plus particulièrement pour la taxation des transactions financières internationales
la création de cette taxe du type tobin ou bien du type plus réaliste du professeur lauré se révélerait politiquement opportune au moins par sa charge symbolique même si son taux est faible en ce qu' elle signifierait avant tout que le politique reprend pied dans un domaine d' où l' ont exclu des opérateurs dont les profits se révèlent proportionnels au degré de démission des états
madame la présidente bien qu' une partie des objectifs de la taxe tobin soient particulièrement dignes d' intérêt le fait d' être les premiers à adopter cette taxe et justement dans l' union européenne serait un coup mortel pour le marché des changes européens
si les autres zones de change importantes du monde restaient en dehors de la taxe tobin la taxe perçue en europe aurait pour effet de transférer le marché des changes vers ces zoneslà
cela a déjà été dit clairement à plusieurs reprises dans ce débat
il ne suffit pas que les pays industrialisés participent à ce système car alors le marché des changes s' évaderait des pays industrialisés et se réfugierait dans des paradis fiscaux
c' est pourquoi l' adoption de la taxe doit se faire au niveau mondial le g ou les autres pays industrialisés ne suffisent pas
or l' adoption de la taxe de façon uniforme et au niveau mondial est une tâche si difficile et personnellement en tout cas je ne crois pas qu' on arriverait à des résultats à cet égard qu' il vaudrait mieux faire notre deuil de cette taxe tobin
en outre quand bien même on parviendrait à une entente au niveau mondial sur l' adoption de cette taxe il resterait la question du partage des produits de la taxation
les quelques places de change mondiales ne verraient certainement pas d' un bon il que l' on utilise les revenus fiscaux par exemple pour toutes sortes de projets d' intérêt public de l' onu sans qu' elles touchent une part significative de ces revenus
quant à l' utilité de la taxe tobin pour la prévention des futures crises financières il faut remarquer que la taxe ne supprime pas les causes de la surévaluation des devises
c' est pourquoi il faut concentrer son attention sur les politiques m karas en parlé lui aussi qui mènent à la surévaluation de telle ou telle devise par rapport à son potentiel effectif
or cela réclamerait des mesures de contrôle pour l' importation et l' exportation des capitaux sinon on ne peut pas se concentrer sur ces politiques
la taxe tobin semble donc une idée judicieuse mais elle n' est pas dénuée de problèmes même si on parvenait à la mettre en place ce dont je le répète je doute
il faut se rappeler qu' en l' état actuel des choses l' argent c' est avant tout de l' information et qu' à l' avenir l' économie mondiale tournera de plus en plus à la force du savoir et du capital intellectuel
c' est pour cette raison que le flot ininterrompu de masses de fortunes colossales entre les places financières du monde n' est pas purement une activité spéculative entièrement déconnectée de l' économie réelle
si l' on entrave par des mesures du genre de la taxe tobin ce mécanisme de feedback qui donne donc aux utilisateurs des possibilités de faire des choix cela peut avoir comme conséquence des choix erronés dont le coût économique sera bien plus élevé que ce que la taxe permettrait jamais de récolter
c' est pourquoi comme l' a déjà fort bien expliqué m kalas notre groupe est absolument opposé à l' adoption de la taxe tobin
madame la présidente j'interviens en faveur d'une taxation des mouvements de capitaux à des fins spéculatives par delà les frontières monétaires
il me semble on ne peut plus évident qu'une action est nécessaire
au cours des dernières années le volume des transactions monétaires a été multiplié par avec les résultats suivants premièrement le total à l'échelle mondiale des réserves des banques centrales équivaut à peine au volume quotidien des transactions sur les marchés des changes deuxièmement le volume mondial annuel des échanges réels de biens et de services équivaut exactement à trois jours et demi sur de spéculation sur les marchés des changes ce qui veut dire que les échanges de biens et de services représentent des mouvements de capitaux contre pour la spéculation
compte tenu de l'ampleur et du caractère imprévisible et irrationnel des marchés des changes mondiaux il est de plus en plus difficile de gérer les économies nationales et régionales
les programmes de transactions par ordinateur ont transformé un phénomène marginal en déferlante emportant sur son passage des emplois des vies et des industries sur toute la planète
le seul argument contre la taxation des mouvements spéculatifs de capitaux est qu'elle porterait atteinte à l'efficacité des marchés des changes un argument un peu bizarre si l'on songe à la frénésie qui s'est emparée des marchés détruisant des emplois partout dans le monde aussi bien dans l'est asiatique qu'en europe et en amérique latine
m chirac a qualifié ceux qui participent à cette frénésie de virus du sida de l'économie mondiale
ce qu'il faut c'est mettre des bâtons dans les roues des spéculateurs monétaires des agents de change et des vendeurs d'options
ce n'est bien sûr pas faisable à l'échelle d'un pays ni même à l'échelle de la zone euro mais cela pourrait se faire au niveau mondial avec une bonne coopération internationale
l'europe le japon et les étatsunis l'euro le yen et le dollar constitueraient à mon avis un bloc suffisant
le groupe ppe me déçoit
je pensais qu'au moins ses membres lisaient les résolutions sur lesquelles ils allaient être appelés à voter
oui je suis en faveur de cette taxe mais ce n'est pas làdessus que nous allons voter demain
ce sur quoi nous allons voter demain c'est sur une demande formulée à l'intention de la commission d'étudier la question de voir quelles initiatives et quelles conditions seraient nécessaires pour l'introduction d'une telle taxe
de même si je peux comprendre pourquoi le commissaire refuse de souscrire à cette taxe je ne comprends pas pourquoi il n'a pas eu le courage de saisir la chance de démontrer le bienfondé de sa position en procédant à une étude de la question
il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut entendre
selon une récente enquête de war on want de la population britannique est favorable à cette taxe
en france l'idée a suscité un énorme écho en particulier lorsqu'elle est associée à celle d'utiliser les recettes de la taxe pour aider le tiers monde à sortir de son endettement et de sa misère
le parlement le conseil et la commission ne peuvent ignorer plus longtemps ce problème
il existe à présent une pression de l'opinion publique réclamant une réponse plus élaborée que cela ne s'est jamais fait auparavant
en ce nouveau millénaire avec les nouveaux problèmes mondiaux que nous connaissons et qui appellent de nouvelles solutions mondiales il ne suffit plus d'expliquer pourquoi on ne l'a pas fait par le passé il faut expliquer avec les bons arguments pourquoi ce ne serait pas faisable maintenant
madame la présidente monsieur le commissaire mes chers collègues avoir une résolution politique de compromis sur l'utilité d'une taxe sur les flux financiers internationaux constituerait un premier pas vers l'indispensable toilettage de nombre de règles internationales
j'ai deux ou trois choses à rappeler ici
l'une des demandes principales des manifestants à seattle était justement la mise en place de ce type de taxe et ce n'est pas par hasard
la proposer aujourd'hui est un signal fort des pays européens riches prouvant qu'ils veulent sortir de leur égoïsme monsieur le commissaire
aux yeux de tous un tel impôt solidaire est une mesure vertueuse qui n'empêche pas le commerce mais vise d'abord la spéculation et ses effets pervers chers collègues de droite
cela symbolise la nécessité de la solidarité avec les pays du sud en particulier ceux d'afrique des caraïbes du pacifique qui nous ont largement interpellés eux aussi à seattle à ce sujet
pour atteindre pleinement son objectif la redistribution de la masse monétaire dégagée par une telle taxe doit aller impérativement en direction des pays les plus pauvres
ainsi nous donnons du sens et à la moralisation des règles commerciales et à la solidarité avec les peuples du sud
madame la présidente on ne peut se contenter de répéter sans cesse dans cette enceinte le chiffre cité par nombre d'orateurs qui m'ont précédé il faut également signaler monsieur le commissaire que de ces gigantesques transactions quotidiennes de devises ont une durée d'investissement qui ne dépasse pas les huit jours
les investissements et la création d'emplois ne peuvent tout de même pas continuer d'être moins lucratifs que les transactions à court terme de devises et d'actions
nous ne pouvons tout de même pas continuer à laisser détruire toutes nos possibilités d'action sur le plan politique
les revenus des activités non économiques ne peuvent tout de même pas continuer d'augmenter toujours plus rapidement
depuis que tobin a développé son idée il s'est avéré qu'en allemagne les revenus des capitaux financiers sont passés de de l'ensemble des revenus à près du double aujourd'hui
on ne peut continuer à voir les pays les plus pauvres de cette planète être le plus durement confrontés à la spéculation qui touche les fluctuations monétaires à court terme
je ne pense pas davantage que ce soit infaisable
pourquoi donc ne seraitil pas possible de dégager un accord entre les états du g les autres états de l'ue la chine singapour et la suisse sur l'introduction de la taxe tobin
il devrait exister un intérêt économique commun
pourquoi ne pourraiton parvenir la différenciation peut être faite à soumettre à cette taxe les transactions visant à l'échange immédiat de devises l'ensemble de ce qu'on appelle les opérations au comptant les opérations à terme et à option sur les devises
pourquoi ne pourraiton pas fixer le montant de cette taxe de manière à ne pas menacer les investissements à long terme indispensables sur le plan économique mais à rendre enfin inintéressants les placements à court terme et les placements spéculatifs
de nombreuses questions difficiles se poseront à coup sûr mais le seul problème important que je perçois est la volonté politique et ce principe de sanktflorian également applicable aujourd'hui qui consiste à repousser la responsabilité d'un endroit à l'autre
madame la présidente comme l'a dit m karas il y a quelques minutes nous ne demandons pas un surcroît de bureaucratie
nous cherchons des solutions
nul doute qu'il faille plus de clarté sur les marchés de capitaux c'est bien là l'idée
la taxe tobin mettra un peu de transparence dans cette question très obscure
plus on progresse vers la libéralisation des échanges plus on a besoin de règles c'est ce que disait le commissaire lamy à l'ouverture du cycle du millénaire à seattle
il a reconnu que l'effet conjugué du marché unique et de la monnaie unique qui caractérisent le processus de construction de l'union européenne est intimement lié à un volume énorme de nouvelles réglementations
à présent que les capitaux peuvent traverser immédiatement les frontières nationales sans aucune difficulté il est évident que la même approche sera strictement nécessaire d'autant que les montants quotidiennement engagés dans des transactions spéculatives sont énormes
nous citoyens du monde ne pouvons accepter le niveau actuel de spéculation
continuer serait un suicide économique
mes chers collègues monsieur le commissaire on entend souvent dire que l'europe a réussi à assurer la stabilité financière ce qui est vrai si l'on s'en tient au secteur public
mais si l'on englobe le secteur privé on constate alors que cette fameuse financial stability non seulement n'a pas été obtenue mais que l'on est vraisemblablement assis sur un volcan prêt à exploser à tout moment
le surendettement du secteur privé et l'envolée excessive des cours des actions qui lui correspond les deux grands indices de stabilité des marchés financiers sont depuis longtemps dans le rouge comme le propre rapport de la commission sur la situation économique de l'europe le démontre d'une façon qui ne prête à aucune contestation