text
stringlengths 0
211k
|
---|
Puisque les sujets de dissertation se présentent sous la forme de notions et de questions comportant des notions, une méthode qui permet d'éviter d'« errer » en étudiant une notion consiste tout simplement à faire la liste des questions susceptibles d'être posées à une épreuve, et à les regrouper suivant des problématiques variées. Ce genre de listes peut être établi grâce aux rapports de jury et à des sites qui répertorient les questions posées les années précédentes au bac. C'est une méthode très efficace pour maîtriser une notion et assimiler les problématiques fondamentales qui se posent pour chacune d'elles. |
Philosophie/Sujet |
Quelle relation établissez-vous entre la croyance et l'expérience ? |
Quelques distinctions. |
Le mot sujet s'emploie en différents domaines : |
Le sujet est à la fois ce qui est "objet" de la pensée et de la connaissance (on dit un "sujet de dissertation") et le support de certaines autres réalités (actes, conscience, perception, droits, etc.). |
C'est ce dernier sens qui est étudié ici, bien que tous ces sens soient liés et cela au point que l'on puisse faire la critique du sujet en l'assimilant à un être purement logique voire à une fiction logique, fiction elle-même dérivée d'une habitude grammaticale trompeuse : par exemple, le fait de dire "je" dans une phrase ne serait en aucun cas une preuve que nous sommes un item auquel on prédique une qualité. Cet examen critique de la notion de sujet trouvera naturellement sa place plus loin dans cet article. |
Mais, pour commencer, considérons l'idée de sujet en tant qu'elle renvoie à une réalité dont on peut dire : |
En résumé, le sujet est une réalité tout à la fois métaphysique, existentielle, morale et politique. Mais son sens fondamental est métaphysique. En tant que tel, le sujet est la notion fondatrice de l'humanisme, de la modernité et de l'ensemble des valeurs occidentales. Nous verrons pourquoi, sans sujet, il n'y a - entre autres exemples, ni science, ni valeur morale, ni démocratie. |
Les thèses philosophiques qui nient la validité de la notion de sujet sont bien souvent qualifiées d"'anti-humanisme". Nous étudierons plus loin cette négation et ce qui en résulte. |
Le sujet logique. |
Le clezio affirme "il faut chercher la liberté ". |
Développez ce point de vue en lui donnant des arguments et des exemples. |
La notion et ses problèmes. |
Une conception générale. |
L'une des conceptions les plus influentes de la philosophie occidentale moderne est que le sujet consiste dans l'identité de la conscience à travers le temps et aussi dans la saisie immédiate de soi par soi en tant qu'étant. Cela fait deux thèses problématiques : |
Cette conscience fait la synthèse entre le sujet en tant que propre (ou moi-même en personne, le fait que j'existe) et en tant que sujet de la connaissance (sujet qui connaît, qui se représente "ce que je suis"). Le sujet, chez Descartes par exemple, est le ce pour quoi ou pour qui il y a une représentation, et donc également ce pour quoi ou pour qui il y a connaissance, y compris connaissance de soi-même. C'est là la racine de l'idéalisme moderne : le sujet est pensant, connaissant et, se sachant connaissant (identité du je), il existe dans la certitude de ce savoir : le sujet est alors aussi la raison et il se confond avec le "je". Dans une autre langue, l'on dirait que le sujet, c'est l'universel, ou plus exactement, pour le cas de Descartes, qu'il tend à l'universel. |
De cette conception, on peut dégager au moins deux grands courants de pensée : |
Difficultés de cette conception. |
La réunion dans le sujet de la conscience et de la pensée a été dénoncée par plusieurs philosophes, dont Leibniz par exemple. Un problème parmi d'autres que soulève cette conception est que la représentation n'est pas le sujet, la conscience n'est pas la pensée ; la représentation est la représentation du sujet, et le cas possessif rend compte de cette ambiguïté : |
À la suite de ces questions, il est difficile de ne pas demander qui est le véritable sujet de la représentation ? Qui a conscience de ? Si c'est le sujet qui est dans la représentation, alors il faut admettre que ce sujet est "à la fois" dans la représentation en tant que représenté qui se représente et hors d'elle en tant que sujet à proprement parler. On peut en venir alors à cette conclusion qu'il n'y a pas du tout de sujet véritable de ou dans la représentation : il n'y a seulement que de la représentation sans sujet. Nous concevons et ne concevons pas le sujet de la représentation... |
Il ne pourrait donc y avoir de connaissance de soi par le moyen de la conscience. Autrement dit, la conscience de soi, l'auto-présentation de nous-même, n'est qu'une conséquence du sujet, ou que l'une de ses facultés, telle que le sujet n'y est pas véritablement entendu en tant que cause. Appréhender une identité par la conscience (la conscience stable que je pense avoir de moi au cours de ma vie), c'est appréhender une série d'effets ou de symptômes d'une cause ou d'une série de causes dont je n'ai pas nécessairement une intuition immédiate. Une autre conséquence importante pour l'interprétation du sujet est que nous avons une expérience de la conscience de soi alors que cette conscience de soi, perçue comme telle, est impossible : nous n'avons, à propos de la conscience de nous-même, que la "croyance" qu'une certaine réalité que nous percevons est un soi, un sujet, un noyau intime, nous n'en avons pas le savoir. |
Le sujet en tant que tel se dérobe donc à la conscience, et il ne reste plus alors que l'idée formelle d'un sujet/cause/substrat d'actes et de pensées que nous reportons particulièrement à un nous-mêmes bien difficile à penser. On pense alors à un sujet transcendantal, i.e. un sujet comme simple condition a priori de l'action et de la pensée, ce qui implique que : |
Autre conception. |
Le sujet transcendantal ; le sujet en tant que condition de possibilité de la synthèse de nos perceptions : "à développer". |
Résumé des difficultés posées par la notion de sujet. |
Sujet et moi semblent bien être deux "choses" différentes. En quelque sorte, "mon" moi n'est pas la cause de "mes" actes, car cette cause serait un sujet qui n'est pas un "moi". Cette idée de sujet est ainsi dotée de facultés diverses dont l'unité ou l'unicité fait problème : la volonté, l'entendement, etc. C'est le cas notamment en morale, lorsque nous attribuons des mérites ou des blâmes : la responsabilité que nous supposons suppose à son tour un sujet "en soi" capable de répondre de ses actes et de ses pensées. Mais on voit là le caractère circulaire d'une telle conception : pour comprendre le sujet, on se rapporte à des facultés du... sujet ! |
Cette difficulté fait apparaître l'obscurité inhérente du concept de sujet, obscurité déjà perceptible dans l'idée d'un acte de discours auto-référent : en disant « je », je produis un acte de discours qui ne se rapporte pas à l'objet de la même manière que celui que j'ai à l'esprit , ou aussi clairement, que si je dis par exemple : « elle » ou plus trivialement encore : « table. » Je suis l'objet même auquel je me réfère, et cette référence est constituée par le fait que c'est moi qui parle. |
Obscurités du sujet. |
"Pour une analyse détaillée des aspects obscurs du sujet : voyez inconscient et désir." |
Il apparaît ainsi que la conscience, loin d'être immédiatement le sujet lui-même, entretient avec lui un rapport problématique ; l'aspect le plus significatif est le désir, cette tendance qui peut sembler irrationnelle (le sujet de l'action n'est plus la raison) et échapper au contrôle de la conscience, notamment lorsque cette conscience est morale. |
Rejet de la notion de sujet. |
L'obscurité de la notion de sujet est étonnante : c'est nous le sujet - croyons-nous - et nous ne sommes pourtant pas capables d'en produire une description claire et évidente. Ce peut-il que cette déficience soit l'expression d'une illusion ? Nous ne parvenons pas à élucider complètement la notion de sujet parce que le sujet n'existe pas véritablement et que sa notion n'est qu'un mot, un mot qui ne se réfère à rien de réel. Examinons cette dernière hypothèse. |
Le point de départ est que le sujet n'existe pas, et que nous n'avons fait jusqu'ici que tenter de construire une notion. Nous commencerons par examiner ce que peut vouloir dire la phrase "le sujet n'existe pas" dans tous les domaines qui intéressent la philosophie et nous l'illustrerons ensuite pour bien faire comprendre de quoi il retourne dans ce problème. |
En premier lieu, si le sujet n'existe pas, il serait alors absurde de conserver les notions morales qui s'y rattachent : en tant que l'individu est un sujet, nous avons supposé qu'il est libre, capable de répondre de ses actes et doté d'une dignité inhérente et inaliénable. Mais s' il n'y a pas de sujet alors l'individu n'est pas un sujet. |
L'individu, l'être humain en général, n'est donc ni libre, ni responsable de ses actes et il ne possède aucune dignité au sens où la notion de sujet permettait de lui en attribuer de manière essentielle toutes ces qualités. Considérons les conséquences de cette réfutation anti-humaniste du sujet. |
Pour faciliter la compréhension des conséquences d'un rejet de la notion de sujet, nous donnerons maintenant quelques exemples : |
L'individu n'est pas libre. Il faut donc qu'il soit déterminé par quelques autres causes que ce que l'on nomme sa volonté. Mais nous ne voyons pas alors d'autre causalité que celle des lois de la nature. Ainsi, tout homme est-il un être essentiellement déterminé par la nature. Il n'y a pas de transcendance humaine. Il faut donc que l'être humain ne soit qu'un être biologique vivant en société, être que l'on peut intégralement étudier par les sciences (physiologie, neurophysiologie, théorie de l'évolution, sociologie, etc.). Il n'y a pas d'autre explication disponible du phénomène humain qu'une explication "naturaliste" ou "déterministe". |
L'individu n'est pas responsable. Ses crimes ne peuvent lui être justement imputés comme s'il en était le véritable auteur. Tout homme est innocent de ses crimes. Mais aussi, en un sens contraire, personne n'est vraiment responsable de ses talents, de sa réussite, etc. |
L'individu n'a pas de dignité. Sa valeur morale est alors imaginaire et il n'a pas de droit naturel. Par exemple, les droits de l'homme sont des droits qui ne portent sur rien d'autre qu'une fiction de l'homme. L'esclavage n'est condamnable ni moralement ni juridiquement (pour ce qui concerne le droit naturel), et la torture ne l'est pas plus. La soumission des femmes, par une société ou une religion, n'est pas davantage répréhensible. Pas plus que l'homme, la femme n'a de valeur spécifique, et l'usage de la force pour asservir les femmes à un ordre contraignant, quel qu'il soit, n'est qu'un simple fait naturel. |
Mais les conséquences de cette pensée ne s'arrêtent pas là. Si la notion de sujet est vide ou inintelligible, elle n'en existe pas moins en tant que pensée. Mais c'est une pensée qui ne réfère à rien d'extérieur. D'où vient alors cette idée ? |
Dilemme. |
Parvenus à ce point de la réflexion, nous sommes dans la plus grande difficulté. La pensée du sujet et sa négation ne nous conduisent à rien de satisfaisant : |
En ce qui concerne le premier point, nous pourrions nous demander si l'argument selon lequel le sujet est une notion peu intelligible ou creuse n'est pas d'une fausse évidence ; et, en ce qui concerne le second,on peut se demander si les conséquences que l'on déduit de la négation du sujet sont véritablement nécessaires ? |
Commençons par le second point. En admettant que l'être humain n'est pas un sujet et qu'il n'a pas, en conséquence, de valeur morale en soi, nous avons alors fait comme si toute dignité et toute valeur devaient se comprendre d'après la notion de sujet. Mais c'est à l'évidence un sophisme, car le sujet étant supprimé, il n'en reste pas moins que l'homme, en tant qu'être naturel, fuit la douleur, et recherche le plaisir, et qu'il attribue aussi des valeurs à ses semblables et aux choses qui l'entourent. Ainsi, dans une communauté, des hommes peuvent-ils faire preuve d'un respect mutuel sans avoir la moindre idée de ce que peut-être un sujet au sens "métaphysique" que nous avons tenté de développer jusqu'à présent. Nier le sujet ne revient donc pas nécessairement à affirmer que "tout est permis", ou que "tout être humain est sans valeur". |
On peut à partir de là se demander s'il est possible, quel que soit la forme d'anti-humanisme que l'on soutient (avec le relativisme moral qui lui est souvent attaché), de sacrifier intégralement les valeurs qui s'attachent à notre idée de l'homme. Il pourrait donc y avoir un abus à lier de manière essentielle la notion de sujet et ces notions morales que sont la liberté, la dignité, etc. |
Cependant, il ne suit pas de là que la négation du sujet implique par principe les violences que nous avons citées plus haut. Bien au contraire, et l'histoire en fournit de nombreux exemples : il peut bien régner dans une communauté donnée des valeurs d'une grande humanité, cela ne veut absolument pas dire que cette communauté là s'interdira de réduire en esclavage des classes entières ou de tenir les femmes pour des biens dont on dispose pour le plaisir et la reproduction ainsi que de faire souffrir pour le seul plaisir du spectacle. |
Mais, malgré tout, nous avons là une possibilité de concevoir le sujet qui peut nous aider pour résoudre le problème soulevé par le premier point. En effet, nous parlions de communauté, ce qui implique la relation à l'autre. Et nous pouvons nous rendre compte maintenant que nous avons surtout traité le sujet comme une abstraction métaphysique, comme une essence sans existence. Or, l'existence sociale et historique nous fait voir qu'il n'y a pas de sujet réel sans la reconnaissance d'un autre que soi. C'est cet entrelacement des individus que nous allons maintenant tenter d'éclaircir, entrelacement dont l'intérêt pourrait être de supprimer les faux problèmes de l'humanisme et de l'anti-humanisme. |
Le sujet et autrui. |
"Voyez l'article sur Autrui pour une analyse d'ensemble de cette notion" |
Ce qui est ainsi mis en valeur, ce n'est plus le sujet en tant que tel, ni même l'autre en tant que sujet, mais la relation de plusieurs sujets, relation qui pourrait bien être constitutive de ce que nous pensons lorsque nous nous pensons comme des sujets. |
Philosophie/Culture |
La culture est le développement de l'esprit et du corps par des exercices appropriés. |
Le mot allemand "Kultur" (culture, civilisation) a influencé le français qui fait parfois de la culture un synonyme de civilisation. |
En un sens large, la culture désigne l'éducation générale donnée dans une société, éducation du jugement comme du sentiment. |
Philosophie/Raison et réel |
Philosophie/Morale |
La morale est un ensemble de règles qui déterminent quelles conduites ou quels propos les hommes doivent tenir ou adopter dans le but de bien faire. |
Les questions que l'on se pose à propos de la morale peuvent être réduites à un petit nombre, chacune ayant pour objet une notion morale importante : Pourquoi dois-je suivre certaines règles ? qui pose la question du "devoir", ou "obligation", moral. Que dois-je faire ? c'est-à-dire quel "bien" dois-je viser et comment puis-je le savoir ? Dans quels cas mes actions et mes paroles peuvent-elles être moralement qualifiées, qui pose la question de la "responsabilité" et de la "liberté". Enfin, la morale est-elle contraire au bien-être ou est-elle une condition, sinon la condition, du "bonheur". |
Le devoir, le bien, la liberté, la responsabilité et le bonheur sont ainsi des notions fondamentales de la morale. |
Introduction. |
La définition de la morale proposée au début de cet article n'est qu'un point de départ intuitif. Par « intuitif », nous entendons simplement le genre d'idées, que l'on a cependant rassemblées en une seule proposition, dont on peut penser qu'elles viendraient à l'esprit d'un individu du XXI siècle vivant en Occident lorsqu'il tente de comprendre ce qu'il entend par morale. Il y a donc là une part d'arbitraire et de généralisation vague que nous assumons afin de pouvoir commencer quelque part l'analyse de la notion. |
Nous commencerons par examiner les idées qui apparaissent dans cette définition de la morale et nous proposerons également un certain nombre de distinctions en vue de comprendre du mieux possible ce qu'il peut y avoir là de spécifique par rapport à d'autres domaines. L'ensemble de ces analyses conduira ou non à une révision de la définition de départ. Nous en reprendrons les résultats dans une section récapitulative, reprise qui pourra servir, sinon de définition, du moins de description plus ou moins fiable. |
Premiers éléments d'analyse. |
Règle. |
La notion de règle semble liée intuitivement à celle de morale, sans qu'il soit nécessaire de préciser au préalable la nature de ce lien. Supprimons en effet cette idée de règle ; on supprime du même coup l'idée de prescription, tout semble alors permis et c'est la morale même qui disparaît. L'idée de règle est donc de manière évidente une idée constitutive de la morale, c'est-à-dire que l'on ne peut penser la morale sans la règle. |
En quoi consiste cette idée de règle ? Une règle est une formule qui indique ou prescrit ce que l'on doit faire dans tel ou tel cas. Il y a des règles à suivre en logique, mais aussi en art, dans nos relations sociales, dans les sciences en général. Toutes ces règles ne sont pas morales ; les règles de formation d'une proposition logique ne sont pas morales ; leur acquisition et leur mise en œuvre relève d'un savoir technique dont la finalité est la distinction du vrai et du faux. De même, les règles de l'art sont des techniques dont la finalité est le beau, le sublime, et d'autres effets esthétiques. Qu'est-ce qui distingue la règle morale de la technique artistique, du raisonnement, de l'expérience scientifique ? |
La règle morale suppose connaissance et conscience d'un sujet ; conscience et sentiment d'une prescription, ce que l'on appelle une obligation morale ; une détermination de la volonté ; une fin à atteindre. |
Distinguer la morale du droit. |
La morale n'est pas le seul ensemble de règles qui nous dit ce que nous devons faire et dire, ou ne pas faire ni dire. Le droit le fait également par le moyen des lois. D'ailleurs, en morale aussi on parle de lois pour désigner les devoirs qui s'imposent à nous. Morale et droit se ressemblent donc beaucoup et il faut voir si on peut les distinguer. |
Différence par rapport aux sanctions. |
D'abord, le droit sanctionne les comportements et les propos contraires à la loi. Sans ces sanctions, les lois apparaissent sans force, et donc complètement inutiles. En revanche, la morale ne sanctionne pas toujours, et pourtant l'absence de sanction ne signifie pas que nos devoirs soient inutiles ni que la morale soit abolie. Ainsi l'absence de sanction abolit le droit, mais laisse intacte la morale. |
Différence par rapport aux sentiments. |
La différence entre droit et morale peut également être constatée par la différence des sentiments que nous pouvons avoir ou non à leurs égards. Nous pouvons craindre la sanction de la loi, ou ne pas la craindre. Dans les deux cas, la loi reste valide tant que sa violation est sanctionnée ; peu importe les sentiments des individus, la loi règne tant qu'ils s'y conforment. En revanche, on ne peut parler de morale indépendamment de la manière dont les individus accomplissent leur devoir : obéir par contrainte, par habitude, par plaisir, ne permet pas de dire qu'une action est morale, c'est même tout le contraire, puisque de telles actions ne sont pas morales du tout, et peuvent même être immorales malgré les apparences contraires. |
Différence par rapport à la finalité. |
Le droit vise à réguler des comportements humains au sein d'une société ; en dehors de ce contexte, les lois ne semblent pas avoir de sens. Il faut en effet que des rapports aux autres soient institutionnalisés pour pouvoir établir un droit qui régule ces rapports. Le but de cette régulation est souvent appelé "justice". La morale a en revanche un sens même en l'absence d'autrui : j'ai des devoirs envers moi-même, qui me dictent par exemple de me respecter. Ainsi, en toutes circonstances, dois-je agir non seulement suivant la justice, mais également suivant le "bien". |
Autrui n'est bien sûr pas absent de la morale, mais cette remarque permet de voir que la morale s'adresse d'abord à des individus dans leurs conduites singulières, par rapport à eux-mêmes et par rapport aux autres, tandis que le droit s'adresse à ces mêmes individus dans leurs conduites réciproques, en laissant souvent de côté bon nombre de relations de l'individu à lui-même. |
Conclusion. |
Le droit et la morale se distinguent tant par les caractéristiques qui en font des obligations et par la manière dont ces obligations peuvent et doivent être appréhendées, que par leurs finalités. Il s'agit donc bien de deux choses tout à fait différentes. |
Comment sait-on ce qui est bien et mal ? |
Les distinctions précédentes sont utiles pour bien délimiter le domaine de la morale et identifier ce dont on parle. Toutefois, jusqu'ici, nous nous sommes surtout attachés à élucider une conception intuitive de la morale. Ces élucidations auront peut-être permis au lecteur de se faire une idée plus claire des notions qu'il associe à la morale. Mais, pour en acquérir une connaissance véritablement justifiée, il convient maintenant d'aborder les choses de manière plus fondamentale, et la question qui doit se présenter en premier lieu est celle de notre connaissance même des valeurs morales, car nous avons fait jusqu'à présent comme si cette connaissance allait de soi. |
Les différentes sources de la morale. |
D'une manière très générale, il existe deux types de conception des fondements de la morale : |
Subsets and Splits
No community queries yet
The top public SQL queries from the community will appear here once available.