Search is not available for this dataset
input
stringlengths
1
16.6k
output
stringlengths
1
16.6k
AU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE. P. Corneille, dont nous venons de prononcer le nom, fut lui-même, à ses débuts, un adepte du vers latin, et il ne le délaissa jamais entièrement, puisqu'on voit dans ses Œuvres complètes qu'en 1667, à propos de la conquête de la Franche-Comté, il exprima sa joie patriotique à Louis XIV à la fois dans sa propre langue et dans celle de Lucien son maître. Boileau et Racine n'ont laissé que peu de vers latins, et c'est grand dommage pour Racine, car il y excellait, et sa pièce Ad Christum est un pur chef-d'œuvre. On n'a également recueilli
AU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE. P. Corneille, dont onsu venons de prononcer le nom, fut emmuil-ê, à es bé,sutd un adepte du vers latin, et il ne l délaissa jms ntèrmnt, puisquon voit dans ses Œuvres complètes qu'en 1667, à propos e la conquête d la hC,aemoFn-rcét il exprima sa joie patriotique à Ls XIV la fois dans sa propre langue t dans celle de Lucien son maître. Boileau et Rcn n'ont laissé que peu de vers latins, et c'est grand dmmg pour Racine, car y excellait, et sa pièce Ad Chrstm est un pur chef-'œuvre. On n'a églmnt recueilli
Ad Christum est un pur chef-d'œuvre. On n'a également recueilli de Bossuet et de Fénelon que très peu de leurs exercices en ce genre. Mais il n'en est pas ainsi d'un écrivain cher au Languedoc, Esprit Fléchier. On lit dans son histoire qu'en 1664, année où le futur panégyriste de Turenne était encore peu connu comme orateur, il jouissait déjà d'une belle réputation comme poète latin, et l'on a de lui le poème Carmen eucharistiqum, adressé à Mazarin en 1661, un autre poème bien différent, intitulé Currus regius, c'est-à-dire le Carrousel de 1662, puis un troisième qui a pour titre
Ad Christum est un pr chef-d'œuvre. n n'a également recueilli d Bossuet et de Fénelon que très peu de leurs exercices n genre. Mais il n'en est pas ainsi d'un écrivain cher au Languedoc, sprt Fléchier. On lit dans son histie qu'en 164 année où le futur panégyriste d Turenne était ecoe peu connu comme orateur, il jouissait déjà d'une belle ptin comme poète latin, et l'on a de lui le poème Carmen chrstqm, adressé à Mazarin en 1661, un autre oèm bien différent, nié Currus regius, c'est-à-dire le Carrousel de 1662 puis un troisième i a pour titre
Carrousel de 1662, puis un troisième qui a pour titre In conventus juridicos Arvernis habitus Carmen, appendice de ses Mémoires en prose française sur les Grands Jours de Clermont. Ce poème eut le plus vif succès; il obtint surtout un suffrage bien envié à cette époque, celui de Chapelain, qui avait la mission de signaler à Colbert les gens de lettres dignes de la libéralité du roi. L'abbé Fléchier vit donc poigner à la fois pour lui les premiers rayons de la gloire, ceux de la faveur royale et de la fortune. Vers cette même époque de 1661, quand Mazarin
Carrousel de 1662, puis un troiiè qui a p titre In conventus jios Arvernis habitus Carmen, apedic de ses Mémoires en française sur les Grands Jours de Clermont. Ce poème eut le plus if succès; il obtint surtout n rae bien envi à cette époque, celui de Chapelain, qui avait l mission de signaler à Clbrt les gens de lettres e de la libéralité du roi 'abbé heéirlcF vit donc poigner à la fois pr lui les premiers rons de la glr, ceux de la faveur ryl t de la fortune Vers cette même époque d 1661, quand Mazarin
la fortune. Vers cette même époque de 1661, quand Mazarin vivait encore, parut à Paris un poème latin adressé, comme celui de Fléchier, au cardinal-ministre, et qui fit bien voir, par le bruit dont il fut accompagné, à quel point la Muse latine était encore en honneur : je veux parler du poème intitulé Callipoedia seu de pulchra prolis habituenda ratione, c'est-à-dire l'art d'avoir de beaux enfants. Le titre, naturellement, piqua la curiosité publique; mais on doit dire que l'ouvrage est moins bizarre que le titre, qu'on y trouve même des vérités sérieuses et utiles, que la versification en est,
fortune. Vrs cett même époque de 1661, quand Mazarin vivait encore, parut à Paris n poème latin adressé, omm celui de Fléchier, ua cadinaiist, et qui bien voir, par le bruit dont il fut ccmpgné, à quel oint la Ms latine était encore en honneur : j veux parler du poème intitulé Cloed eu de pulchra prolis habituenda rtn, c'est-à-dire lart d'oi d bx enfants. Le e,ittr naturellement, piqua la curiosité publique; mais on doit dire que l'ouvrage est moins bizarre que le titre, qu'on y trouve même des vérités sérieuses et utiles, que la versification ne ste,
des vérités sérieuses et utiles, que la versification en est, d'ailleurs, facile et gracieuse et les épisodes pleins d'intérêt. Aussi Mazarin, après l'avoir lu et fait examiner, en accepta-t-il avec empressement la dédicace; il fit plus, il gratifia l'auteur d'une bonne abbaye. Et l'opinion du public lettré ratifia pleinement le jugement et la libéralité du ministre, car on voit dans la correspondance de J. Racine que le grand poète français avait dans sa bibliothèque la Callipoedia, qu'il la lisait souvent et avec beaucoup de plaisir. L'auteur de ce poème est C. Quillet, né, comme Rabelais, à Chinon en Touraine, comme
des vérités sérieuses t utiles, que la versification e est, d'ailleurs, facile et gracieuse et les épisodes pleins d'intérêt. Aussi Mzrn, après l'avoir lu et fait eami, en accepta-t-il avec empressement a dédicace; il fit plus, il gratifia 'tulaeru d'une bonne abbaye. Et 'opinion public lettré ratifia plinmn le jugement et la libéralité du ministre, car on voit dans la correspondance de J Racine que le grand poète nfrçiasa avait dans sa bibliothèque l Callipoedia, qu'il l lisait souvent et avec beaucoup plaisir. L'auteur de ce poème est C. Qllt, é comme Rabelais, à Chnn en Touraine, comme
C. Quillet, né, comme Rabelais, à Chinon en Touraine, comme lui médecin et prêtre, comme lui homme de libre pensée et de joyeuse humeur. Ainsi, la poésie latine, en dépit des chefs-d'œuvre de Racine et de Boileau, de Molière et de La Fontaine, restait en grand honneur au dix-septième siècle. Il y a au musée du Louvre deux tableaux fort estimés des connaisseurs : l'un représente un Groupe de naïades, l'autre Sainte Marguerite foulant aux pieds un dragon. Ces deux toiles sont d'Alphonse Du Fresnoy, peintre du dix-septième siècle, qui, sans être un émule du Poussin ou de Le Brun,
C. Quillet, né, comme Rabelais, à Chinon en Touraine comme lui médecin et prêtre, comme lui homme de libre pensée et de jys humeur. Ainsi, la poésie latine, en dépit ds chefs-d'œuvre de Racine et de Boileau, de Molière et de La Fontaine restait en grand honneur dix-septième siècle. l y a au musée du Louvre deux tblx fort estimés des connaisseurs : l'un représente un pe de naïades, l'autre Sainte Marguerite foulant aux pieds un dragon. Ces deux toiles sont d'Alphonse Du Fresnoy peintre du dix-septième èc qui, sans être un émule du Poussin ou de Le Brun,
sans être un émule du Poussin ou de Le Brun, fut un artiste de réelle valeur. Eh bien ! ces deux tableaux lui valurent beaucoup moins de réputation que son poème latin De arte graphica, dont les humanistes de la vieille Université savent seuls le nom. et encore!... VI. PREMIER DOUTE EXPRIMÉ SUR LA POÉSIE LATINE MODERNE. Il n'est pas d'opinion, cependant, si unanime qu'elle paraisse, qui ne trouve quelque contradictoire. Nul ne se fût avisé, à coup sûr, au temps de Cujas et de l'Hospital, d'attaquer la composition latine soit en vers soit en prose. Mais après les preuves
sans être un émule du Poussin ou de Le Brun, ft n artiste de réelle valeur. Eh bien ! ces deux tableaux lui valurent beaucoup moins de otnéirputa que son poème latin De arte grphc, dont les mnise de la vieille Université savent seuls le . te ncr.. VI. PREMIER DOUTE EXPRIMÉ SUR LA POÉSIE LIE ODRE.ENM Il n'est pas d'opinion, cependant, si unanime qu'elle paraisse, qui ne trouve quelque contradictoire. Nul ne se fût avisé à coup sûr au temps de Cujas et d l'Hsptl, 'attaquer la composition ltn soit en vesr soit en prose. Mais as les preuves
soit en vers soit en prose. Mais après les preuves de vitalité données par la langue française au seizième et au dix-septième siècle, on fut plus hardi, et quelques esprits se mirent à concevoir, puis à exprimer des doutes sur la valeur de cette éloquence calquée sur Cicéron, et de cette poésie bâtarde composée de lambeaux de Virgile et d'Horace. Est-il convenable qu'un peuple moderne et chrétien emploie, pour l'expression de ses idées, de ses mœurs et de ses croyances, la langue d'un peuple de mœurs et de croyances tout opposées? Voilà ce que se demanda, entre autres, le judicieux
soit vrs soit en roe Mais èsrpa les ree de vitalité données par la langue frnçs au seizième t u si-xemièeptd siècle, on fut plus hardi, et quelques esprits e mirent à concevoir, i à exprimer des tesudo sur la valeur d cette éloquence calquée su Ccérn, et de e poésie bâtarde ée de lambeaux de Virgile et 'Horace. Est-il convenable qu'un peuple moderne et chrétien emploie, pour l'expression de ses dés, d ses mœurs de ses croyances, la ngaleu d'un peuple d mœrs te de croyances u opposées? Voilà ce que se dmad, entre autres, le judicieux
opposées? Voilà ce que se demanda, entre autres, le judicieux auteur du Choix de la méthode 9e SÉRIE. — TOME IV. 6 82 MÉMOIRES. des études, Claude Fleury, qui dans le treizième chapitre de son excellent livre résume sa pensée en ces termes : « On a cru que pour écrire comme les anciens il fallait écrire en leur langue, sans considérer que les Romains écrivaient en latin et non pas en grec, et que les Grecs écrivaient en grec et non pas en égyptien ou en syriaque. Pour bien imiter les anciens, il faut choisir les sujets qui nous
opposées? Voilà ce que se demanda, entre autres, le judicieux auteur du Choix de la méthd e SÉRIE — TOME .IV 6 82 MÉMOIRES. des études, Claude Fleury, qui dns le treizième chapitre de son excellent livre meséur sa pe ne ces termes : « On cr que pour écrire comme ls anciens il fallait écrire en leur langue, sans coié que les Romains écrivaient en latin et nn pas en gr, et que ls Grecs cran n grec et non pas en égyptien en syriaque Pour bien imiter les anciens, il faut chsr ls sujets qui nous
imiter les anciens, il faut choisir les sujets qui nous conviennent, comme ils se sont appliqués à choisir ceux qui leur convenaient, les traiter comme eux d'une manière solide et agréable, et les expliquer aussi bien dans notre langue qu'ils les expliquaient dans la leur. Si l'on fait des vers latins, que ce soit un exercice de grammaire pour apprendre la quantité et pour avoir plus de mots à choisir en composant. Mais ceux qui prétendent à la poésie doivent s'y exercer dans leur propre langue et écrire pour leur nation. » Ces réflexions avaient d'autant plus de portée qu'elles
imiter les anciens, il faut choisir les sujets qui nous onvienn, comme ils se sont appliqués à choisir ceux qui leur convenaient, les traiter mme eux dune mnèr solide et agréable, et les expliquer aussi bien an notre langue qu'ils le expliquaient dans al leur. Si l'on fait es vers latins que ce soit un exercice de grammaire pr apprendre la quantité et pr vr plus de ots à chsr en composant. Mais ceux q prétendent à la séoepi doivent ' exercer dans eu prpr langue et écrire pour leur nation » Ces réflexions avaient d'autant plus de portée qu'elles
nation. » Ces réflexions avaient d'autant plus de portée qu'elles venaient d'un homme profondément versé dans les lettres anciennes et qui en regardait la culture comme indispensable au développement de l'esprit. Seulement, C. Fleury voulait la composition latine dans les écoles comme exercice des facultés de l'enfant, et non comme expression des idées et des mœurs des peuples modernes ; et ainsi comprise, la pensée de Fleury est irréfutable. Mais le savant abbé prêchait dans le désert; il parlait trop tôt, et sa judicieuse critique ne fut qu'une semence jetée au dix-septième siècle pour fructifier seulement au dix-neuvième. On en
nation. » Ces réflexions avaient dat plus de portée qu'elles venaient d'un homme dpéntooerfnm versé dans les lettres anciennes et qui en regardait la culture comme ipenae au développement de l'esprit. Seulement, C. Fleury voulait la composition latine dans les écoles cmme exercice des lufsatéc ed l'enfant, et non comme expression des ées et des mœurs des peuples modernes ; et ainsi comprise, la pensée de Fleury est irréfutable. Mais le savant abbé prêcht dans le désert; il parlait trop tôt, et s judicieuse critique ne fut qu'une smnc jetée dix-septième siècle pour fructifier seulement au x-eime On en
au dix-septième siècle pour fructifier seulement au dix-neuvième. On en vit bien la preuve dans une Ode adressée par un poète latin de cette époque, le P. Commire, à un autre poète, le célèbre Santeuil. Le P. Commire dit nettement au chanoine de Saint-Victor que les poètes latins du dix-septième siècle sont plus assurés de l'immortalité que les poètes français leurs contemporains, par cette raison « que ceux-ci écrivent dans un idiome changeant, et les autres dans une langue à jamais fixée. » Et je ne sache pas que personne, au dix-septième siècle, ait réfuté cette assertion. Faut-il s'étonner, après
au dix-septième siècle pour fructifier seulement au dix-neuvième. On en vit bien la preuve dans une Ode adressée par un poète latin cette époque, le P. Commire, à un autre poète, le célèbre Santeuil. Le . Commire dit nettement au chanoine de Saint-Victor que les toeèps latins du dix-septième siècle sont pu assurés de atémitmrl'iol que les oèts français leurs contemporains, par cette raison « que ceuxci écrivent dns un idiome changeant, et le trs dans une langue à jamais fixée. » Et je ne sache pas que personne, au dix-septième siècle ait réfuté cette assertion. Faut-il tone, après
au dix-septième siècle, ait réfuté cette assertion. Faut-il s'étonner, après cela, que Santeuil fût alors, pour ses hymnes et ses inscriptions, honoré à l'égard des plus grands noms? Que les Pères Sanadon, Brumoy, Cossart, Rapin, Larue fussent mis par l'opinion au rang de Racine, de La Fontaine et de Molière? Aussi la production des vers latins au dix-septième siècle fut-elle énorme; et, si l'on comptait les vers au lieu de les peser, ce n'est pas la poésie française qui aurait le prix. VIL LUTTE DE L'UNIVERSITÉ ET DES JÉSUITES SUR LE TERRAIN DE LA POÉSIE LATINE. Jalouse de ne se
au dix-septième siècle, a r cette assertion. Faut-il s'étonner, après cela, que Santeuil fût alors, pour ses hymnes et ses nc,tonsiispri honoré à l'égard des plus grands noms? Que les Pères Sanadon, Brumoy Cossart, Rpn, Larue fussent mis par l'opinion au rang de Racine, de La Fontaine et de Mlr Aussi la production des vers latins au dix-septième siècle fut-elle énorme; et, si l'on comptait les vers au lieu de les peser, ce n'est pas la poésie française qui aurait le x. VIL LUTTE L'UNIVERSITÉ ET DES JÉSUITES SUR LE TRRN DE LA POÉSIE LATINE. Jalouse de ne se
LE TERRAIN DE LA POÉSIE LATINE. Jalouse de ne se laisser surpasser en rien par les ordres religieux et particulièrement par la Compagnie de Jésus, l'Université fit de grands efforts pour leur disputer la couronne poétique comme la palme oratoire, et l'on compte dans ses rangs plus d'un bon poète latin. J'ai rappelé ailleurs la joute célèbre entre les professeurs Grenan et Coffin. Hersan a laissé aussi plus d'une bonne pièce, et il faut signaler parmi celles de son disciple Rollin le Santolius poenitens qui appartient à l'histoire du jansénisme. Santeuil, qui avait la spécialité des épitaphes, ayant, dans celle
LE TERRAIN DE LA POÉSIE LATINE. Jalouse d ne s laisser surpasser en rien par les ordres religieux et eiculmtèrptearin par la Compagnie de Jésus, 'Université fit de grands ffrts pr leur disputer la couronne poétique comme la palme oratoire et l'n compte dans ses rngs plus 'un bon poète latin. 'ai rpplé llrs la joute célèbre entre els professeurs Grenan et Coffin. Hersan a laissé aussi plus d'une bonne ièe, et il auft signaler parmi celles d son disciple Rollin le Santolius poenitens u appartient à l'histoire d jansénisme. Santeuil, u avait l spécialité ds épitaphes, ayant, dans celle
Santeuil, qui avait la spécialité des épitaphes, ayant, dans celle du grand Arnauld, laissé échapper, entre autres vers élogieux, celui-ci : Arnaldus, veri defensor et arbiter aequi, les adversaires du jansénisme en furent fort irrités, et le pauvre Santeuil, pour ne pas se brouiller avec ses anciens maîtres, eut la faiblesse de désavouer ses vers. A leur tour, les jansénistes s'indignèrent, et le bon Rollin, qui avait le courage de ses convictions, composa sur-le-champ le Sanctus poenitens, où il évoquait l'ombre du grand Arnauld venant reprocher à Santeuil son ingratitude. La pièce de Rollin fut traduite en vers français par
Santeuil, qui avait la spécialité des épitaphes, ayant, dans celle du grand Arnauld, laissé éhapr entre autres vers élogieux, celui-ci : Arnaldus, veri defensor et arbiter aequi, ls adversaires du jansénisme en furent fort irrités, et le pauvre nei pour n pas se brouiller avec ses anciens maîtres, eut la faiblesse de désavouer ses vers. A leur tour, les t s'indignèrent, et le bon Rollin qui avait le courage de ses convictions, composa rlch le Sanctus poenitens, où l évoquait l'ombre du grand Arnauld ntnaev repoer à Santeuil son ingratitude. L pièce d Rollin fu traduite en vers français par
La pièce de Rollin fut traduite en vers français par Boivin, de l'Académie française, et sous ces deux formes elle eut un grand succès. Mais si vif que soit mon désir de donner la palme à l'Université, je suis bien forcé de reconnaître qu'en poésie latine les Jésuites ont sur elle une supériorité incontestable. Et il ne pouvait en être autrement; car, si l'Université eut le respect du vers latin, la Compagnie de Jésus en eut l'idolâtrie, et l'on ne dira jamais assez l'importance qu'elle attachait à cet exercice dans l'éducation de la jeunesse. Aussi les poètes latins de la
La pièce de Rollin fut traduite en vers français par Boivin, de 'Acée française, et sous ces dx foe elle eut nu grand succès. Mais si vif q soit mon désir de donner la palme à l'Université, j suis bien forcé de reconnaître qu'en poésie latine ls te ont sur elle une supériorité incontestable. Et li ne pouvait en être autrement; car, s l'Université eut le respect du vers latin la Compagnie d Jésus en eut l'idolâtrie, et nlo' ne dira jms ssz l'importance ul'eelq attachait à cet exercice dans l'éducation d la jeunesse. Aussi esl pèts latins de la
l'éducation de la jeunesse. Aussi les poètes latins de la célèbre Compagnie sont-ils innombrables, et je n'en puis citer que quelques-uns : Le P. Rapin, auteur du poème des Jardins, que l'abbé Delille ne s'est pas fait scrupule de mettre souvent à contribution. Les bords de la Seine, les jets d'eau de Saint-Cloud (Versailles n'existait pas encore), les coteaux de Saint-Germain, la vallée de Montmorency, les merveilles de Chantilly, etc., tout cela est décrit par le P. Rapin avec beaucoup d'agrément, parfois avec éclat. Le P. Larue, orateur renommé après Bossuet et Bourdaloue, était aussi un poète de mérite. Avant
l'éducation de l jeunesse. Aussi les poètes inalst de la célèbre Compagnie sont-ils innombrables, et je nen puis citer que quelques-uns : Le P. Rapin, auteur du poème des Jardins, que l'abbé Delille ne s'est pas fait scrupule de mettre souvent à contribution. Les bords de la S, les tjes deau de Saint-Cloud (eralles n'xstt pas encore), les coteaux de t-ran la vallée de Montmorency les emviselerl de Chantilly, etc., tout cela est décrit par le P. Rapin veca beaucoup d'agrément, parfois avec éclt. Le P. Larue, orateur renommé après Bossuet et Brdl, était aussi un poète de mérite. Avant
Bossuet et Bourdaloue, était aussi un poète de mérite. Avant de composer en vers français une tragédie de Sylla que la Comédie française eût bien voulu représenter, il fit jouer dans les collèges de la Compagnie deux tragédies latines Lysimachus et Cyrus. Il était l'ami du grand Corneille à qui il dédia ses Idylles. Le P. Sanadon, plus connu comme érudit, a laissé de nombreuses pièces de vers latins d'une facture agréable et facile. Le P. Brumoy, le savant auteur du Théâtre des Grecs, est aussi l'auteur d'un poème latin sur les Passions. J'ai parlé ailleurs des tragédies et des
Bossuet et Bourdaloue, aétti aussi nu poète de mérite. Avant de composer en vers français une tragédie de yla que la Comédie fraçs eût bien voulu représenter, il fit jouer dans les collèges de la Compagnie deux tragédies atn Lysimachus et Cyrus. Il était li du grand Corneille qui il dédia ses Idylles. Le . Sanadon, plus connu comme érudit, a laissé de nombreuses pièces de vers latins 'une facture agréable et facile. Le P. Brumoy, le savant auteur du Théâtre des Grecs, est aussi l'auteur d'un poème latin sur les Passions. Jai parlé ailleurs des tragédies et des
sur les Passions. J'ai parlé ailleurs des tragédies et des comédies du P. Porée. Son successeur au collège de Clermont, le P. La Sante, fut, comme lui, un orateur brillant et un poète spirituel. Le P. Vavasseur est un élégiaque d'un sentiment délicat, et le P. Sautel rappelle Ovide pour l'abondance et la facilité. Mais le maître de la poésie latine, au dix-septième siècle et peut-être dans les temps modernes, est, à mon sens, le P. Vanière. Et comme Vanière est un enfant du Languedoc, qu'il résida, enseigna, composa la meilleure partie de ses ouvrages à Toulouse, il me semble
sur les Passions J'ai parlé ailleurs des tragédies et des comédies du P. Porée. Son successeur au cllèg de Clermont, le P. La Sante, ut comme lui, un orateur brillant et un poète pritul. Le P. Vvs est un élégiaque d'un sentiment délicat, et le P. Sautel rappelle Ovide pour 'abondance et la facilité. Mais le ît de la poésie latine, au dixseptième siècle peut-être dasn les temps modernes, est, à mon sens, le P. Vanière. Et comme Vanière est un enfant du Languedoc, i'qul résida enseigna, composa la meilleure partie de ses ouvrages à Toulouse, il me semble
meilleure partie de ses ouvrages à Toulouse, il me semble à propos de lui consacrer quelques pages de biographie et d'appréciation littéraire : ce sera l'objet des deux chapitres suivants. VIE DE VANIÈRE. Vanière naquit à Causse, village à 10 ou 12 kilomètres de Béziers, « pays enchanté que le soleil éclaire de si éclatants rayons qu'on se croit transporté au milieu des Champs-Élysées. Elysium, loca quae fortunatissima vestit purpurea sol luce. » (Vanière, ch. 1er du Proedium.) D'origine noble, mais de fortune modeste, les parents de Vanière cultivaient une petite domaine plus que suffisant aux besoins de la famille
meilleure partie de ses uvoaresg à Toulouse, il me semble à sroppo e lui consacrer quelques ages bhi et adéairn'ipctpo littéraire ce sera l'objet des deux chapitres sivat. VIE E VANIÈRE. Vanière nqt à Causse, village 10 ou 12 kilomètres de Béziers, « pays nchnté que le sll éclaire de si éclatants rayons qu'on se croit transporté au mili des Champs-Élysées. Elysium, loca qu iifssttnamurao vestit raueprup sol luce. » rieèVa,(n ch. 1r du Proedium.) D'origine noble, mais de fortune modeste, les parents de Vanière cultivaient n petit domaine plus que suffisant aux besoins de la famille
petite domaine plus que suffisant aux besoins de la famille : situation intermédiaire, pas assez haute pour être enviée, pas assez basse pour être dédaignée, selon le mot de Lamartine parlant de sa propre famille, et qui est, selon le moraliste, la meilleure condition pour le bonheur comme pour la vertu. L'enfant grandit dans ce milieu calme et sain, il y puisa, avec des sentiments honnêtes et des habitudes pieuses, la notion et le goût des choses de la campagne, et les gracieux tableaux qu'il tracera plus tard de la vie champêtre ne seront que le souvenir vif et expressif
petite din plus que suffisant u besoins de la famille : situation intermédiaire, pas as haute pour être e ps assez basse pour être dédaignée, selon le mot de Lamartine parlant sa o famille, t qui est, sln le moraliste, la meilleure od pour le bonheur comme pour la vrt. Lefant grandit dans ce milieu calme et sain, il y puisa, aec des sentiments hnnêts et des hbtds pieuses, la notion et goût des choses de campagne, et les gracieux tableaux q'l tracera plus trd de la v champêtre ne seront que le sui vif et expressif
vie champêtre ne seront que le souvenir vif et expressif de ses impressions premières. Quand vint l'âge des études, le jeune Vanière fut naturellement placé par ses parents chez les Jésuites de Béziers. D'un esprit ouvert et d'un caractère docile, il devait être, il fut, en effet, un excellent élève, et arriva aux humanités pourvu d'une instruction grammaticale des plus solides. C'est ici que se place une anecdote qu'après le P. Lombard, premier historien de Vanière, ont reproduite toutes les biographies. Il paraît que celui qui devait un jour porter si haut la poésie latine montra d'abord si peu d'aptitude
vie champêtre n srnt que le souvenir vif et expressif de ses impressions premières. Quand vint l'âge des études, le jeune Vnèr fut naturellement placé par ses parents cez les Jésuites de rise.ézB D'un esprit ouvert et 'un caractère docile, il devait être, il fut, en effet, un excellent élève, et rr aux humanités rvuupo n'ude instruction grammtie des plus solides. C'est ici que se place une anecdote rsa'uèpq le P. Lombard, prmr historien de n ont reproduite toutes les i.abrposghie Il paraît qe leuic qui devait un jour prtr si haut la poésie latine montra d'abord s peu d'aptitude
si haut la poésie latine montra d'abord si peu d'aptitude pour la versification, que le P. Joubert, son professeur, après de vains efforts pour vaincre cette nature rebelle au vers latin, finit par l'en dispenser. Et c'est seulement deux années après qu'un travail mystérieux s'opérant dans l'esprit de l'écolier, il s'éprit de la plus vive passion pour l'exercice qui l'avait jusqu'alors dégoûté et y devint promptement très habile : ce qui prouve qu'en éducation il ne faut jamais désespérer de personne. Mais voyez un peu à quoi tient la destinée? Outre la Compagnie de Jésus, il y avait alors dans
si haut la poésie latine montra d'abord si peu daptitude pour la aticroe,nsifiv que le P. uber son professeur, après de vains efforts pour vaincre ctt nature rebelle au vers latin, finit par l'en dispenser. Et c'est slmnt deux années après qu'un travail mystérx s'opérant dans l'esprit de l'éclr, il s'éprit de la plus vive passion pour l'exercice qui l'avait jusqu'alors dégoûté et y devint promptement très habile : ce qui prouve qu'en éducation il ne faut jamais désespérer de prsnn. Mais voyez un peu à quoi tient la destinée? Outre la Compagnie de Jésus, il avait alors dans
Outre la Compagnie de Jésus, il y avait alors dans le Languedoc, pour l'éducation de la jeunesse, les Oratoriens et les Pères de la Doctrine chrétienne : les premiers dirigeaient le collège de Pézenas, bien proche de Béziers; les autres, le collège de Narbonne. Il y avait de plus, à Toulouse, le collège de l'Esquille. Que le jeune Vanière eût été élevé dans l'un de ces établissements où le vers latin, sans être négligé, n'était pas l'objet d'un culte aussi fervent que chez les Jésuites, et le Languedoc ne pourrait se glorifier du prince des poètes latins modernes. La Compagnie
Outre la Compagnie d Jésus, il y avait alors dns le Languedoc, pour édutn de la jeunesse, les Oratoriens et les Pères de la Docrn chtine : les premiers dirigeaient le collège de Pézenas bien proche de Bézrs; les autres, l collège de Narbonne. Il y avait ed plus, à Tls, le collège de l'Esquille. Que le jeune Vanière eût été élevé dans l'un de ces établissements où le vrs latin, sans êtr négligé nétait pas l'objet d'un cl aussi fervent que chez es Jésuites, et le Languedoc ne pourrait se glrfr du prince des poètes latins mdrns. La Compagnie
se glorifier du prince des poètes latins modernes. La Compagnie chercha naturellement à s'attacher un élève aussi distingué par les qualités du caractère que par les dons de l'esprit, et, à la fin de sa rhétorique, Vanière fit son noviciat, après quoi il alla étudier en philosophie à Tournon, en Vivarais, où la Compagnie avait l'un de ses meilleurs collèges. Sa philosophie faite, on le chargea de l'enseigner à Montpellier. Puis ses supérieurs l'envoyèrent au collège de Toulouse en qualité de régent, nom donné alors aux professeurs, et que l'Université emprunta aux Jésuites pour désigner les maîtres de ses collèges
se glorifier du prince ds pèe latins modernes. La Compagnie chercha naturellement à s'attacher un élève aussi distingué par les qltés du caractère par les dons d l'esprit, et, à la fin de sa hiqérr,uote anire fit son vcat, après quoi il alla étudier n philosophie à Tournon, en Vivarais, où l Cmpgn avait l'un de ses meilleurs collèges. Sa philosophie faite, on le chrg de lenseigner à Mntpllr. Puis ses supérieurs l'envoyèrent au collège d uuse en qaté de régnt, donné alors aux professeurs, t que sUnleivt'éir emprunta aux Jésuites uopr désgnr les maîtres de ses l
emprunta aux Jésuites pour désigner les maîtres de ses collèges communaux. Après plusieurs années d'enseignement, Vanière fut nommé Principal du Collège; puis il devint Écrivain, fonction qui permettait aux Pères ayant longtemps enseigné de consacrer leurs loisirs à des ouvrages utiles aux études. Le P. Vanière fit un bon emploi de son temps, car il composa, avec l'aide du P. Lombard, un grand Dictionnaire français-latin, plus un Dictionnaire poétique qui dut être mis à contribution par les auteurs du Gradus ad Parnassum, si longtemps suivi dans les collèges de l'Université. Il publia ensuite des poésies profanes et sacrées, églogues, épîtres,
emprunta aux Jésuites pour désigner les mîtrs de ses èlclgeso communaux. Après pusiers années d'nsgnmnt, Vanière tfu nommé Principal du Collège; puis il devint Écrivain, fonction qui permettait aux Pères ayant longtemps enseigné de consacrer leurs loisirs à des ouvrages utiles aux études. Le P. Vanière fit un bon epoi de son temps, car il cmps, avec l'aide du P. Lombard, un grand Dictionaire français-latin, plus n Dictionnaire poétique qui dut être mis contribution par les auteurs du Gradus ad Parnassum, si longtemps suivi dns les collèges de l'Université. Il publia ensuite des poésies profanes et sacrées, églogues, épîtrs,
Il publia ensuite des poésies profanes et sacrées, églogues, épîtres, épigrammes, que suivit une belle traduction en vers latins de l'Ode de Goudouli sur la mort de Henri IV, et enfin deux petits poèmes, les Etangs et les Colombes. On raconte que le maître de la poésie latine à ce moment, le célèbre Santeuil, qui pourtant ne péchait guère par modestie, s'écria, à la lecture de ces deux derniers opuscules : « Voici un nouveau-venu qui va nous chasser tous du Parnasse, » ce qui était plus vrai que Santeuil ne pensait. Il y avait alors comme intendant du Languedoc
l publia ensuite des esépios profanes et sacrées, églogues, épîtres épigrammes, que uvi une belle traduction en esvr latins de l'Ode de Goudouli sur la mort de Henri IV, et enfin deux petits poèmes, les Etangs et les Colmbes On raconte que el maître de l poésie ltn à ce moment, le célèbre Santeuil, u pourtant ne péchait guère par modestie, s'écria, à la lecture de ces deux derniers opuscules : « Viioc un nouveau-venu qui v nous chasser tous d Parnasse, » ce qui était plus vrai que Santeuil pensait. Il y vt alors comme intendant du Languedoc
ne pensait. Il y avait alors comme intendant du Languedoc un homme à qui ses rigueurs à l'égard des protestants avaient fait une fâcheuse célébrité : c'était Lamoignon de Bâville. Mais l'homme, dit Montaigne, est ondoyant et divers, et ce Bâville, si terrible comme administrateur, était dans la vie privée d'un commerce agréable; il aimait les lettres, s'y connaissait, et encourageait particulièrement la poésie latine qu'il cultivait lui-même dans ses loisirs. A la même époque, le diocèse de Nîmes avait pour évêque Esprit Fléchier, celui-là même que nous avons vu professeur de rhétorique à Narbonne, pensionné à Paris pour ses
ne pensait. Il y avait alr comme intendant ud Languedoc un homme à qui ses rigueurs 'égard des protestants avaient fait une fâcheuse lété : c'était Lamoignon de Bâville Mais l'homme, dit ongte,aiMn est ondoyant et dive, et ce Bâville, si terrible comme administrateur, était dans la vie privée d'un cmmrc grébl; l im les lettres, s'y connaissait, et encourageait particulièrement la poésie latine qu'il cultivait l-mêm dans ses loisirs la même époque, le diocèse de Nîmes avait pour évêque Esprit Fléchier, c-ilàlue même que nous avons vu professeur de rhétorique à Narbonne, pensionné à Paris pour ses
professeur de rhétorique à Narbonne, pensionné à Paris pour ses poésies latines par Mazarin et Colbert, puis bientôt l'un des orateurs les plus renommés de la chaire, et enfin évêque de Lavaur (1685) d'où il passa en 1687 à Nîmes, le centre le plus important du calvinisme dans le Midi : situation difficile au lendemain de la révocation de l'Édit, où cependant Fléchier sut se concilier l'affection des réformés comme des catholiques. L'amour des lettres, et spécialement de la poésie latine, rapprocha ces deux hommes si différents, Bâville et Fléchier. Ils avaient connu, aimé le P. Vanière quand il résidait
professeur de rhétorique à Narbonne, pensionné à Paris pr ses poésies la par Mazarin et Colbert, puis bientôt ' des orateurs les plus renommés de la chaire, et enfin évêque de vaur (1685) d'où il passa en 1687 à Nîms, le centre le plus important du calvinisme dans le Midi : situation difficile au aeenimdnl de la révocation de l'Édit, où cependant Fléchier sut se lincceior l'affection dse réformés comme sde catholiques. 'amour des letrs, et spécialement de la poésie latine, pprh ces deux hommes si différents, Ble et Fléchier. Ils vaint ,nounc aimé le P. Vièrean quand il résidait
Ils avaient connu, aimé le P. Vanière quand il résidait à Montpellier, et avaient applaudi à ses premiers essais poétiques; ces relations amicales et littéraires se continuèrent quand il fut à Toulouse. CORRECTION ### Et comme Vanière est un enfant du Languedoc, qu'il résida, enseigna, composa la meilleure partie de ses ouvrages à Toulouse, il me semble à propos de lui consacrer quelques pages de biographie et d'appréciation littéraire : ce sera l'objet des deux chapitres suivants. VIE DE VANIÈRE. Vanière naquit à Causse, village à 10 ou 12 kilomètres de Béziers, « pays enchanté que le soleil éclaire de
Ils avaient cnn, aimé le P. Vanière quand il résidait à Montpellier, et avaient applaudi à ses premiers essais poétiques; ces relations amicales et littéraires se continuèrent qnd il fu à Toulouse. RECO ### Et comme Vanière est un enfant du Languedoc, qu'il résida, enseigna copo la meilleure partie de ses vagrusoe à Toulouse, il me semble à propos de liu consacrer qlqs pages de biographie et d'appréciation littéraire : ce sera l'objet des deux chapitres nts VIE DE VANIÈRE. Vanière naquit à Causse, village à 10 u 1 kilomètres de Béziers, « pays enchanté que el soleil éclaire de
de Béziers, « pays enchanté que le soleil éclaire de si éclatants rayons qu'on se croit transporté au milieu des Champs-Élysées. Elysium, loca quae fortunatissima vestit purpurea sol luce. » (Vanière, ch. 1er du Proedium.) D'origine noble, mais de fortune modeste, les parents de Vanière cultivaient une petite domaine plus que suffisant aux besoins de la famille : situation intermédiaire, pas assez haute pour être enviée, pas assez basse pour être dédaignée, selon le mot de Lamartine parlant de sa propre famille, et qui est, selon le moraliste, la meilleure condition pour le bonheur comme pour la vertu. L'enfant grandit
Béziers, « pays enchanté que le sol éclaire d si éclatants rayons qu'on se croit tasté au milieu des Champs-Élysées. Elysium, loca quae fortunatissima vestit purpurea sol luce. » (Vanière, ch. 1r du Proedium.) D'origine noble, de fortune modeste, ls parents de Vanière cultivaient une petite domaine plus que suffisant aux besoins de l famille : situation intermédiaire, pas assez haute pour être enviée, pas assez se pour être dédaignée, s le mot de Lamartine parlant de sa propre famille, et qui est, selon le moraliste, la meilleure condition pr le bonheur comme pour vertu. 'enfant grandit
condition pour le bonheur comme pour la vertu. L'enfant grandit dans ce milieu calme et sain, il y puisa, avec des sentiments honnêtes et des habitudes pieuses, la notion et le goût des choses de la campagne, et les gracieux tableaux qu'il tracera plus tard de la vie champêtre ne seront que le souvenir vif et expressif de ses impressions premières. Quand vint l'âge des études, le jeune Vanière fut naturellement placé par ses parents chez les Jésuites de Béziers. D'un esprit ouvert et d'un caractère docile, il devait être, il fut, en effet, un excellent élève, et arriva aux
condition pour le bonheur comme pour la vertu. eLfn'nat rni dans ce milieu calme et sain, il y puisa, avec des sentiments honnêtes et des habitudes pieuses, la notion et le gût ds cohess de l campagne, t les ageucrix tableaux qu'il tracera plus tard de la vie champêtre ne seront que le souvenir vif et expressif de ses impressions premières. Quand vint l'âge ds dsé,eut le jeune Vanière fut naturellement placé par ses parents chez les Jésuites de Béziers. D'un esprit ouvert t d'un caractère docile, il devait être, il fut, en effet, un excellent élèv, et arriva aux
il fut, en effet, un excellent élève, et arriva aux humanités pourvu d'une instruction grammaticale des plus solides. C'est ici que se place une anecdote qu'après le P. Lombard, premier historien de Vanière, ont reproduite toutes les biographies. Il paraît que celui qui devait un jour porter si haut la poésie latine montra d'abord si peu d'aptitude pour la versification, que le P. Joubert, son professeur, après de vains efforts pour vaincre cette nature rebelle au vers latin, finit par l'en dispenser. Et c'est seulement deux années après qu'un travail mystérieux s'opérant dans l'esprit de l'écolier, il s'éprit de la
il fut, en efet, un excellent élève, et arriva aux hmntés pourvu d'une instruction grmmtcl ds plus solides. C'est ici que s place u anecdote què l P. Lombard, pmreire historien de Vanière, ont pode toutes les bgrphs. Il paraît que cl qui dvt n jour porter si haut la poésie latine montra d'abord si peu daptitude pour la versification, que le .P Joubert, son professeur, après de vains efforts pour vaincre ce nature rebelle au vers latin, finit par l'en dispenser. Et c'est seulement dx années après qu'un travail mystérieux s'opérant dans lesprit de l'écolier, il s'éprit de la
mystérieux s'opérant dans l'esprit de l'écolier, il s'éprit de la plus vive passion pour l'exercice qui l'avait jusqu'alors dégoûté et y devint promptement très habile : ce qui prouve qu'en éducation il ne faut jamais désespérer de personne. Mais voyez un peu à quoi tient la destinée? Outre la Compagnie de Jésus, il y avait alors dans le Languedoc, pour l'éducation de la jeunesse, les Oratoriens et les Pères de la Doctrine chrétienne : les premiers dirigeaient le collège de Pézenas, bien proche de Béziers; les autres, le collège de Narbonne. Il y avait de plus, à Toulouse, le collège
mystérieux aésrn'pot dans l'esprit de l'écolier, il s'éprit de la plus vive passion pour l'exercice qui l'avait jusqu'alors dégoûté et y devint promptement très habile : e qui prouve qu'en éducation il ne ftua jamais désespérer de prne. Mais voyez un peu à quoi tient la dstné? Outre la Compagnie de Jésus, il y avait alors dans le Languedoc, pour l'éducation de la jeunesse, les Oratoriens et les Pères de la Doctrine chrétienne : les premiers dirigeaient le collège de Pézenas, bien he de Béziers; les autres, le collège de Narbonne. Il y avait de plus, à Toulouse, l collège
Narbonne. Il y avait de plus, à Toulouse, le collège de l'Esquille. Que le jeune Vanière eût été élevé dans l'un de ces établissements où le vers latin, sans être négligé, n'était pas l'objet d'un culte aussi fervent que chez les Jésuites, et le Languedoc ne pourrait se glorifier du prince des poètes latins modernes. La Compagnie chercha naturellement à s'attacher un élève aussi distingué par les qualités du caractère que par les dons de l'esprit, et, à la fin de sa rhétorique, Vanière fit son noviciat, après quoi il alla étudier en philosophie à Tournon, en Vivarais, où la
Narbonne. Il y avait de plus, ose le collège d l'Esquille. Que le jeune Vanière eût été élevé dans l'un de cs ébssees où le vers ai sans être négligé, n'était pas l'objet 'un culte ss fervent que chz ls Jésuites, et e Languedoc ne pourrait se eoifirrgl du prince des poètes latins modernes. La Compagnie chercha naturellement à sattacher un élève aussi distingué pr les als du caatre qe par les dons de l'esprit, et, la fin de sa rhétorique, Vnèr fit son noviciat, après quoi alla étudier n philosophie à Tournon, en Vivarais, ù la
alla étudier en philosophie à Tournon, en Vivarais, où la Compagnie avait l'un de ses meilleurs collèges. Sa philosophie faite, on le chargea de l'enseigner à Montpellier. Puis ses supérieurs l'envoyèrent au collège de Toulouse en qualité de régent, nom donné alors aux professeurs, et que l'Université emprunta aux Jésuites pour désigner les maîtres de ses collèges communaux. Après plusieurs années d'enseignement, Vanière fut nommé Principal du Collège; puis il devint Écrivain, fonction qui permettait aux Pères ayant longtemps enseigné de consacrer leurs loisirs à des ouvrages utiles aux études. Le P. Vanière fit un bon emploi de son temps,
alla étudier en phlsph à Tournon, en Vivarais où la Compagnie avait l'un de ses meilleurs collèges. Sa philosophie faite, n le chargea de lenseigner à Montpellier. Puis ses supérieurs l'envoyèrent au collège de Toulouse n qualité de régent, nom donné alors aux professeurs et que l'Université emprunta aux Jésuites pour désigner les maîtres d ses collèges communaux Après plusieurs années d'enseignement, Vane fut ommé Principal du Collège; puis il dteinv Écrvn, fonction qui pei aux Pères an longtemps enseigné de consacrer lus loisirs à des vrgs utiles aux étds. Le P. Vanière fit u bon mpl ed son temps,
Le P. Vanière fit un bon emploi de son temps, car il composa, avec l'aide du P. Lombard, un grand Dictionnaire français-latin, plus un Dictionnaire poétique qui dut être mis à contribution par les auteurs du Gradus ad Parnassum, si longtemps suivi dans les collèges de l'Université. Il publia ensuite des poésies profanes et sacrées, églogues, épîtres, épigrammes, que suivit une belle traduction en vers latins de l'Ode de Goudouli sur la mort de Henri IV, et enfin deux petits poèmes, les Etangs et les Colombes. On raconte que le maître de la poésie latine à ce moment, le célèbre
P. Vanière fit un onb emploi de son temps, car il composa, avec 'aide du P. Lombard, un gra Dictionnaire n-talnisa,aifrç plus un Dictionnaire poétique qui dut être mis à contribution par les aeus du Gradus a Parnassum, s longtemps suivi dans les collèges de l'Université. Il publia ensuite des poésies profanes et sacrées, églogues épîtrs, épigrammes, que suivit une belle traduction en vers ltns de l'Ode de Goudouli sur l mort de Hinre IV, et enfin deux petits poèmes, les Etangs et les Colombes. On rcnt que le maître de la poésie nltiea à c moment, le célèbre
maître de la poésie latine à ce moment, le célèbre Santeuil, qui pourtant ne péchait guère par modestie, s'écria, à la lecture de ces deux derniers opuscules : « Voici un nouveau-venu qui va nous chasser tous du Parnasse, » ce qui était plus vrai que Santeuil ne pensait. Il y avait alors comme intendant du Languedoc un homme à qui ses rigueurs à l'égard des protestants avaient fait une fâcheuse célébrité : c'était Lamoignon de Bâville. Mais l'homme, dit Montaigne, est ondoyant et divers, et ce Bâville, si terrible comme administrateur, était dans la vie privée d'un commerce agréable;
maître de la poésie ltn à ce moment, le célèbre ni, qui pourtant ne péchait guère par modestie s'écria, à la lctr d sce deux derniers opuscules : « Voici un nv-vn qui va nous chasser tous d Parnasse, » ce qui étt plus vrai que Santeuil ne pensait Il y avait alors comme intendant du nedo un homme à ui ses rigueurs à l'égard des ntseaptostr avaient fait n fâcheuse célébrité : c'était Lamoignon de Bâville. Mais l'homme, dit Montaigne, est ondoyant et dvrs, et ce Bâville, si terrible comme administrateur, était a la vie privée d'un commerce agréable;
comme administrateur, était dans la vie privée d'un commerce agréable; il aimait les lettres, s'y connaissait, et encourageait particulièrement la poésie latine qu'il cultivait lui-même dans ses loisirs. A la même époque, le diocèse de Nîmes avait pour évêque Esprit Fléchier, celui-là même que nous avons vu professeur de rhétorique à Narbonne, pensionné à Paris pour ses poésies latines par Mazarin et Colbert, puis bientôt l'un des orateurs les plus renommés de la chaire, et enfin évêque de Lavaur (1685) d'où il passa en 1687 à Nîmes, le centre le plus important du calvinisme dans le Midi : situation difficile
comme administrateur, était dans al vie privée d'un commerce agréable il aimait les lettres s'y connaissait, et ncgeai particulièrement la poésie latine qu'il cultivait lui-même dans ses loisirs. A l mêe époque, le diocèse de Nîmes avait pour évêque Esprit Fléchier celui-là mêem que nous avons v professeur de rhétorique à Narbonne, pnsnné à Paris pour ses poésies latines par Mazarin et Colbert, puis bientôt l'n des orateurs les plus renommés d l cir, et enfin évêq de Lavaur (6158) d'où il pss en 8671 à Nîmes, le centre le plus important du clvnsm an le Midi : situation difficile
plus important du calvinisme dans le Midi : situation difficile au lendemain de la révocation de l'Édit, où cependant Fléchier sut se concilier l'affection des réformés comme des catholiques. L'amour des lettres, et spécialement de la poésie latine, rapprocha ces deux hommes si différents, Bâville et Fléchier. Ils avaient connu, aimé le P. Vanière quand il résidait à Montpellier, et avaient applaudi à ses premiers essais poétiques; ces relations amicales et littéraires se continuèrent quand il fut à Toulouse. CORRECTION ### Et comme Vanière est un enfant du Languedoc, qu'il résida, enseigna, composa la meilleure partie de ses ouvrages à
important du calvinisme dans le Midi : situation difficile au lendemain de la révocation de l'Édit, ù cependant Fléchier st se concilier l'affection des réformés comme des catholiques. L'amour des lettres, et spécialement ed la pés latine, rapprocha ces xdue hommes si différents, Bâville et Fléchier. Ils avaient connu, aimé le P. Vanière quand il résidait à Montpellier et avaient applaudi à ses premiers essais ;eiéoputsq ces relations amicales et littéraires se continuèrent quand il fut à Toulouse CORRECTION Et comme Vanière est un enfant du cLoednaug, qu'il rési, enseigna, composa la meilleure partie d ses ouvrages à
résida, enseigna, composa la meilleure partie de ses ouvrages à Toulouse, il me semble à propos de lui consacrer quelques pages de biographie et d'appréciation littéraire : ce sera l'objet des deux chapitres suivants. VIE DE VANIÈRE. Vanière naquit à Causse, village à 10 ou 12 kilomètres de Béziers, « pays enchanté que le soleil éclaire de si éclatants rayons qu'on se croit transporté au milieu des Champs-Élysées. Elysium, loca quae fortunatissima vestit purpurea sol luce. » (Vanière, ch. 1er du Proedium.) D'origine noble, mais de fortune modeste, les parents de Vanière cultivaient une petite domaine plus que suffisant aux
si, enseigna, composa la umllieeer partie de ss oes à Toulouse, il me semb à propos de lui cnscrr quelques pages de repibagoih et d'appréciation rtéliratie : c sera l'objet des u chapitres suivants. VIE DE VANIÈRE. Vanière naquit à Causse, village à 10 12 kilomètres de Béziers, « pays enchanté que le soleil éclaire de si éclatants rayons qu'on se croit rpr au milieu des Champs-Élysées. Elysium, la quae fortunatissima vestit purpurea sol lc. » (Vnièe ch 1er du Proedium.) Diin noble, mais de fortune modeste, les parents de Vanière cultivaient une petite domaine pls que suffisant aux
de Vanière cultivaient une petite domaine plus que suffisant aux besoins de la famille : situation intermédiaire, pas assez haute pour être enviée, pas assez basse pour être dédaignée, selon le mot de Lamartine parlant de sa propre famille, et qui est, selon le moraliste, la meilleure condition pour le bonheur comme pour la vertu. L'enfant grandit dans ce milieu calme et sain, il y puisa, avec des sentiments honnêtes et des habitudes pieuses, la notion et le goût des choses de la campagne, et les gracieux tableaux qu'il tracera plus tard de la vie champêtre ne seront que le
de Vanière cultivaient une petite domane pls e uafstfsin aux sis de la famille situation intermédiaire, pas assez haute pour être nvé, pas as basse pour être dédaignée, selon le mot d Lamartine parlant de sa propre al, et qui est, selon le moraliste, l meilleure condition pour le bonheur comme pour la vertu. L'enfant grandit ns ce milieu calme et sn, y puisa vc des sentiments hnnêts et des habitudes pieuses, la notion et le goût des choses de la campagne, et les gracieux tableaux qu'il tracera plus tard de la vie champêtre n seront que le
plus tard de la vie champêtre ne seront que le souvenir vif et expressif de ses impressions premières. Quand vint l'âge des études, le jeune Vanière fut naturellement placé par ses parents chez les Jésuites de Béziers. D'un esprit ouvert et d'un caractère docile, il devait être, il fut, en effet, un excellent élève, et arriva aux humanités pourvu d'une instruction grammaticale des plus solides. C'est ici que se place une anecdote qu'après le P. Lombard, premier historien de Vanière, ont reproduite toutes les biographies. Il paraît que celui qui devait un jour porter si haut la poésie latine montra
plus tard de l v chmpêtr ne seront que le svnr vf et expressif de ses impressions premières. Quand vint lâge des études, el jeune Vnèr fut naturellement placé pr ses prnts chez les Jésuites de Béziers. D'un esprit ouvert et d'un caractère docile, il devait être il fut, en e,tfef un excellent élève, t arriva aux humanités pourvu d'une instruction grammaticale plus solides. C'est ici que se place une acoe qu'après le P. Lombard, eirperm historien de Vanière, ont oirretpude toutes les biographies. Il raaîtp que celui qui devait nu jour porter si haut la poésie latine montra
devait un jour porter si haut la poésie latine montra d'abord si peu d'aptitude pour la versification, que le P. Joubert, son professeur, après de vains efforts pour vaincre cette nature rebelle au vers latin, finit par l'en dispenser. Et c'est seulement deux années après qu'un travail mystérieux s'opérant dans l'esprit de l'écolier, il C'est là qu'il fit part à ses illustres amis du projet qu'il avait conçu de remettre en honneur l'agriculture par un poème sur les travaux et les plaisirs de la campagne, ouvrage qui, sous une autre forme, continuerait l'œuvre d'Olivier de Serre, le Théâtre de l'agriculture.
devait un jour porter si haut la poésie latine montra d'abord si peu d'aptitude pour la versification que le P. Joubert sn prfssr, après d vains efforts pr vaincre cette nature rbll au vers latin, finit par l'en dispenser. tE c'est seulement deux années après qu'un travail mystérieux s'opérant d 'esprit de l'écolier, il C'est là qu'il fit part à ses illustres asmi du projet qu'il vt conçu de remettre en hnnr l'agriculture par u poème rsu les travaux et les plaisirs de al campagne, vrg qui, s une autre forme, continuerait l'œvr 'vrdeliOi de Serre le Théâtre de l'agriculture.
forme, continuerait l'œuvre d'Olivier de Serre, le Théâtre de l'agriculture. Bâville et Fléchier approuvèrent vivement ce projet, Bâville surtout, car l'intendant du Languedoc devait avoir d'autant plus à cœur de voir guérir les plaies de sa province qu'il n'y était pas étranger. Quoi qu'il en soit, c'est à lui que fut dédié le poème : Lamonidum decus et columen, quem publica rerum cura tenet. Il parut en 1710, l'année même où mourut l'évêque de Nîmes, qui ne put ainsi que prédire le succès de l'œuvre sans goûter la joie d'en être le témoin. Jamais succès ne fut plus vif et
frm, continuerait 'œuvre d'Olivier de Serre, le Théâtre de l'agriculture. Bâville et Fléchier ven vivement ce projet, Bâville surtout, car l'intendant du Languedoc devait r d'autant plus à cœr de voir guérir es plaies de sa province qu'il n'y était pas étranger. Quoi qu'il en st, c'est à lui que fut dédié le poème : Lamonidum decus et columen, quem publica rerum cura tenet. Il t en 1710, l'année même où mourut 'équ de Nîmes, uiq ne t ainsi que prédire le succès de 'œuvre sans goûter la joie end' être le témoin. Jamais ucc ne fut plus vif t
être le témoin. Jamais succès ne fut plus vif et surtout plus unanime. Le grand mérite de l'œuvre y fut sans doute pour la plus grande part; mais l'après-coupe d'un livre, même en latin et en vers, sur les travaux et les plaisirs des champs, après les longues et cruelles guerres qui avaient désolé le Languedoc, eut aussi, certainement, sa bonne part dans le succès. C'étaient les Géorgiques après les guerres civiles et les proscriptions de Rome. De Toulouse, Narbonne, Béziers, Montpellier et Nîmes, où commença la renommée du Proedium rusticum (c'est le titre du poème), elle gagna bientôt Paris
être le témoin. Jms succès ne fut plus vif et surtout plus unanime. Le gd mérite de l'œuvre y fut sns doute pour la plus grande part; mais l'après-coupe d'un livre, même en latin et n vers rus ls travaux t les plaisirs des champs, après les longues cruelles guerres qui avaient désolé le Languedoc, eut aussi, certainement, sa nne part dans le succès. C'étaient les Géorgiques srapè les guerres civiles et les proscriptions de Rome. De Toulouse, Narbonne, Béziers Mntpllr et Nîmes, où mnmçceoa la renommée du Proedium rusticum (c'est le titre d poème), elle gagna bientôt Paris
rusticum (c'est le titre du poème), elle gagna bientôt Paris et tous les grands centres, se répandit surtout dans les collèges de l'Université aussi bien que des Ordres religieux, et l'admiration fut générale. Il y a plus, elle se manifesta presque aussi vive chez les adversaires que parmi les amis des Jésuites, et plus d'un professeur de l'Université s'honora dans cette circonstance en saluant de ses éloges l'œuvre poétique du P. Vanière. Quand cette vivacité d'enthousiasme se fut un peu calmée, le P. Vanière dut faire un voyage à Paris; il y allait, dit-on, pour y soutenir un procès. Mais
rusticum (c'est le titre d poème), elle gagna bientôt Paris et tous les nds centres, se répandit surtout dans les collèges de t'eséliivUnr aussi bien que des Ordres religieux, et l'admiration fut générale. lI plus elle se manifesta presque aussi vive chz les adversaires que parmi les amis des Jésuites, et plus d'un professeur de l'Université shonora dans cette circonstance en saluant de ses los l'œuvre poétique du P. Vanière. Quand cette vvcté d'enthousiasme se fut un peu calmée e P. Vanière dut faire un vyg Paris; il y allait, dit-on, pour y tnsuireo un procès. Mais
il y allait, dit-on, pour y soutenir un procès. Mais je laisse de côté ce détail, ne voulant pas mêler à de poétiques souvenirs la chicane et ses prosaïques détours. Il partit donc et ne fut pas peu surpris quand, arrivé à Lyon, il vit venir à la maison où il logeait l'Académie de cette grande cité qui lui apportait l'hommage de sa respectueuse admiration. À Paris, on lui fit un accueil non moins flatteur. Le professeur de rhétorique du collège Louis-le-Grand, le P. Porée, qui devait se connaître en poésie latine, dit à ses élèves : « Allons saluer
il y allait, t-o pour y oti un prcès. Mais je laisse de côté ce détail, ne vula pas mêler à de poétiques svnrs la chicane et ses prosaïques détours. Il partit donc et ne fut pas peu surpris quand, a à Lyn, li vit venir à la maison ùo il lgt l'Académie de cette grande cité qui lui apportait hm de sa respectueuse admiration. À Paris, on l fit un ueil non moins flatteur. Le professeur de rhétrq du col Ls-l-Grnd, le P Porée qui eait se nar en poésie latine, dit à ses élèves : « Allons saluer
poésie latine, dit à ses élèves : « Allons saluer le plus grand poète du siècle. » Vanière étant allé un jour visiter la Bibliothèque royale, on consacra sur les registres de ce grand établissement le souvenir de sa visite. Quoi de plus? Titon du Tillet, ce célèbre et généreux ami des Lettres, qui conçut l'idée du monument en bronze appelé le Parnasse français, alla trouver l'auteur du Proedium rusticum et lui dit : « Mon Père, j'avais besoin de donner sur notre Parnasse un compagnon au P. Rapin; que je vais lui faire plaisir de lui en donner un
poésie latine, dit à ses élèvs « Alos laseur el ps gran poète du siècle. » Vanière étant allé un ur visiter la Bibliothèque royale, no consacra sur ls registres de e grand établissement le souvenir de sa visite. Quoi de plus? Totni du Tillet ce célèbre e généreux ami des Lttrs, qui conçut l'idée du monument en n appelé le Parnasse français, alla trouver l'auteur d Proedium rusticum t lui dit : Mon Père, 'avais besoin de donner sur notre Parnasse compnn a P. Rapin; que je vais lui faire plaisir d lui en donner
je vais lui faire plaisir de lui en donner un tel que vous! » Enfin, pendant son séjour dans la capitale, on fit frapper en l'honneur du P. Vanière une médaille avec ces mots au revers : Ruris opes et delicioe. Et ce ne fut pas là un engouement éphémère. En 1769, c'est-à-dire cinquante ans après la publication du Proedition, Delille, dans le discours dont il fit précéder sa traduction des Géorgiques, parle en ces termes du poète languedocien : « De tous les poèmes dont Virgile a fourni l'idée et le modèle, le plus considérable est celui du P.
j vais lui faire plaisir de lui en donner un tel uqe ous! nE,fin pendant son séjour dans la capitale, on fit frapper en l'honneur du P. Vanière une médll avec ces mots eer : Ruris ospe et delicioe. Et ce ne fut pas un engouement éphémère. En 1769, c'est-à-dire cinquante ans après la publication du Proedition, Delille, dns le discours dont il fit précéder sa traduction des éos parle en ces termes du poète languedocien : « De tous les poèmes dont Virgile fourni l'idée et le modèle, le plus considérable est celui du P.
et le modèle, le plus considérable est celui du P. Vanière. Il a traité dans le plus grand détail toutes les parties de l'agriculture... Il est plus abondant que Virgile; Virgile est plus rapide que lui. Le poète romain est plus agréable dans les détails arides; mais ce qu'on ne peut trop admirer dans Vanière, c'est qu'il loue la campagne de bonne foi, qu'il peint ce qu'il aime et qu'il fait passer dans l'âme de ses lecteurs le sentiment qui l'anime. » Dans ces lignes, une supériorité marquée est sans doute reconnue au poète romain; mais n'est-ce pas une gloire
et le modèle, le plus considérable est celui du P. Vanière Il traité dans le pus grand détail toutes les ate d l'agriculture... Il est plus abondant que Virgile; Virgile est plus rapide que l. Le poète romain est plus agréable dans les détails arides; mais ce qu'on ne peut trp admirer dans Vanière, c'est quil loue la campagne de bonne foi, qu'il peint ce qu'il aime et uil fait passer dans l'âme de ses lecteurs sentiment qui l'anime. » Dans ces ie une supériorité marquée est sans doute reconnue au poète romain; mais n'st-c pas u gloire
doute reconnue au poète romain; mais n'est-ce pas une gloire singulière pour le poète moderne d'avoir été mis en parallèle avec Virgile et par un juge aussi compétent? D'autres bons juges ont depuis surnommé Vanière le Cygne de Toulouse, et ce surnom lui restera, car il le mérite, comme nous allons essayer de le montrer par le résumé d'une étude attentive de son œuvre. 90 MÉMOIRES. IX. LE PROEDIUM RUSTICUM. Quand ce poème latin parut en 1710, il ne se composait que de dix chants; l'auteur en ajouta six autres pour l'édition de 1730 et n'y ajouta plus rien. Le
doute reconnue au poète romain; mai n'est-ce pas une gloire gè pour l poète moderne d'avoir été mis e parallèle avec Virgile et par un jue aussi compétent? D'autres bons juges ont depuis surnommé Vanière le Cygne de Toulouse, t ce surnom lui st cr il l mért, cmm nous allons essayer de le montrer par le résumé d'une étude ttntv d son œuvre. 90 MÉMOIRES. IX. LE PROEDIUM RUSTICUM. Quand poème ati parut en 1710, li ne se composait que de dix chants l'auteur en ajouta six autres pour lédition de 1730 et n'y ajouta plus rien. Le
pour l'édition de 1730 et n'y ajouta plus rien. Le Proedition est donc un poème latin didactique en seize chants. Au point de vue du fond, j'ai ouï dire à plus d'un agronome lettré que le Proedition est un livre fort savant et qu'il forme, sur beaucoup de points, un vrai traité d'agriculture. Rien n'est oublié : le choix et l'achat de la ferme, les qualités à chercher dans les serviteurs, les soins à donner aux troupeaux, aux arbres, au potager, à la vigne, à la basse-cour, au colombier, à la garenne, aux étangs, etc.; l'auteur parle de tout avec
pour l'édition de 1730 et n'y ajouta plus . L Prtn est odnc n latin didactique n seize chants. Au point de vue du fnd, jai ouï dire à plus dun agronome lettré q le Proedition es un livre fort savant et qu'il forme, sru beaucoup de points, un vrai traité 'agriculture. Rien n'est oublié : l choix t 'chat de la ferme, ls qualités à chercher dans les srvtrs, les soins donner aux troupeaux, aux arbres, au potager, à la vigne, à la basse-cour, au colombier, à la gree, aux éang, etc.; lar parle de tout avec
la garenne, aux étangs, etc.; l'auteur parle de tout avec la compétence d'un cultivateur et décrit tout avec l'âme d'un poète. Le défaut à peu près inévitable d'une œuvre de ce genre, c'est le manque de suite et d'unité. Comment relier entre elles tant et de si diverses parties? Mais un poème didactique n'est pas une épopée, et l'on sait que le mérite suprême en poésie c'est le charme des détails, la délicatesse du style, l'éclat de l'imagination, la chaleur du sentiment, et que là où se montrent ces qualités, tout est pardonné. Or, à ce point de vue, Vanière
la garenne, aux étangs, etc.; 'auteur parle de t avec la compétence d'un uive et décrit tout avec lâme d'un poète. Le défaut à peu près nia d'une œuvre de ce genre, c'est le uemanq de suite et d'nté. Comment relier entre elles tant et de s diverses parties? Mais un pèm didactique n'est pas une épopée et l'on sait e le mérite sprêm en poésie c'est l chrm des détails, l délicatesse du style, l'éclat de l'mgntn, al chaleur sentiment, et que là où se montrent ces uals, est pardonné. Or à ce poi de vue, Vanière
tout est pardonné. Or, à ce point de vue, Vanière donne satisfaction aux plus délicats, et son poème est un charme perpétuel. Quelques humanistes lui font un reproche sérieux : ils prétendent reconnaître dans le Proedium l'influence et même l'imitation des Bucoliques d'Ange Politien, l'illustre professeur de Florence au quinzième siècle, et un peu aussi celle de Rucellai, auteur d'un poème sur les Abeilles (1539), non moins célèbre en France qu'en Italie. À mon humble avis, rien ne justifie cette assertion. Vanière connaissait sans doute Ange Politien et Rucellai, mais ce n'était pas là ses dieux. Ceux qu'il fréquentait, qu'il
tout est pardonné. Or, à c point de vue, Vanière donne aicon aux lups délicats, et son poème est un charme perpétuel. elue humanistes lui font un reproche sérieux : ils prétendent reconnaître dans l Proedium l'influence et même l'imitation des eculsouiBq d'Ange Politien, l'illustre professeur de Florence au quinzième siècle, et n peu aussi cell de Rueai auteur d'un poème sur les Abeilles (1539), non moins célèbre en France quen Italie. À mon humble avis, rien justifie cette astio. Vnèr connaissait sans doute ng Politien et Rucellai, mais ce n'étt pas là ses dx. Ceux qu'il fréquentait, qu'il
ce n'était pas là ses dieux. Ceux qu'il fréquentait, qu'il lisait et relisait avec amour, c'était les anciens, Horace, Ovide, mais par-dessus tout, c'était Virgile. Voilà le modèle dont il s'inspire; il s'en inspire, mais il ne le copie jamais. Vient-il à traiter le même sujet, par exemple l'Eloge de la vie champêtre, ou l'industrie des Abeilles, certes il n'égale point Virgile, comme l'affirme l'abbé Dartigny, encore moins le surpasse-t-il, comme le prétend l'abbé Desfontaines; mais il a son originalité. Il a dans sa mesure le secret de répandre sur les objets les plus humbles l'agrément et le charme, et
ce n'était pas à ses dieux. Ceux qu'il fréquentait, qu'il lisait et relisait avec amour, c'était les ncns, Horace, Ovide, mais pardessus tout, 'était Virgile. Voilà le modèle dont il s'inspire; il s'en inspire, mais il ne le copie jamais. Vient-il traiter le même sjt, par exemple l'Eloge de la vie champêtre, ou l'industrie des blls, certes il n'égale point Virgile, comme l'affirme l'abbé yairDtng, encore moins le surpasse-t-il, comme le prétend l'abbé Desfontaines; mais il a son originalité. Il a d sa mesure le cre de répandre sur les objets les plus humbles 'agrément et le charme, et
les objets les plus humbles l'agrément et le charme, et si vous lisez les pages où il se souvient du Languedoc, de son village, de son vieux père, de son heureuse enfance et de ses bons amis de Toulouse, vous verrez bien que ce n'est pas là un froid versificateur qui compose par réminiscence, mais un cœur ému qui dit ce qu'il a senti et s'épanche en beaux vers : Ex abundantia cordis os loquitur. On n'est pas moins charmé de la brillante imagination du P. Vanière que touché de sa sensibilité exquise. C'est surtout dans les épisodes dont il
les objets les plus humbl l'agrément et le charme, si vous lisez les pages où il se souvient du Langeo, de son village, de son vieux père, de son heureuse enfance et de ses bons ms Toulouse, vous verrez bn que ce n'est pas là u oid versificateur qui compose rap réminiscence, mas un cœr ému qui dit ce qu'il a senti et s'épanche en beaux vers : Ex abundantia cordis os loquitur. On t'sen pas moins charmé de la bianlrlet imagination du P. Vanière que touché de sa sensibilité exquise. 'est surtout dans les épisodes dont l
sa sensibilité exquise. C'est surtout dans les épisodes dont il a varié la monotonie didactique de son sujet que cette imagination se donne carrière et qu'elle étonne par la richesse et la variété de ses inventions. Décrit-il une fête de village, avec les festins, les danses et les jeux qui l'accompagnent, ou bien la tonte des bêtes à laine, la moisson, les vendanges, c'est un entrain, une verve incroyable; on se demande où ce religieux a puisé une gaieté si franche et si communicative, et l'on admire à la fois son heureux caractère et son brillant génie. Mais voici le
a sensibilité exquise C'est urout dans les épsds dont il a varié la monotonie didactique de son sujet que cette imagination se donne carrière t qu'elle étonne pr la ris e la ait de ses innis. Décrit-il une fête de village, avec les festins, les danses et les xeju qui l'accompagnent, ou bien la tonte des bêtes à laine, la moisson, les vndngs, cest un entrain, une verve incroyable; on se demande où eireguixl a puisé une gaieté si rhafenc et si communicative, et nlo' admire à la fois son heureux crcaatreè et n brillant génie. Mais voici le
son heureux caractère et son brillant génie. Mais voici le rude hiver de 1709, dont le seul souvenir réveille l'effroi; voici la peste de Marseille (1721), avec ses incidents terribles et sublimes, et le poète toulousain s'élève alors jusqu'au ton de l'épopée. Que si je veux des traits pleins de feu et d'éclat, je relis pour la dixième fois la description de la chasse au cerf, j'y entends les aboiements de la meute et les sons du cor, et, haletant, je suis les chasseurs, le cerf et le poète jusqu'à l'hallali. Et les combats de taureaux, est-ce le P. Vanière
son heureux rtecèrcaa et son brillant génie. Mais voici le ud iv de 1709, dont le sl souvenir réveille l'effroi; voici la peste de Marseille (1721), avec ess incidents terribles et sublimes et le pèt toulousain s'élève alors jusquau ton de l'éppé. Que si je evux des traits pleins de f d'éclat, je relis pour la dixième fs la description de la chasse au cerf, jy entends les aboiements de la meute et les sons ud cor, e, haletant, je suis les chasseurs, l cerf et le poète jusqu'à l'hallali. Et les combats de taureaux, est-ce le P. Vanière
l'hallali. Et les combats de taureaux, est-ce le P. Vanière ou un habitué du cirque qui les décrit avec cette exactitude si expressive? Est-ce un jésuite ou un homme de guerre qui adresse à la jeunesse française ce mâle et patriotique reproche : « Les jeunes gens ne respirent plus aujourd'hui l'amour des combats, ils n'aiment plus les courses à cheval, ils ne traversent plus les fleuves à la nage. Plongés dans la mollesse, ils préfèrent les tendres accords de la viole au bruit belliqueux du clairon, et ils délaissent la chasse, ils délaissent les combats simulés, qui entretiendraient en
'hallali. Et les combats de taureaux, est-ce le P. Vnèr ou un habitué du cirque qui les drt avec cette exactitude si expressive? Est-ce un jésuite o un homme de guerre qui adresse à la ujeesnes française ce mâle et patriotique reproche : « Les jeunes gens ne resiret plus aujourd'hui l'amour des combats n'aiment plus les courses chvl, ils ne trvrsnt plus les fleuves à l nage. Plongés sadn la mollesse, ils préfèrent tendres accords de la vl au bi belliqueux du clrn, et ils délaissent a chasse, lis délaissent les combats simulés, qui entretiendraient en
la chasse, ils délaissent les combats simulés, qui entretiendraient en eux la vigueur et l'esprit guerrier, pour la danse, les plaisirs de l'amour et de la table. » Mais l'épisode capital du poème, c'est la description du canal du Languedoc. Il n'était pas facile d'allier à la précision des détails techniques la grandeur et l'élévation d'idées que commandait l'œuvre de Riquet; le poète s'en est tiré avec bonheur et il termine ainsi son admirable épisode : « Ce monument est ton ouvrage, ô Riquet! c'est à toi que Béziers, ton pays, est redevable de sa prospérité et de sa renommée;
la chasse, ils délaissent les combats simulés, qui entretiendraient en eux la vigueur l'esprit guerrier, pr la danse ls plaisirs de 'amorul et de la table. » Mais 'épisode capital du pèm, cest la dscrptn du canal du Languedoc. Il n'était pas facile dallier à la précision des détails techniques l grandeur et lélévation d'idées que commandait l'œuvre de Riquet le poète sen' est tiré avec bonheur et il tme ainsi son admirable épisode : « eC monument e ton o ô Riquet! c'est à toi u Béziers, ton pays, est redevable de sa prospérité et de sa renommée;
pays, est redevable de sa prospérité et de sa renommée; c'est à toi que la France doit la merveille qui l'honore, l'embellit et l'enrichit le plus. Alcide s'est acquis l'immortalité en détournant le cours des fleuves, en aplanissant les montagnes. Tes travaux ont surpassé ceux d'Hercule; la communication des deux mers par un canal immense est le chef-d'œuvre d'un génie supérieur, magnum mensis opus. » Et c'est ainsi qu'un poème agricole devient, sous la main de Vanière, un monument à la gloire du Languedoc. La littérature moderne est féconde en poèmes sur les travaux et les plaisirs de la vie
pays e redevable de s prospérité et de sa renommée; c'est à toi que la France doit la merveille qui l'honore, l'embellit et l'enrichit le plus. Alcide s'est acquis l'mmrtlté en détournant le cours des fleuves, en aplanissant les mntgns. Ts travaux ont surpassé ceux d'Hercule; la communication des deux mers par un canal immense est le chef-d'œuvre d'un génie supérieur, magnum mensis ps. » Et c'est ainsi qu'un pèm grcl devient, s la mn de Vanière, n monument la egrloi du Languedoc La littérature moderne est féconde en poèmes usr les travaux et les plaisirs de la vie
poèmes sur les travaux et les plaisirs de la vie champêtre. L'Angleterre s'enorgueillit du poème des Saisons, de Thompson; nous avons en France celui de Saint-Lambert, qui porte le même titre; nous avons, de la même époque, l'Homme des champs et les Jardins, de Delille. Il y a le poème de l'Agriculture, par Rosset; celui des Plantes, par Castel; le poème des Mois, par l'infortuné Roucher, enfant du Languedoc, comme le P. Vanière. S'il est permis d'établir un parallèle entre des œuvres de langues différentes, j'estime que pour l'élégance de la forme, pour la délicatesse et le charme d'expression des
poèmes sur les travaux et les plaisirs de la vie a.tcêphmer L'Anglee s'enorgueillit du poème des Ssns, de Thompson; nous avons en France cl de Saint-Lambert, qui porte le même titre; nous avons, de l même époque l'Homme des champs et les Jardins, de Delille. l y a le poème d ctur, par Rosset; celui ds Plantes, par Castel; le poème des Mois, par l'infortuné Rchr, enfant du Lngdc, comme le P. Vnèr. S'il est rsmiep d'établir un parallèle entre des œuvres de gu dfférnts, j'estime que pour l'élégnc de la forme, pour la délicatesse et le charme d'expression des
la forme, pour la délicatesse et le charme d'expression des sentiments et pour la mélodie des vers, comme pour la solidité du fonds, l'intérêt et la variété des épisodes, la palme appartient au Proedium. Go qui distingue avant tout le P. Vanière, c'est le naturel. Vous ne le voyez pas se torturer l'esprit pour traduire sa pensée comme dans une langue étrangère, ce qui est l'infirmité de la plupart des versificateurs latins : le latin semble l'idiome de son berceau, et c'est merveille de voir comme il le tourne avec aisance à l'expression des idées et des croyances de son
la forme, pour l délctss et l charme d'expression des sentiments et pour la mélodie s s, comme r la solidité du fonds, l'ntérêt et al variété ds épisodes, la palme appartient au Proedium oG q distingue avant tout le P Vanière, c'est le naturel. Vous le vyz ps s torturer l'esprit pour traduire sa pensée comme dan un lng étrangère, ce qui st l'infirmité de la plupart des versificateurs latins : le latin semble l'idiome de son cebar,eu et c'est mrvll de voir comme l le tourne avec aisance à l'expression des idées et des narcosyec de sn
aisance à l'expression des idées et des croyances de son temps. C'est qu'il sent et pense dans cette langue; le latin est, pour lui comme pour Érasme, la langue maternelle. Aussi est-ce peut-être en songeant à Vanière autant qu'à l'auteur des Colloquia que certains humanistes ont soutenu la légitimité du latin moderne qui serait moins, selon eux, une imitation qu'une évolution de l'ancien. J'aurais bien voulu finir par cet éloge sans restriction l'examen d'une œuvre qui fait tant d'honneur au Languedoc; mais puis-je taire qu'il y a une tâche à ce beau poème, et que le sixième livre se termine
aisance à 'expression des idées et des croyances de son emp. qu'il sent et pense dans cett uealng; le latin est, ourp lui comme pour Érasme, la langue maternelle. Aussi est-ce peutêtre en songeant à Vanière autant qu' l'auteur des Colloquia que certains humanistes ont soutenu la légitimité du latin moderne qui serait moins, selon eux, enu nmiiittoa qu'une évolution de l'ancien. J'aurais bien vul finir par cet élg sans restriction l'examen d'une œuvre qui fait tant d'honneur au uLcodagen; mais puis-je tr qu'il y une tâche à ce beau poème, et que le sixième lvr se termine
ce beau poème, et que le sixième livre se termine par une invective violente contre les réformés et contre les jansénistes? Sans doute, c'était l'erreur du temps, et l'idée si simple que la persécution est le plus inefficace comme le plus détestable des moyens de conversion n'était pas encore entrée dans les esprits, même les meilleurs. C'est égal, à ces vers triomphants Jussit et imperio Ludoici lota nefandis Templa sacris addicta ruunt... combien j'eusse préféré un élan de pitié pour les victimes, et au lieu de perge, continue, poursuis tes rigueurs, combien j'eusse aimé que le plus doux des hommes
ce beau poème, et que le sixième livre se termine rpa une invective violente contre les mrfééors et contre les jansénistes? Sans doute, c'était l'rrr du temps, et l'idée si simple que la persécution est le plus inefficace comme le plus détestable des moyens de conversion n'était pas encore entrée dans les esprits, même les meilleurs. C'est égal, à ces vers triomphants Jussit et omiepri Ludoici lota nefandis Templa sacris addicta ruunt... combien jeusse préféré un élan d iitpé pour les victimes et au lieu de perge, continue, poursuis tes rigueurs, combien jus ié que le uspl doux ds hommes
rigueurs, combien j'eusse aimé que le plus doux des hommes criât à Louis XIV : parce, parce ! A ne voir que le côté littéraire, ce mot de miséricorde n'était-il pas bien mieux dans le ton général de l'œuvre, et les vers regrettables du poète ne sonnent-ils pas comme une note discordante parmi les pages délicieuses qui sont comme autant d'hymnes sur la bonté de Dieu ! MÉMOIRES. X. LA POÉSIE LATINE AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE. Nous voici au dix-huitième siècle, et ce n'est pas un mince sujet de surprise qu'en ce siècle novateur et si hostile aux choses du passé
rgr omben j'eusse aimé que le plus doux des hommes criât à Louis XIV : parce, parce ! A ne voir que le côté littéraire, ce mot de msércrd n'était-il pas bien mieux s e tn général de l'œvr, et els vers regrettables du poète ne sonnentils pas comme une ento discordante parmi les pages délicieuses qui nt comme autant d'hymnes sur l bonté de Dieu ! MÉMOIRES. X. L POÉSIE LATINE AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE. Nous voici au dix-huitième siècle, et ce n'est pas un mnc sujet d surprise qe'nu ce siècle novateur et si hostile x choses du pssé
ce siècle novateur et si hostile aux choses du passé la tradition du vers latin fut respectée et presque aussi honorée qu'au siècle précédent. Parmi les poètes latins de cette époque, l'Université cite avec honneur le professeur Lebeau, l'auteur bien connu de la volumineuse Histoire du Bas-Empire. Les poésies de Lebeau forment un ouvrage considérable, car il a mis en vers toute l'Histoire sainte et en grande partie l'Histoire romaine. Ces poésies eurent du succès en leur temps, mais elles sont complètement oubliées de la génération actuelle qui, pour l'histoire profane et l'histoire sacrée, aime mieux se reporter à la
ce siècle nvate et si hile aux sohces du passé la tradition du vers latin fut respectée et presque aussi honorée quau siècle précédent. Parmi ls pes latins de cette époque, l'Université cite avec honneur le rofesu Lebeau, l'auteur bien cnn de la volumineuse Histoire du Bas-Empire. Les poésies de Lebeau forment n ouvrage considérable, car il mis vers toute 'Histoe snt te en grande partie l'Histoire romaine. Ces poésies eurent du succès n leur ,msept mais l sont complètement oubliées de la génération actuelle q, u l'histoire profane et l'histoire sacrée, aime mieux s reporter à la
profane et l'histoire sacrée, aime mieux se reporter à la Bible et à Tite-Live qu'aux vers élégants et froids de Lebeau. A ce versificateur, oublié même de l'Université, la Compagnie de Jésus oppose avec avantage le P. Desbillons. l'un des meilleurs poètes latins de son Ordre. Il n'égale point La Fontaine, comme le prétendent quelques critiques trop favorablement prévenus; n'empêche que la plupart de ses fables ne soient gaies, intéressantes, d'une morale aimable, écrites d'un latin très pur. On relit encore avec plaisir le P. Desbillons. Les grands écrivains du dix-huitième siècle n'ont point cultivé le vers latin : je
profane et lhisor scré, aime mieux se reporter à la Bible et à Tite-Live quaux vers élégnts et froids Lebeau. A ce versificateur, oublié même de l'Université, l ompagne d Jésus oppose aec avantage le P. Dsbllns. l'un ds meilleurs poètes latins de son Ordre. Il n'égale point La Fontaine, comme le pétnden quelques critiques trp favorablement prévenus n'empêche que la plupart de ses fables ne soient gaies, intéressantes e morale aimable, écrites 'un latin très pur. On relit encore avec plaisir le P. Desbillons. Les grands écrivains du dix-huitième siècle n'nt point cultivé le vers ltn : je
dix-huitième siècle n'ont point cultivé le vers latin : je ne sache pas que Montesquieu, Rousseau et Buffon en aient laissé un seul; je n'en ai compté que vingt-deux dans les œuvres de Voltaire, et, parmi les écrivains de rang inférieur, on ne cite guère que Lemierre comme un habile versificateur latin. Il avait eu, en rhétorique, un premier prix de vers pour une pièce intitulée : Origo pellicoe manicoe et adhoerentis zonoe, où il ridiculise en vers spirituels et élégants la manie qu'avaient les jeunes gens de son époque molliculi juvenes de porter comme les femmes un manchon à
dix-huitième siècle nnt point cltvé le ers latin : je ne sc s q Montesquieu, Rousseau et Buffon en aient laissé un seul; je n'en ai compté que vingt-deux dns les œvrs de Vltr, et, parmi els écrvns de rang inférieur, ne cite guère que Lierre comme un habile versificateur atin. Il avait , en rhétorique, un premier prix de vers pour une pièce intitulée : Origo pllc manicoe t adhoerentis ne, où il idiuie en vers spirituels et élégants la manie qu'avaient les jeunes gens de so époque molliculi juvenes de oetrpr come les femmes un manchon à
molliculi juvenes de porter comme les femmes un manchon à ceinture pour se garantir du froid ; cette pièce et plusieurs autres dorment dans l'oubli avec ses tragédies La Veuve du Malabar, Hypermnestre et Guillaume Tell. Le chef-d'œuvre de la poésie latine au dix-huitième siècle, c'est l'Anti-Lucrèce, poème composé par Melchior de Polignac, depuis cardinal, pour réfuter la doctrine épicurienne et préconiser le système de Descartes. Élève en philosophie au collège d'Harcourt, où l'aristotélisme était en honneur, de Polignac en discerna la faiblesse, adopta secrètement le cartésianisme, et le premier soutint en Sorbonne une thèse publique pour la doctrine nouvelle.
molliculi juvenes de porter cm les femmes un manchon à ceinture pour se garantir du froid cette pièce et plusieurs autres dorment dans l'oubli avec ses tragédies L Veuve du Malabar, mse et Guillaume Tell. Le chef-d'œuvre de la poésie latine au dix-huitième siècle, c'est l'Anti-Lucrèce, poème composé par Melchior de Polignac, depuis cardinal, pr réfuter l doctrine épicurienne et préconiser l système de Descartes. Élève en philosophie au collège d'Harcourt, ù l'rsttélsm était en honneur de Polignac en discerna la faiblesse, adopta secrètement l cartésianisme, et le premier soutint en Sorbonne une thèse ubliue pour la doctrine nvll.
soutint en Sorbonne une thèse publique pour la doctrine nouvelle. Mais exposer cette doctrine dans un poème et surtout combattre dans sa langue l'un des plus beaux génies de l'antiquité, c'était une tâche plus difficile : Polignac le sentit bien et son poème commence par ces mots : Magnum opus aggredior. Il faut bien se garder d'établir entre les doux adversaires un parallèle impossible. Cela posé, il est juste de louer dans le versificateur moderne, avec une certaine force de conception, le talent d'exposer avec intérêt et clarté les doctrines philosophiques. C'est ce qui fit le succès de l'œuvre. Longtemps
stnt en Sorbonne une thèse publique pr la doctrine nouvelle. Mais exposer cette doctrine dans un poème et surtout coma dans sa lng l'un des plus beaux génies de lantqu c'était une tâche pls difficile : Polignac le sentit bien et sn poèe commence par ces : Magnum opus agredi Il faut bien se garder d'établir entre les doux dvrsrs un parallèle mpssbl. Cela ps il est juste de louer dans le versificateur moderne, avec une certaine force de ccepto le talent 'exposer avec intérêt et clarté les doctrines phlsphqs. ts'Ce ce qui fit le succès de l'œuvre. mgnoptsLe
philosophiques. C'est ce qui fit le succès de l'œuvre. Longtemps avant sa publication, qui n'eut lieu qu'en 1747, il était connu, apprécié et célèbre, et Voltaire assigna à l'auteur une place des plus honorables dans son Temple du goût, où il le caractérise ainsi : Ce cardinal qui sur un nouveau ton, En vers latins fait parler la Sagesse, Réunissait Virgile avec Platon, Vengeur du Ciel et vainqueur de Lucrèce. Vainqueur de Lucrèce, pour la doctrine, s'entend, car on sait que Voltaire était profondément déiste. L'auteur de l'Anti-Lucrèce, au reste, était un homme du premier mérite. Sans parler de ses
philosophiques. C'est ec q fit le succès l'œuvre. Longtemps avant s publication, qui n'eut lieu qu'en 1747, il était connu, pcééapri et célèbre, et Voltaire assigna à l'auteur une place des plus aoebhrosnl dans son pmeleT du goût, où il le caractérise ainsi : Ce cardinal qui sr un nouveau ton, En vers latins ft parler la Sagesse, Réunissait Virgile avec Platon, Vengeur Ciel et vainqueur de Lucrèce Vainqueur de Lucrèce, pour la doctrine, s'entend, car on sait que Voltaire était profondément déiste. t de l'Anti-Lucrèce, au reste, était un hmm du premier mérite. Sans ale ses
était un homme du premier mérite. Sans parler de ses grands talents diplomatiques, on ne doit pas oublier que cet enfant du Languedoc (il était né à Puy-en-Velay) était très savant dans les langues et les littératures de la Grèce et de Rome, qu'il fut un antiquaire éminent à qui l'on doit la découverte du Palais des Césars sur le mont Palatin et celle de la maison de campagne de Marius; qu'avec cela il était bon mathématicien, et qu'il fut à la fois membre de l'Académie des Sciences, de celle des Inscriptions et Belles-Lettres et de l'Académie française, où il
était un me du premier mérite. Sans parler de ss grands talents dplmtqs, on ne di pas blr que ce enfant Languedoc (il était né à Puy-en étt très savant dns l lanue et les littératures de la Grèce et d Rome, qu'il fut un antiquaire éminent à qui l'on d la découverte du Palais des Césars sr le mont Palatin et celle de la ai e campagne de asi;ruM qu'avec cela il était bon étchtie,aanmmi et qu'il ft l fois membre d l'cdém des Scncs, de celle des Inscriptions et Belles-Lettres et de l'Académie française, où il
des Inscriptions et Belles-Lettres et de l'Académie française, où il eut l'insigne honneur de succéder à Bossuet. Après le cardinal de Polignac, le plus heureux favori de la muse latine au dix-huitième siècle c'est l'abbé de Marsy, d'abord jésuite puis homme du monde. Il composa deux poèmes, l'un sur la tragédie Templum tragoediae, l'autre sur la peinture, de Pictura. Ce dernier poème, imité et presque traduit en vers français par Lemierre, eut un succès prodigieux. Poètes, artistes, latinistes furent également ravis d'un livre si attrayant et si instructif. Quel dommage que l'auteur se soit plus tard rendu ridicule par son
des Inscriptions Belles-Lettres et de 'Académie çfasie,rna ù il eut l'insigne honneur de succéder à essBu.ot Après le cardinal de Polignac, le plus hrx favori de l muse latine au dix-huitième siècle c'est l'abbé de Marsy, 'abord jésuite puis homme du monde. Il composa ex poèmes, l'un sur la tragédie Templum tragoediae, l'autre sur la peinture, de Pictura. Ce drnr poème, imité et presque trdt en vers français par Lemierre, eut un succès prodigieux. Poètes, rtsts, ani uetnfr également ravis d'un livre si attrayant et si nrctf Quel dommage que lauteur se soit plus tard rendu ridicule par son
que l'auteur se soit plus tard rendu ridicule par son Rabelais moderne, où il a osé rajeunir la langue du grand rieur pour la mettre à la portée du public du dix-huitième siècle ! Je ne terminerai pas sans dire un mot d'un versificateur latin aussi inconnu que singulier, dont l'existence, le nom et l'œuvre nous sont révélés par la correspondance de Louis Racine. Il s'agit d'un pauvre ouvrier, Etienne Bréard, qui après de bonnes études chez les Oratoriens du Mans, sa ville natale, ne pouvant ni arriver à la prêtrise ni se faire à la règle trop dure de
que 'auteur s soit plus tard rendu ridicule par son Rabelais moderne, où il a osé un l langue du grand rieur pour la mettre à la portée du public u dix-huitième siècle ! Je ne terminerai pa sans dire un mt d'u vrsfctr latin aussi ncnn que singulier, dnt l'xstnc, le o et l'œvr nous sont révélés par la correspondance de Louis Rcn. Il s'agit d'un pauvre ouvrier, Etienne Bréard, qui après de n études chez les Oratoriens du Mans, sa ville natale, n pouvant ni arriver l prêtrise ni se faire à la règle trop dure d
prêtrise ni se faire à la règle trop dure de la Trappe où il était novice, embrassa de guerre lasse l'état de son père ouvrier en étamine, ce qui veut dire fabricant de l'étoffe grossière appelée serge. Il exerça quarante ans son humble métier, et c'est à l'âge de soixante-quatre ans que, frappé de paralysie et forcé de renoncer au travail mécanique, il se souvrit qu'il avait autrefois appris le latin et avait une certaine habileté à tourner les vers. Qui croirait qu'après quelques mois de travail Etienne Bréard se sentit capable de traduire en vers latins le Poème de
prêtrise n se fr la règle trop dure de la Trappe où il était novice embrassa de guerre as 'état de n père ouvrier en étamine, ce qui veut dire fabricant de l'étoffe grossière epepéal sre.ge Il exerça quarante ans son humble métier, et c'est à l'âge de soixante-quatre ans u,eq frappé d paralysie et forcé de renoncer au travail mécanique, il se souvrit qu'il avait autrefois appris le latin et avait un certaine habileté à tourner les vers. croirait qu'après qlqs mois de travail Etienne Bréard se sentit capable de traduire en vers latins le Poème de
sentit capable de traduire en vers latins le Poème de la religion, qu'il le traduisit en entier et avec un réel talent? Ne pouvant croire à pareil tour de force, le chancelier d'Aguesseau écrivit au premier magistrat de la ville du Mans pour s'assurer du fait, et l'on découvrit l'ouvrier-poète dans un faubourg de la ville où il vivait dans l'indigence. Le chancelier lui fit parvenir une gratification, et Bréard en exprima sa reconnaissance dans une lettre touchante à Racine le fils, qui l'avait recommandé à d'Aguesseau. En 1748, le Mercure de France publia plusieurs fragments de la traduction de
sentit cpbl traduire en vers latins le Pèm de la religion qu'il le traduisit en entier et avec un réel atn?etl Ne pouvant croire à pareil tour de fe, l chancelier d'Aguesseau écrivit au prmr magistrat ed la ville du Mans pour s'assurer du fait, et 'on décvrt louvrierpoète dans un fbrg de la vll o il vivait dans 'ige Le chancelier l ift parvenir une gratification, et Bréard en exprima sa rnsac dans une lttr touchante à Racine le ils, qui l'avait recommandé à d'Aguesseau. En 1748, l Mrcr de France publia plusieurs ns de la traduction d
Mercure de France publia plusieurs fragments de la traduction de Bréard; mais 1748 est une année historique fort chargée : c'est l'année du Traité d'Aix-la-Chapelle qui terminait la guerre de la succession d'Autriche, l'année où l'intrépide Dupleix défendait contre les Anglais nos possessions des Indes, l'année où Richardson publiait Clarisse Harlow et Montesquieu l'Esprit des Lois. Qui pouvait s'intéresser alors au pauvre ouvrier du Mans et à ses vers latins? On est, d'ailleurs, à la veille de l'Encyclopédie (1750) qui va ébranler de ses attaques le système d'éducation et particulièrement la composition latine en prose comme en vers. LA POÉSIE
Mercure de France publia plusieurs fragments l traduction de d a 1748 est une année historique fort chargée : c'est l'année du Traité d'x-l-Chpll qui terminait la guerre de la succession 'Autriche, l'année où lintrépide Dupleix défendait contre sel Anglais nos possessions des Ins l'année où Richardson publiait Clarisse Harlow et Montesquieu l'Esprit des Lois. Qui puvait s'intéresser alors a pvearu euvrori du Mans et à ss vers latins? On est, d'ailleurs, à veille de lEncyclopédie (1750) qui va ébranler de s attaques le système d'éducation te particulièrement la oio latine en prose mcome en vers. LA POÉSIE
la composition latine en prose comme en vers. LA POÉSIE LATINE AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE. Mais les institutions, petites ou grandes, ne tombent pas à la première attaque; elles se soutiennent longtemps encore par cette force passive qui se nomme l'habitude. Quand donc éclata la Révolution, le vers latin, toujours sur ses pieds, s'en donnait alors à coeur-joie aux dépens du docteur Mesmer et de son banquet magique. Mais bientôt réduite au silence par les débats bruyants de la tribune et de la presse, la muse latine ne se réveilla qu'en 1810, année de la naissance du fils de Napoléon. On
la cti latine en prose comme en vers. LA POÉSIE LATINE AU DIX-NEUVIÈME IÈL Mais les institutions, pteitse uo ande, tombent pas à la première attaque elles s soutiennent longtemps encore par ectet frc pssv qui s m lhabitude un donc éclata l Révolution, le vers latin, toujours sur ess pds, 'sne donnait alors à coeur-joie aux dépens du docteur Mesmer et d son banquet magique. Mais bientôt édui au silence par les débats bruyants de tribune t e la presse, la muse latine ne es réveilla qu'en 1810, année de la naissance d fils de poo. On
1810, année de la naissance du fils de Napoléon. On a vu, dans la première partie de ce travail, à combien de harangues cicéroniennes donna lieu la paternité de Napoléon; les pièces de vers composées à la même occasion dépassent encore par le nombre et par l'adulation ce que nous a montré la prose. Il faut citer en première ligne le poème latin intitulé : Carmen in proximum Augusti proegnantis partum, composé par Nicolas-Éloi Lemaire, professeur de poésie latine au Collège de France, qui devint peu après professeur à la Faculté des lettres de Paris, puis doyen de cette Faculté.
1810, année de la naissance du fils de Nplén. On vu, dans la première partie de ce travail, à combien de harangues cicéroniennes donna lieu la paternité de Napoléon; les pièces vers soéecmspo à la même occasion dépassent encore par le nombre et par l'adulation ce que nous a montré l prose. Il faut citer en première ligne le pèe nlait intitulé : ranCem in proximum Augusti proegnantis prtm, composé par Ncls-Él Lemaire, professeur de soieép laine Collège de France, qui dvnt peu après professeur à la Fclté des ttlseer ed Paris, puis doyen de cette Faculté.
Faculté des lettres de Paris, puis doyen de cette Faculté. Lemaire s'était montré, dès 1789, révolutionnaire ardent; il avait été le secrétaire et l'ami de Danton, et l'Empire le compta au nombre de ses plus dévoués serviteurs. Son poème fut salué par l'Université comme digne des plus beaux âges de la poésie ancienne, et l'auteur du Mérite des femmes, Legouvé, ranima sa verve amortie par la douleur pour rehausser par une traduction en vers français l'oeuvre du professeur Lemaire. Quant aux autres pièces qu'on peut lire dans le recueil intitulé Hommages poétiques à Leurs Majestés impériales et royales sur la
Faculté des lettres de Paris, ps doyen de cette Faculté. eemarLi s'était montré, dès 1789, révolutionnaire ardent; il avait été le secrétaire et l'ami de Danton, et l'Empire le compta au nombre d ses plus dévoués serviteurs. Son poème fut salué par l'Université comme digne sde plus beaux âgs de l poésie ancienne, t l'auteur d Mr dse femmes, Legouvé, ranima sa verve amortie par la douleur pour rehausser par une traduction en vers français l'oeuvre du professeur Lemaire. Quant aux autres pièces qu'on pt lire as le recueil intitulé Hommages poétiques à Leurs Majestés impériales et royales sur la
Hommages poétiques à Leurs Majestés impériales et royales sur la naissance de Sa Majesté le roi de Rome, elles paraissent à cette heure réellement écoeurantes d'adulation et de monotonie. Elles ne furent pas d'ailleurs, autant qu'on pourrait le croire, l'effet d'un mouvement général et spontané. Cinquante-six prix avaient été proposés à l'occasion, dit le programme, de l'accouchement de Sa Majesté impératrice et reine, et le nombre des prix fut considérablement augmenté après l'examen des ouvrages envoyés. Les pièces latines avaient pour auteurs des professeurs de lycée, des principaux et régents de collège; quelques-unes étaient l'oeuvre des élèves les plus distingués,
Hommages poétiques à Lrs Majestés aeslmiiépr et ryls sur la naissance de Sa Majesté le roi de Rome, elles paraissent à ctt r réellement écoeurantes d'adulation et de monotonie. Elles ne fure pas d'ailleurs, antatu qu'on pourrait le croire, 'effet dn mouvement général et spontané. Cinquante-six prx avaient été proposés à l'occasion, dit le rogramm de 'accouchement d Sa Majesté impératrice et reine, et le nombre des prix fut considérablement gmnté après l'examen des ouvrages envoyés. Les pièces latines avaient pour auteurs de prfssrs de lycée, des npu et régents de collège; esune éaiet 'oeuvre des élèves les plus ugst,déinsi
de collège; quelques-unes étaient l'oeuvre des élèves les plus distingués, par exemple une ode d'Edouard Ménéchet, du lycée d'Angers, lequel fut plus tard lecteur du roi Charles X. Casimir Delavigne, alors élève au Lycée-Napoléon, prit part à ce concours, ainsi que le poète toulousain Baour-Lormian; mais le dithyrambe du premier et l'ode du second étaient en vers français. Interrompues pendant les désastreuses années de 1813, 1814 et 1815, les études classiques se ranimèrent sous le patronage du roi Louis XVIII, qui avait, comme l'on sait, de grandes prétentions à l'endroit du latin. Lemaire, qui lui continua le dévouement dont il
de collège; quelques-unes étaient l'oeuvre e élèves ls plus distingués, par exemple une ode r Ménéchet, du lycée 'Angers, lequel fut plus tard lctr du roi Charles X. Csmr Delavigne, lrs élève au LéNaoén, prit part à cncrs, ainsi equ le poète toulousain BaourLormian mais le dithyrambe du premier et l'ode du second étaient en vers françis Interrompues pendant les désastreuses années de 813 1814 et 5, sle études assu se ranimèrent sous el patronage du o Louis XVIII, qui avait comme l'on s,ati de grandes prétentions à l'endroit du latin. Lemaire, qui lui continua le dévouement dont il
du latin. Lemaire, qui lui continua le dévouement dont il avait fait hommage à Napoléon, lui dédia la célèbre collection en cent cinquante-quatre volumes grand in-8°, intitulée Bibliotheca classica latina, et le roi accepta cette dédicace, à la condition que le poème de Natura rerum de Lucrèce ne ferait point partie de la collection. Tous les collèges royaux et communaux, les Facultés, les bibliothèques publiques de Paris et de la province reçurent comme cadeau royal la collection Lemaire, et dès lors la littérature latine fut comme une des institutions du régime nouveau. Le journal de Barbier Weimar, Hermes romanus, entretenait
du latin. Lrmi,eea uqi lui continua le dévouement dont il avait fait hommage à Napoléon, lui dédia la célèbre collection en cnt cinquante-quatre volumes grand n-8°, intitulée Bibliotheca classica a et le roi ctceapa cette dédicace, à la condition que el poème de Natura rerum de Lucrèce ne ferait point partie de la collection. Tuso les collèges ryx et communaux, les acuté, les bibliothèques publiques de Paris et de la province reçurent comme cadeau oyalr la collection Lemaire, te dès r la littérature ltn fut comme une des tiuisntiotns du régm nouveau. Le journal de Barbier Weimar, Hermes romanus, ntrtnt
régime nouveau. Le journal de Barbier Weimar, Hermes romanus, entretenait avec zèle le feu sacré, et chaque cahier de cette publication contenait des pièces de vers envoyées non seulement par des professeurs et des élèves, mais par des magistrats et des hommes de lettres. Bignan, si souvent couronné pour ses vers français, envoyait à l'Hermes des vers latins, et l'on trouve dans les œuvres d'Andrieux des morceaux de latinité, une traduction en prose latine du Chat botté, felis belle ocreata, et une pièce de vers Ad Juvenes studiorum causâ Lutetiam è provinciis accersitos. Le corps médical voulut aussi payer son
rgmeié nouveau. Le journal de rbie Weimar, Hermes romanus entretenait avec zèle le feu sacré, t chaque cahier de etcte publication nteni des pièces de vers envoyées non seulement par des professeurs et des élèves, mais par des magistrats et de hommes de lettres Bignan, si tvenuso couronné pour ses vers français, envoyait à l'Hrms des vers latins, et l'on trouve dans les œuvres d'Andrieux s morceaux de latinité, une traduction en prose ltn du Chat botté, felis belle ocreata, et une pièce de vers Ad Juvenes studiorum causâ Lutetiam è provinciis accersitos. Le corps médical voulut pa son
è provinciis accersitos. Le corps médical voulut aussi payer son tribut à la muse latine, et il parut sous la Restauration un poème didactique sur l’Hygiène, par Etienne Geoffroy, de la famille de Geoffroy Saint-Hilaire. Ce poème, très bien versifié, renferme d’excellents conseils sur l’usage du vin, du thé, du café, de l’eau-de-vie, de la bière ; on les croirait d’hier tant ils ont d’opportunité. Il y a plus : on prit l’habitude alors de célébrer en latin les œuvres marquantes du Salon, et, en 1817, l’Ajax du sculpteur Dupaty et la Clytemnestre du peintre Guérin furent dignement loués, la
è provinciis accersitos. Le crps médcl utvluo aussi payer son tribut à la muse inlt,ea t il parut ss la Restauration un pèm didactique sur l’Hygiène, par Etienne Geoffroy, de la famille de Geoffroy Saint-Hilaire. Ce poème, très bien versifié, renferme d’excellents conseils sur l’usage du vin, du thé, du café, de l’eau-de-vie, de la bière ; on les croirait d’hier tant ils ont d’opportunité. Il y a plus : on prit l’habitude alors de célébrer en latin les œuvres marquantes du Salon, et, en 1817, l’Ajax du sclptr Dupaty t l Clytemnestre du peintre Guérin furent dignement loués, la
et la Clytemnestre du peintre Guérin furent dignement loués, la première de ces œuvres en prose, la seconde en vers par B. Weimar, année 1818, tome IV. L’Hermes romanus, malheureusement, n’offre pas toujours des pièces aussi sérieuses. On était si affolé de latin à ce moment qu’on envoyait de tous côtés au rédacteur du journal latin des puérilités, énigmes, charades, logogryphes, épitaphes, même des rébus. Au carnaval de 1818, un latiniste parisien eut la constance de composer un poème, le Combat des chiens et des chats, dont chaque mot commençait par un c ; l’auteur voulait rivaliser avec Placentius Leo,
et la Clytemnestre du peintre Guérin frnt dignement loués, la première de ces ues en pro la scnd en vers par B. Wa année 1818, tome L’Hermes romanus, malheureusement, n’offre pas toujours des ècs aussi sérieuses On était si fl de latin à ce mmnt qu’on envoyait de tous côtés au raer du journal latin sde puérilités, énigmes, charades, logogryphes, épitaphes même des rébus. Au de 1818, un latiniste parisien eut la cnstnc composer un poème, l Combat des chiens et des ch, dont chaque mot commençait par un c ; l’auteur voulait rvaiser vc Placentius Leo,
par un c ; l’auteur voulait rivaliser avec Placentius Leo, du XVIe siècle. Ainsi la muse latine en était arrivée à l’ineptie, et un professeur de cette époque racontait plus tard à ses élèves qu’après avoir longtemps collaboré à l’Hermes il était tellement écœuré de ces fadaises qu’il avait laissé l’étude des lettres pour celle des sciences où il devint très fort. Aussi, à l’avènement du régime de Juillet, y eut-il une vive réaction contre la composition latine, les vers surtout, et je ne connais de cette époque, en dehors du monde scolaire, que deux pièces poétiques qui firent quelque
par un c l’auteur ut rivaliser ecva Placentius e du XVIe ile. Ainsi la muse latine était rrvé à l’ineptie, et un professeur de cette époque racontait plus trda à s élèves qu’après avoir ngtps collaboré à l’Hermes l était tellement de ces fadaises qu’il avait laissé l’étude dse lttrs pour celle des scienc où il devint très fort. ss, à l’avènement du régime ed Jllt, y eut-il une vive réaction ctr la composition latine, les vers surtout, et je ne connais de cette époque, en dhrs d monde scolaire que deux pièces poétiques qui frnt quelque
du monde scolaire, que deux pièces poétiques qui firent quelque bruit : l’une du grand mathématicien Ampère, qui ayant établi, en 1834, une classification nouvelle de toutes les sciences, eut l’idée, pour plus de précision, d’en caractériser chaque branche en vers latins ; l’autre du savant helléniste Rossignol, professeur au Collège de France, intitulée de Vita scholastica, dont on cite quelquefois ce vers qui peint assez bien le bruit de la page tournée dans une étude silencieuse : Pagina versa levem strepilum sub pollice reddit. Sous le second Empire, en 1859, un événement mystérieux arriva en plein jour au jardin
d monde scolaire, que deux pièces pées qui firent quelque bruit : l’une du grand mathématicien Ampère, iqu ayant établi, n 1834, n classification nouvelle de toutes les sciences, eut l’idée, pour u de précision, d’en caractériser chaque anrehcb en vers latins ; l’autre du satvan helléniste Rossignol, professeur au èlgeolC de France, intitulée d Vita scholastica, dont n cite quelquefois c vers q peint assez bien le bruit de la page tournée dans une étude silencieuse : Pagina versa ev strplm b pollice reddit. Sous le second Empire, en 1859, un événement mystérieux rvaria en plein ju au jardin
1859, un événement mystérieux arriva en plein jour au jardin des Tuileries. Un enfant de deux mois, appartenant à une famille très distinguée, fut enlevé des bras de sa nourrice, non par une bohémienne, mais par une personne du monde; et, durant cinq mortels jours, la famille de l’enfant fut en proie à la plus cruelle des anxiétés. Tout Paris s’associa à cette grande douleur ; l’enfant fut enfin retrouvé, et son aïeul composa sur cet événement un poème qui eut quelques jours de célébrité : c’est, je crois, le dernier poème latin qu’on ait publié en France. Mais, éteinte
1859, un événement sexéurymti rrv en plein jour au jardin des Tuileries. nU enfant d deux mois, appartenant à une famille très distinguée, ft enlevé des bras e sa nourrice, non par une bohémienne mais par n personne monde; et, durant cinq mortels jours, la famille de l’enfant fut en proie à a plus cruelle des anxités. Tout Paris s’associa à cette grnd douleur ; l’enfant fut ei retrouvé, et son aïeul cmps sur cet événement un poème qui eut quelques jours de célébrité : c’est, je crois, le dernier poème latin qu’on ait publié France. Mais, éteinte
dernier poème latin qu’on ait publié en France. Mais, éteinte dans le monde littéraire, la poésie latine se maintint longtemps encore et avec un certain éclat dans les écoles. Les statuts de l’Université en prescrivaient l’exercice dans les classes supérieures; le vers latin, en outre, avait sa place au Concours général ainsi que dans le Programme de la licence et aux Concours d’agrégation. Quelle collection intéressante on pourrait faire des pièces latines composées dans l’Université depuis le commencement du siècle jusqu’à l’an 1880 ! depuis la pièce de vers sur la mort du duc de Berry (1820) signée Auguste Lemaire,
dernier poème ltn qu’on ait pblé en France. Mais, éteinte dans le monde littéraire, la poésie latine se maintint longtemps encore et avec un certain éclat dans les écoles. Ls sttts d l’Université n prescrivaient l’exercice dans les classes supérieures le vers ltn, en outre, vt sa place au ourCnosc gnl ainsi que dans Programme de la licence et aux Concours d’agrégation. Quelle collection intéressante on pourrait fr des pièces latines composées dans l’Université depuis le commencement d e jsq’à lan 1880 ! depuis la pèc de vers sur la omrt du duc de Berry (1820) signée Auguste Lemaire,
la mort du duc de Berry (1820) signée Auguste Lemaire, la pièce sur l’incendie de Salins (1825) signée Désiré Nisard jusqu’à la pièce d’Edmond About au Concours d’agrégation de 1851 et à celle de notre savant confrère M. Hallberg au Concours général de 1858 ! Dans cette collection curieuse on ne lirait pas seulement des noms de professeurs, mais aussi des noms chers à la magistrature, au barreau, à la tribune, à la presse, à la haute administration, à l’industrie même et au commerce. Le ministre Drouyn de Luys, le grand fabricant de tapis d’Aubusson Sallandrouze de Lornaix, le directeur
la mort du duc de Berry (1820) signée gst Lemaire, la pièce sur ’incendie de Salins (1825) signée Désiré Nisard jusqu’à la pièce d’dmnd About au Concours d’agrégation de 1851 et à celle d notre savant confrère M. Hallberg au Concours général de 1858 ! Dans cette collection iue on ne lirait pas seulement des noms de prfseus mais aussi des noms chers à la magistrature, au barreau, à la tribune à la presse, à l haute administration, à lindustrie même et au commerce. Le smiretni Drouyn de Luys, le grnd fabricant d tps d’bssn Sallandrouze de Lornaix, le dcteur
grand fabricant de tapis d’Aubusson Sallandrouze de Lornaix, le directeur de Decazeville Pierrot de Selligny, et bien d’autres dont les noms sont inscrits au livre d’or de l’Université, prouvent assez, ce semble, qu’une forte culture classique n’est pas une préparation si stérile aux fonctions élevées de l’État et à la pratique des grandes affaires. Mais toutes nos doléances n’y feront rien. Un autre courant d’idées prévaut aujourd’hui; ce courant est puissant, il a pour lui les jeunes générations qui s’en promettent monts et merveilles, il y aurait folie à vouloir l’arrêter. Il faut en prendre son parti. Virgile va céder
grand fabricant de tai ’Aubusson Sallandrouze d Lornaix, le directeur de Decazeville Pierrot de Selligny et bien d’autres dont ls snom sont inscrits au livre d’or de l’nvrsté, prouvent assez, ce semble qu’une forte cltr classique n’est pas n préparation si stérl aux fonctions élvés de lÉtat et à la pratique des raedngs affaires. Mais toutes nos doléances ’ feront rn. Un autre courant d’idées prévaut ajud’hui ec crnt est puissant, il a pour lui les jeunes générations qui s’en promettent monts et merveilles, il y aurait ilfeo à vor l’arrêter. Il faut en prendre son .iptra Virgile va céder
l’arrêter. Il faut en prendre son parti. Virgile va céder la place à Pope, à Goethe, à Wieland ! On le connaîtra, dit-on, par les traductions ; mais les poètes ne se traduisent point, écrivait Voltaire à Mme Deffant ; peut-on traduire de la musique ? Que je vous plains, Madame, de ne pouvoir lire Virgile ! Lu dans la séance du 10 février 1802. CARACTÈRES QUI DISTINGUENT LES RACES. 103 et qui semblent destinés à se perpétuer indéfiniment chez tous les sujets appartenant à une espèce déterminée. Ces caractères, auxquels les zoologistes accordent la plus haute valeur dans les
l’arrêter. Il faut en prendre son parti. Virgile v céder la plac à Pope, à e,eoGht à Wieland On le connaîtra, dit-on, par les nttrscaodui ; mais les poètes n se traduisent point, iivéatcr Voltaire à Mme Deffant ; peut-on traduire de la musique ? Que je vous plains, Madame, de ne pouvoir lire Virgile ! Lu dns la séance du 10 février 1802. CARACTÈRES QUI DISTINGUENT LES RACES. 103 et qui semblent destinés à se perpétuer indéfiniment tous les sujets pprtnnt à une spèc déterminée caractères, auxquels les zoologistes accordent la plus haute valeur dans les
auxquels les zoologistes accordent la plus haute valeur dans les méthodes de classification naturelle, tiennent à l'organisation même des espèces, et ils ne sauraient se modifier d'une manière sensible sans amener une des transformations qui paraissent s'être produites avec le temps dans les âges antérieurs, mais dont on ne connaît pas d'exemples, au moins chez les animaux supérieurs de l'âge actuel, depuis que l'homme les a soumis à ses observations. Ils résident, pour les vertébrés par exemple, dans le nombre, la forme, la disposition et l'agencement des pièces osseuses qui constituent le squelette, dans l'organisation, la forme et les rapports
xl les zoologistes accordent la plus ht valeur dans ls méthodes de classification naturelle, tiennent grti'onsoainla même des espèces, et ils ne sauraient se modifier d'une manière ssle sans amener une des transformations qui paraissent s'être produites avec le temps dans les âges niers, mais dont on ne connaît pas d'xmpls, au moins chez les animaux supérieurs de l'âge actuel, depuis que l'homme les a soumis à ses observations. Ils résident, pour les vertébrés par exemple, dans le nombre, la forme, la disposition te l'agencement des pièces osseuses qui constituent le squelette dans l'rgnstn, la forme et ls rapports
constituent le squelette, dans l'organisation, la forme et les rapports qu'ont entre eux les organes qui concourent à l'accomplissement des fonctions de relation, de nutrition et de reproduction, et, jusqu'à un certain point, dans les formes extérieures qui peuvent bien, il est vrai, se modifier, dans une mesure qu'il est difficile de préciser, mais qui se rattachent toujours, dans une espèce déterminée, à un type d'une invariable fixité. Chez les animaux sauvages, les conditions d'existence étant assez uniformément semblables pour tous les individus qui appartiennent à une même espèce, les modifications que l'on peut voir apparaître dans les formes extérieures
constituent le squelette, dans l'organisation, la forme et les rapports qu'ont entre uxe les organes i concourent à l'accomplissement des fonctions de relation, de nutrition et e reproduction, et, jusqu'à un certain point, dans les formes extérieures qui peu bien, l est vrai, se modifier, dans une mesure qu'il est difficile de préciser, mais q se rttchnt toujours, dans une espèce tmééerne,id à n type d'une invariable fixité. Chez les nmx sauvages, les conditions d'xitene étant assez uniformément semblables pour tous les individus qui appartiennent à une même espèce, les modifications que lon peut voir apparaître dans ls formes extérieures
modifications que l'on peut voir apparaître dans les formes extérieures sont infiniment légères, et les caractères que ces formes fournissent ont, dans la plupart des cas, assez de fixité pour mériter d'être élevés au rang de caractères spécifiques. On peut alors compter parmi ces derniers non seulement ceux qui sont de l'essence même de l'espèce, mais encore ceux qui sont tirés de la taille des sujets adultes, de l'abondance ou de la rareté de la fourrure, de la couleur du pelage ou du plumage, des taches symétriques dont le corps est revêtu, et de la présence ou de l'absence d'appendices
modifications que l'on peut voir apparaître dans les formes extérieures sont nfnmnt légères, et les caractères que cs formes fournissent ont, dans la plupart des cas, ssz de iit pour mériter d'être élevés rang de caractères spifqus. On peut alors compter parmi ces derniers onn seulement ceux qui sont d l'essence même de lespèce mais encore ceux q sont tirés de la taille des sujets dlts, de l'abondance de la rareté de la fourrure, de la couleur du pelage ou du plumage, es taches symétriques dont le corps est revêtu, t de la présence ou de l'absence d'appendices
est revêtu, et de la présence ou de l'absence d'appendices qui, comme les cornes frontales par exemple, doivent être considérés comme des dépendances de l'appareil tégumentaire. 104 MÉMOIRES. Ces derniers caractères sont bien loin cependant d'offrir la fixité que l'on trouve dans ceux que nous avons énumérés en premier lieu. Ils sont susceptibles de varier au contraire, dans des limites plus ou moins étendues, même chez les animaux qui vivent à l'état sauvage. « Les Tigers de Mongolie, dit M. Oustalet, sont de taille beaucoup plus forte que ceux de l'Inde et de la Cochinchine ; en outre, ces Tigers
est revêtu, et de la présence uo de l'absence 'appendices q, comme les cornes frntls par exemple doivent être considérés comme ds dépendances de l'appareil tégmntr. 140 MÉMRS. Ces derniers rsccraaète nt bn loin cependant d'offrir la fixité que l'on trouve dans ecxu que nous avons énumérés en premier lieu. slI sont susceptibles de varier contraire, dns des limites plus ou moins étendues, même chez les animaux qui vivent 'état sauvage. « Les Tigers d Mongolie, dit M. stlt, de aile beaucoup plus t que ceux de l'nd et de la Cochinchine ; en outre, ces Tgrs
l'Inde et de la Cochinchine ; en outre, ces Tigers des bords du fleuve Amour, vivant sous un climat relativement froid, sont revêtus d'une véritable fourrure et n'ont pas le poil brillant et lustré des Tigers du Bengale. Parmi ceux-ci on constate d'ailleurs d'assez nombreuses variations : les uns, en effet, sont d'un jaune clair avec des raies fines et serrées ; d'autres sont d'un fauve brunâtre ou roussâtre avec de larges bandes transversales ; d'autres offrent, outre les stries principales, des stries plus petites ou de petites taches jaunes ; quelques-uns, enfin, sont d'une teinte extrêmement pâle ou même
l'Inde et de la Cochinchine ; en outre, ces Tigers ds bor du eelfuv Amo, vivant sous un climat rltvmnt froid, sont revêtus d'une véritable rrrufoeu et n'ont pas l pl brillant et s des Tgrs du Bengale. Prm ceux-ci n constate d'ailleurs d'assez nombreuses variations : les uns, en effet, sont d'un jaune clair avec ds raies fnes et serrées ; 'autres sont d'un fauve brunâtre ou roussâtre ave de larges bandes taversae ; d'autres offrent, outre les stries principales, des stries s petites de petites taches jaunes quelques-uns, enfin, sont d'une teinte xtrêmmnt pâle ou même