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ARTICLE PREMIER : Les dispositions annexées à la présente loi constituent le Code Pénal. |
ARTICLE 2 : Les peines prononcées avant la date d'entrée en vigueur de la présente loi
non encore exécutées ou en cours d'exécution ainsi que celles prononcées après
cette date en application des textes antérieurs seront converties de plein droit ainsi
qu'il suit :
- Les travaux forcés, la réclusion et l'emprisonnement, en emprisonnement de
même durée ;
- La déportation simple ou dans une enceinte fortifiée, la détention et les
peines privatives de liberté prononcées pour infraction punie de détention par le
Code Pénal institué par la présente loi en détention de même durée ;
- Les peines privatives de liberté prononcées pour insoumission et pour
infraction dont un élément constitutif est la qualité de militaire de l'auteur, en
détention militaire de même durée ;
La relégation en internement de sûreté pendant 20 ans à partir de son
exécution, y compris la relégation ayant fait l'objet d'une commutation ;
Le bannissement et la dégradation civique en privation des droits énumérés à
l'article 66 du Code Pénal et en destitution militaire si l'auteur de l'infraction est un
militaire au sens des articles 5, 6 et 7 du Code de Procédure militaire.
L'interdiction des droits civiques ou de famille en privation des droits énumérés
à l'article 66 du Code Pénal.
Cessent de recevoir application l'interdiction légale et l'incapacité de donner et
recevoir à titre gratuit. |
ARTICLE 3 : Pour l'application de l'article précédent :
- La procédure prévue par l'article 734 du Code de Procédure Pénale est
applicable ;
- Le juge de l'application des peines règle d'office ou à la requête du
condamné, les questions concernant l'exécution des condamnations prononcées. Il
statue, après réquisitions écrites du Parquet près la juridiction dont émane la
condamnation en cause par ordonnance motivée susceptible dans les mois de sa
notification d’un pourvoi en cassation soit du condamné, soit du Ministère public. |
ARTICLE 4 : Aucune disposition de la présente loi ou du Code qu'elle institue ne peut être
interprétée comme modifiant implicitement les dispositions spéciales antérieures non
expressément abrogées et concernant :
- La publication de la condamnation ;
- Les conditions et la durée de l'interdiction de séjour, de la fermeture
d'établissement et de l'interdiction de l'activité professionnelle ;
- Les peines, mesures ou déchéances particulières ;
- L'interdiction ou la limitation des effets de l'octroi du sursis ou des
circonstances atténuantes ;
- Les délais et les effets de la récidive, de la prescription de l'action publique
ou des peines ;
- Le cumul ou non cumul soit des peines, soit des peines devenues mesures
de sûreté ;
- La suspension des peines prévues par les articles 194 à 199 du Code de
Procédure militaire. |
ARTICLE 5 : Toute référence ou renvoi aux dispositions abrogées par la présente loi
devient référence ou renvoi aux dispositions qui les remplacent.
Toutefois, toute référence ou renvoi à l'article 401 du Code Pénal dit Code
Pénal de 1810 est réputé référence ou renvoi à l'article 403 et 420 du Code Pénal
institué par la présente loi.
L'expression "peine criminelle au sens de l'article 9 du Code Pénal" remplace
les termes de "peine afflictive et infamante", "peine afflictive, peine infamante".
L'expression "internement de sûreté" prévu à l'article 76 du Code pénal remplace le
terme de "relégation". L'expression "peine privative de liberté" remplace dans le
Code de Procédure Pénale le terme "emprisonnement". |
ARTICLE 6 : Sous réserve des modifications résultant de la présente loi :
- Les peines privatives de liberté s'exécutent comme il est dit au Code de
Procédure Pénale.
- La libération conditionnelle est accordée dans les conditions et avec les
effets prévus par les lois en vigueur.
Les internés de sûreté sont admis à la libération conditionnelle dans les
conditions prévues pour les relégués. |
ARTICLE 7 : Il n'est apporté aucune modification aux textes réglementaires d'application
des dispositions législatives visées par l'article 6 ci-dessus et de l'interdiction de
séjour. |
ARTICLE 8 : Les articles 3, 455, 755, 757 et 789 du Code de Procédure pénale sont
abrogés et remplacés par les dispositions suivantes : “ Voir le Code de Procédure
Pénale ” |
ARTICLE 9 : Sont abrogés dans le Code de Procédure Pénale :
- Le deuxième alinéa de l'article 370 ;
- Le deuxième alinéa de l'article 667 ;
- Les deuxième et troisième alinéas de l'article 672 ;
- Les articles 694, 695, et 696 ;
- Les articles 719, 720 et 721 ;
- L'article 779. |
ARTICLE 10 : Le montant des amendes prévues à quelque titre que ce soit par les textes
actuellement en vigueur déterminant les diverses classes de contraventions et les
sanctionnant est quintuplé à dater de l'application de la présente loi. |
ARTICLE 11 : Sont abrogées toutes les dispositions contraires à la présente loi et
notamment :
- Le décret du 26 Juillet 1791 (force publique) ;
- Le Code Pénal dit "Code Pénal de 1810" , tel que rendu applicable en Côte
d'Ivoire par décret du 15 Avril 1902 ;
- L'ordonnance du 14 Février 1838 (Code d'Instruction Criminelle) ;
- La loi du 8 Juin 1850 (déportation dans une enceinte fortifiée) ;
- Les articles 31 à 52 du décret organique du 2 Février 1852 (élection des
députés au corps législatif) ;
- La loi du 30 Mai 1854 et le décret du 10 Mars 1855 (travaux
forcés) ;
- Les articles 2, 3 et 4 de la loi du 31 Mai 1854 (interdisant de donner et de
recevoir à titre gratuit) ;
- Les lois des 19 Juillet 1857, 4 Juin 1858, 9 Mars 1928 et 13 Janvier 1938,
portant Code de Justice militaire pour les armées de terre et de mer ;
- La loi du 20 Mai 1863 (flagrants délits) ;
- Les articles 24, 26 et 32 (2°) de la loi du 29 Juillet 1881 (Presse) ;
- La loi du 27 Mai 1885 (relégation et interdiction de séjour) ;
- La loi du 23 Décembre 1901 (fraude dans les examens) ;
- Le décret du 3 Janvier 1914, article 12 (secret du vote) ;
- Les articles 1 et 2 de la loi du 31 Mars 1914 (corruption
électorale) ;
- L'article 2 de la loi du 18 Mars 1918 (Sceaux, timbres et cachets officiels) ;
- La loi du 31 Juillet 1920 ( provocation à l'avortement et propagande
anticonceptionnelle ) ;
- La loi du 7 Février 1924 (abandon de famille) ;
- La loi du 31 Mars 1926 (refus de payer le prix de location d'une voiture de
place) ;
- Le décret du 30 Novembre 1928 (enfance délinquante) ;
- Le décret du 23 Octobre 1935 (réunions ordre public) ;
- L'article 66 du décret du 30 Octobre 1935 (chèques) ;
- La loi du 10 Janvier 1936 (port d'armes au cours d'une manifestation) ;
- La loi du 18 Août 1936 (atteinte au crédit de la Nation) ;
- L'article 65 de la loi du 31 Décembre 1936 (refus de l'impôt) ;
- Le décret-loi du 24 Juin 1939 (tracts de provenance étrangère) ;
- Le décret-loi du 1er Septembre 1939 (pillage en temps de guerre) ;
- La loi du 27 Décembre 1941 (récidivistes) ;
- Les articles 1 à 12 du décret du 3 Août 1942 (publications obscènes) ;
- L'article 19 du décret n°52-927 du 28 Juillet 1952 (chèques postaux) ;
- La loi n°56-214 du 1er Mars 1956 (évasion) ;
- La loi n°59-118 du 27 Août 1959 (ordre public) ;
- Les articles 2 et 4 de la loi n°63-526 du 26 Décembre 1963 (contraventions) ;
- L'article 51 du décret n°69-189 du 14 Mai 1969 (régime pénitentiaire) ;
- L'alinéa premier de l'article 3 de la loi n°74-350 du 24 Juillet 1974, relative à
l'institution d'un Code de Procédure militaire ;
- Les articles 192, 193, 211, à 222 du Code de Procédure militaire ;
- La loi n°74-386 du 5 Août 1974 (vol).
Toutes les modifications apportées aux textes précités. |
ARTICLE 12 : L'article 390 du Code Pénal institué par la présente loi est applicable à tout
polygame qui, engagé avant l'entrée en vigueur de la loi du 7 octobre 1964 dans des
liens de deux ou plusieurs mariages, contracte ou tente de contracter un nouveau
mariage avant la dissolution des précédents. |
ARTICLE 13 : Peut être réalisée par décret lorsqu'elle est exclusivement destinée à en
assurer l'harmonisation avec les dispositions de la présente loi, toute modification
formelle ou rédactionnelle aux textes législatifs en vigueur à la date prévue par
l'article 2 ci-dessus. |
ARTICLE 14 : La présente loi qui sera exécutée comme loi de l'Etat et publiée au journal
officiel de la République de Côte d'Ivoire, entrera en vigueur six mois après la date
de sa promulgation.
LIVRE PREMIER
DISPOSITIONS COMMUNES A L'ENSEMBLE DES INFRACTIONS
DISPOSITIONS PRÉLIMINAIRES |
ARTICLE PREMIER : Les dispositions du présent livre s'appliquent à toutes les infractions sauf
disposition légale contraire. |
ARTICLE 2 : Constitue une infraction tout fait, action ou omission, qui trouble ou est
susceptible de troubler l'ordre ou la paix publique en portant atteinte aux droits
légitimes soit des particuliers, soit des collectivités publiques ou privées et qui
comme tel est légalement sanctionné. |
ARTICLE 3 : L'infraction est qualifiée :
1° Crime : Si elle est passible, soit de la peine de mort, soit d'une peine
privative de liberté perpétuelle ou supérieure à 10 ans ;
2° Contravention : Si elle est passible d'une peine privative de liberté
inférieure ou égale à 2 mois et d'une peine d'amende inférieure ou égale à 360.000
francs ou de l'une de ces deux peines seulement ;
3° Délit : Si elle est passible d'une peine privative de liberté ou d'amende
autre que les précédentes. |
ARTICLE 4 : La nature de l'infraction relevant d'une des catégories prévues à l'article 3
précédent, n'est pas modifiée lorsque par le jeu des règles relatives à la récidive, aux
excuses ou aux circonstances atténuantes, la peine encourue est de celles
afférentes à une autre catégorie. |
ARTICLE 5 : L'infraction est sanctionnée par des peines et, éventuellement, par des
mesures de sûreté.
La peine a pour but la répression de l'infraction commise et doit tendre à
l'amendement de son auteur qu'elle sanctionne soit dans sa personne, soit dans ses
biens, soit dans ses droits ou son honneur.
La mesure de sûreté se propose de prévenir par des moyens appropriés
toute infraction de la part d'une personne qui présente un danger certain pour la
société en raison de sa tendance à la délinquance. |
ARTICLE 6 : La peine est principale lorsqu'elle constitue la sanction essentielle de
l'infraction.
Elle est complémentaire lorsqu'elle est adjointe à la peine principale. |
ARTICLE 7 : Les peines complémentaires et les mesures de sûreté sont obligatoires ou
facultatives. |
ARTICLE 8 : Les peines et mesures de sûreté quelles qu'elles soient doivent être
expressément prononcées. Néanmoins les peines complémentaires et les mesures
de sûreté dès lors qu'elles sont obligatoires s'appliquent de plein droit comme
conséquence de la peine principale même si le juge a omis de les prononcer. |
ARTICLE 9 : Les peines principales se répartissent en peines criminelles, correctionnelles
et contraventionnelles :
- Sont criminelles, outre la peine de mort, toutes les peines privatives de
liberté égales ou supérieures à 5 ans prononcées pour fait qualifié crime ;
- Sont contraventionnelles, les peines prononcées pour fait qualifié
contravention ;
- Sont correctionnelles toutes les autres peines prononcées. |
ARTICLE 10 : Constitue une excuse toute raison limitativement prévue et définie par la loi et
dont l'admission, sans faire disparaître l'infraction, entraîne soit: dispense ou
exemption de peine et dans ce cas, l'excuse est dite absolutoire; soit atténuation
obligatoire de la peine encourue et dans ce cas, l'excuse est dite atténuante. |
ARTICLE 11 : Toute personne qui, alors qu'elle a fait l'objet d'une condamnation pénale
devenue définitive et non effacée par amnistie, réhabilitation ou autre mesure légale,
commet une nouvelle infraction est en état de récidive.
Toute décision qui fait application à une infraction de dispositions relatives à la
récidive doit viser expressément la ou les condamnations antérieures dont elle tire
les conséquences légales et constater que ladite infraction a été commise dans les
délais prescrits. |
ARTICLE 12 : Toute circonstance personnelle au coupable ou à la victime d'une infraction,
notamment l'âge, la nationalité, la parenté, la qualité de fonctionnaire, militaire ou
récidiviste s'apprécie au moment de la commission de ladite infraction.
TITRE I
L'INFRACTION ET SON AUTEUR
CHAPITRE PREMIER
LA LOI PENALE |
ARTICLE 13 : Le juge ne peut qualifier d'infraction et punir un fait qui n'est pas légalement
défini et puni comme tel. Il ne peut prononcer d'autres peines et mesures de sûreté
que celles établies par la loi et prévues pour l'infraction qu'il constate.
L'application par analogie d'une disposition pénale à un fait qu'elle n'a pas
prévu est interdite. |
ARTICLE 14 : La loi pénale s'applique à tous également.
Les seules distinctions admises sont celles prévues par la loi elle-même et
qui tiennent notamment aux immunités consacrées par le droit public, à l'importance
de l'infraction et de la faute, à l'âge ou à la qualité spéciale de l'auteur et au danger
social qu'il représente.
Est mineur au sens de la loi pénale, toute personne âgée de moins de 18 ans
lors de la commission de l'infraction. Les mineurs de 10, 13 et 16 ans sont ceux qui
n'ont pas atteint ces âges lors de la commission de l'infraction.
CHAPITRE 2
CHAMP D'APPLICATION DE LA LOI PENALE
Section 1
Application dans l'espace |
ARTICLE 15 : La loi pénale s'applique à toute infraction commise sur le territoire de la
République lequel comprend :
1° L'espace terrestre délimité par les frontières de la République ;
2° Ses eaux territoriales ;
3° L'espace aérien au-dessus du territoire terrestre et des eaux territoriales
;
4° Les navires et aéronefs immatriculés en Côte d'Ivoire.
Aucun membre de l'équipage ou passager d'un navire ou aéronef, étranger
auteur d'une infraction commise à bord au préjudice d'un autre membre de
l'équipage ou passager à l'intérieur des eaux territoriales ou de l'espace aérien
ivoirien ne peut être jugé par les juridictions ivoiriennes sauf dans les cas suivants :
1° L'intervention des Autorités ivoiriennes a été réclamée ;
2° L'infraction a troublé l'ordre public ;
3° L'auteur ou la victime de l'infraction est ivoirien. |
ARTICLE 16 : La loi pénale s'applique aux infractions commises partiellement ou totalement
à l'étranger, dans les conditions prévues par le Code de Procédure pénale. |
ARTICLE 17 : L'infraction est réputée commise :
- A l'endroit où est accompli le fait qui la constitue ;
- Dans l'un quelconque des lieux où est réalisé l'un de ses éléments
constitutifs ;
- Dans les divers lieux où se prolonge ou se renouvelle le fait ;
- A l'endroit où est commis l'un des faits dont la répétition est nécessaire pour
constituer l'infraction ;
- Au lieu du fait, de son but immédiat ou de son résultat.
La tentative est réputée commise à l'endroit où est commis le fait qui constitue
un commencement d'exécution, au sens de l'article 24.
Section 2
Sentences pénales étrangères |
ARTICLE 18 : Les sentences pénales étrangères peuvent être prises en considération pour
l'octroi et la révocation du sursis, la récidive, l'application des mesures de sûreté, les
incapacités et déchéances, la réhabilitation, les réparations, restitutions ou autres
effets civils ainsi que pour toutes les autres conséquences juridiques prévues par le
présent Code.
Cette prise en considération est subordonnée à la condition que la sentence
étrangère ait été rendue à propos d'infractions considérées comme crimes ou délits
de droit commun par la loi ivoirienne, qu'elle émane d'une juridiction ordinaire et non
d'exception, et que sa régularité, son caractère définitif et sa conformité à l'ordre
public ivoirien aient été constatés par le juge au vu d'un extrait certifié conforme du
casier judiciaire ou d'une attestation officielle de l'Autorité judiciaire étrangère.
Section 3
Application dans le temps |
ARTICLE 19 : Nul ne peut être poursuivi ou jugé en raison d'un fait qui aux termes d'une
disposition nouvelle ne constitue plus une infraction.
Si antérieurement à cette disposition, des peines et mesures de sûreté ont été
prononcées pour ce fait, il est mis fin à leur exécution, à l'exception de l'internement
dans une maison de santé et de la confiscation mesure de police.
Toutefois, en cas d'infraction à une disposition pénale sanctionnant une
prohibition ou une obligation limitée à une période déterminée, les poursuites sont
valablement engagées ou continuées et les peines et mesures de sûreté exécutées,
nonobstant la fin de cette période. |
ARTICLE 20 : Toute disposition pénale nouvelle s'applique aux infractions qui n'ont pas fait
l'objet d'une condamnation devenue définitive au jour de son entrée en vigueur, si
elle est moins sévère que l'ancienne.
Dans le cas contraire, les infractions commises avant l'entrée en vigueur de la
disposition pénale nouvelle, continuent, à être jugées conformément à la loi
ancienne.
Toute loi prévoyant une mesure de sûreté est immédiatement applicable aux
infractions qui n'ont pas fait l'objet d'une condamnation devenue définitive même
dans le cas où la législation ancienne prévoyait l'application d'une peine aux lieu et
place de la mesure de sûreté. |
ARTICLE 21 : Est définitive, toute condamnation résultant d'une décision autre que par
contumace qui n'est pas ou n'est plus susceptible de la part du Ministère public ou du
condamné d'une voie de recours ordinaire ou extraordinaire.
CHAPITRE 3
L'INFRACTION ET SA COMMISSION
Section 1
Degré de réalisation de l'infraction |
ARTICLE 22 : L'infraction n'est commise que lorsque tous ses éléments constitutifs sont
réalisés et réunis.
Si l'infraction est constituée par un fait qui se prolonge ou se renouvelle ou si
elle est constituée par la réunion de plusieurs faits, l'infraction est réputée se
commettre jusqu'au moment où ces faits ont pris fin. |
ARTICLE 23 : Les actes simplement destinés à préparer ou rendre possible l'infraction ne
sont pas punissables, sauf s'ils constituent par eux-mêmes une infraction prévue par
la loi.
Ils peuvent cependant donner lieu à l'application d'une mesure de sûreté dans
les conditions fixées aux articles 92 à 94 du présent Code. |
ARTICLE 24 : Toute tentative de crime manifestée par un acte impliquant sans équivoque,
l'intention irrévocable de son auteur de commettre l'infraction est considérée comme
le crime lui-même si elle n'a été suspendue ou si elle n'a manqué son effet que par
des circonstances indépendantes de la volonté dudit auteur.
La tentative de délit est considérée comme le délit lui-même dans les cas
déterminés par une disposition spéciale de la loi.
La tentative est punissable, alors même que le but recherché ne pouvait être
atteint en raison d'une circonstance de fait.
Section 2
Participation à l'infraction |
ARTICLE 25 : Est auteur d'une infraction celui qui la commet matériellement ou se sert d'un
être pénalement irresponsable pour la faire commettre ou contraint sciemment autrui
à la commettre. |
ARTICLE 26 : Est coauteur d'une infraction celui qui, sans accomplir personnellement le fait
incriminé, participe avec autrui et en accord avec lui à sa réalisation.
L'absence chez un individu d'une qualité ou circonstance personnellement
nécessaire à la commission d'une infraction n'empêche pas sa qualité de coauteur
lorsque en toute connaissance et volonté, il s'associe à la réalisation de ladite
infraction. |
ARTICLE 27 : Est complice d'un crime ou délit, celui qui, sans prendre une part directe ou
déterminante à sa réalisation :
1° Donne des instructions pour le commettre ou provoque à sa réalisation en
usant de dons, promesses, menaces, abus d'autorité ou de pouvoir, machination ou
artifices coupables ;
2° Procure tout moyen devant servir à l'action tel arme, instrument ou
renseignement ;
3° Aide ou assiste en connaissance de cause, directement ou indirectement
l'auteur ou un coauteur de l'infraction dans les faits qui la consomment ou la
préparent. |
ARTICLE 28 : Tout individu qui, sciemment et sans équivoque, incite un tiers par l'un des
moyens énumérés à l'article 27 à commettre un crime ou un délit, est puni comme
auteur de ce crime ou délit, même si celui-ci n'a pas été tenté ou commis. |
ARTICLE 29 : Tout coauteur ou complice d'un crime ou d'un délit ou d'une tentative
punissable est également pénalement responsable de toute infraction dont la
commission ou la tentative était une conséquence prévisible de l'action concertée ou
de la complicité. |
ARTICLE 30 : Tout coauteur ou complice d'un crime, d'un délit ou d'une tentative punissable
encourt les mêmes peines et les mêmes mesures de sûreté que l'auteur même de ce
crime, de ce délit ou de la tentative punissable.
TITRE II
PEINES ET MESURES DE SURETE
CHAPITRE 1
DISPOSITIONS GENERALES |
ARTICLE 31 : Toute infraction doit être sanctionnée des peines et mesures de sûreté
légalement prévues dès lors que la responsabilité pénale de l'inculpé ou accusé est
judiciairement déclarée. |
ARTICLE 32 : En cas de concours des causes d'aggravation et d'atténuation des peines :
- Le maximum et le minimum des peines encourues sont fixés compte tenu
successivement :
1° Des circonstances aggravantes inhérentes à la réalisation de l'infraction ;
2° Des circonstances aggravantes inhérentes à la personnalité de l'auteur de
l'infraction ;
3° Des excuses atténuantes inhérentes à la réalisation de l'infraction ;
4° Des excuses atténuantes inhérentes à la personnalité de l'auteur de
l'infraction ;
5° De l'état de récidive.
Si les circonstances atténuantes sont accordées, la peine est alors prononcée
dans les limites fixées par les articles 117 à 119 du présent Code. |
ARTICLE 33 : Les peines et mesures de sûreté prononcées dans les limites fixées ou
autorisées par la loi doivent tenir compte des circonstances de l'infraction, du danger
qu'elle présente pour l'ordre public, de la personnalité du condamné et de ses
possibilités de reclassement.
Tout coauteur ou complice d'une infraction est puni pour son propre fait, selon
son degré de participation, sa culpabilité et le danger que représentent son acte et sa
personne.
Aucune mesure de sûreté, à l'exception de la confiscation mesure de police,
ne peut être ordonnée sans que le juge qui la prononce n'ait préalablement constaté,
par décision motivée, que l'intéressé est socialement dangereux. |
ARTICLE 34 : Les peines principales sont :
1° La mort, sauf en matière d'infractions politiques ;
2° Les peines privatives de liberté, soit perpétuelles, soit jusqu'à 20 ans ;
3° L'amende. |
ARTICLE 351 : (Loi n° 95-522 du 06 /07/ 1995)
Les peines privatives de liberté sont qualifiées :
- Emprisonnement en matière de droit commun ;
- Détention militaire en matière militaire.
L'amende est commune à toutes les infractions. |
ARTICLE 36 : Les peines complémentaires sont :
1° La confiscation générale ;
2° La confiscation spéciale ;
3° La mise sous séquestre ;
4° La privation de certains droits ;
1 La loi n° 95-522 du 06 Juillet 1995 a supprimé la qualification “ détention ” en matière politique et a précisé en son article 2
que : “ la détention, peine privative de liberté, est remplacée par l’emprisonnement dans toutes les dispositions législatives ou
réglementaires antérieures, sauf en matière militaire ”.
5° La destitution militaire et la perte du grade ;
6° La publicité de la condamnation. |
ARTICLE 37 : Les mesures de sûreté sont :
1° L'internement de sûreté ;
2° L'internement dans une maison de santé ;
3° L'interdiction de paraître en certains lieux ;
4° L'interdiction de séjour ;
5° L'interdiction du territoire de la République ;
6° La fermeture d'établissement ;
7° L'interdiction de l'activité professionnelle ;
8° La surveillance et l'assistance ;
9° La confiscation mesure de police ;
10° La caution de bonne conduite.
CHAPITRE 2
LES PEINES PRINCIPALES
Section 1
La peine de mort |
ARTICLE 38 : (Loi n° 95-522 du 6/07/1995)
La peine de mort s'exécute par fusillade, hors la présence du public, au lieu
désigné par l'Autorité investie des pouvoirs judiciaires en application du Code de
Procédure militaire.
Aucune exécution ne peut avoir lieu :
- Avant le rejet du recours en grâce ;
- Les dimanches et jours fériés.
La femme enceinte ne peut subir sa peine qu'après l'expiration du délai prévu
au premier alinéa de l'article 48.
Le titre de détention préventive en vigueur, lorsque la condamnation à mort
devient définitive ou est commuée en peine privative de liberté, continue à produire
effet jusqu'à exécution ou expiration de la peine.
Le rejet du recours en grâce rend, dans tous les cas et nonobstant toute autre
peine ou mesure à purger, immédiatement exécutoire la peine de mort. |
ARTICLE 39 : La date et l'heure de l'exécution sont fixées par le chef du Parquet près la
juridiction qui a statué.
Ce dernier ou son représentant assiste obligatoirement à l'exécution.
Sont tenus d'assister à l'exécution outre le chef du Parquet et le président de
la juridiction qui a statué ou leurs représentants, un greffier, un médecin et un
ministre du culte auquel appartient le condamné.
Le greffier, le médecin et le ministre du culte sont désignés par le chef du
Parquet près la juridiction qui a statué.
Le ou les défenseurs du condamné sont avisés par le chef du Parquet de
l'exécution à laquelle ils peuvent assister.
Si le condamné veut faire une déclaration elle est reçue par le chef du
Parquet, assisté du greffier. |
ARTICLE 40 : Le greffier dresse sur-le-champ procès-verbal de l'exécution. Il le signe avec le
chef du Parquet ou son représentant et le médecin. Ce procès-verbal mentionne
obligatoirement mais exclusivement, outre le nom du condamné :
- Les références de l'arrêt de condamnation et de la lettre de rejet du recours
en grâce ;
- Les date, lieu et heure de l'exécution.
Copie du procès-verbal est affichée pendant huit jours à la porte de
l'établissement pénitentiaire où le condamné était détenu.
Une expédition en est notifiée par les soins du greffier à l'officier de l'état civil
compétent pour établir l'acte de décès du condamné. |
ARTICLE 41 : Le corps du condamné est remis à sa famille, si elle le réclame, à charge par
elle de le faire inhumer sans aucun appareil. A défaut, il est décemment enseveli. |
ARTICLE 42 : (Loi n° 95-522 du 06 /07/ 1995)
Hormis le Parquet qui peut donner toute information sur l'exécution de la peine
de mort aucune indication, aucun document ne peuvent être diffusés sous peine
d'une amende de 100.000 à 500.000 francs.
Section 2
Les peines privatives de liberté |
ARTICLE 43 : Le juge est selon les distinctions prévues à l'article 35, tenu de qualifier les
peines privatives de liberté qu'il prononce.
La réduction ou l'augmentation, pour cause légalement admise, de la peine
principale encourue n'entraîne pas modification de la qualification de la peine
privative de liberté prononcée. |
ARTICLE 44 : L'emprisonnement s'exécute comme il est dit au Code de Procédure Pénale. |
ARTICLE 45 : La détention militaire et la détention s'exécutent dans des établissements
spéciaux. A défaut, les condamnés sont séparés des autres condamnés. |
ARTICLE 46 : Le régime de la peine est dans tous les cas celui de l'emprisonnement.
Néanmoins les condamnés à la détention ne sont pas astreints au travail. |
ARTICLE 47 : Le titre de détention préventive en vigueur le jour où la condamnation devient
définitive vaut pièce d'exécution de la peine et de la mesure de sûreté privative de
liberté prononcée.
Si le condamné n'est pas en état de détention préventive ou si un mandat
d'arrêt ou de dépôt n'est pas décerné contre lui à l'audience dans les conditions
prévues par les lois de procédure, le délai d'appel accordé au Procureur Général par
les articles 500 et 541 du Code de Procédure Pénale ne fait pas obstacle à
l'exécution de la peine ou de la mesure de sûreté privative de liberté. |
ARTICLE 48 : La femme enceinte condamnée à une peine privative de liberté ne doit subir
sa peine que huit semaines au moins après son accouchement.
Si elle est en détention préventive elle continue jusqu'à l'expiration du délai
visé à l'alinéa précédent à bénéficier du régime de la détention préventive. |
ARTICLE 49 : Le mari et la femme condamnés, même pour une infraction différente, à des
peines privatives de liberté qui ne sont pas supérieures à un an et non détenus au
jour du jugement sont, sur leur demande, dispensés de subir simultanément leur
peine si, justifiant d'un domicile commun certain, ils ont à leur charge et sous leur
garde un enfant mineur. |
ARTICLE 50 : La durée de toute peine temporaire privative de liberté est comptée du jour de
l'arrestation du condamné.
La peine prononcée en jours se calcule par 24 heures.
Elle se calcule de date à date lorsqu'elle est prononcée pour un mois ou plus.
Le condamné dont la peine prend fin un jour de fête légale ou un dimanche
est libéré le jour ouvrable précédent. |
ARTICLE 51 : La détention préventive est intégralement déduite de la durée de la peine
privative de liberté temporaire prononcée.
Pour l'exécution des peines prononcées par les juridictions militaires, est
réputée détention préventive, le temps pendant lequel le condamné a été privé de sa
liberté par mesure disciplinaire si celle-ci est intervenue pour le même motif.
Les alinéas ci-dessus sont applicables à la détention préventive suivie de
condamnation avec sursis en cas de révocation ultérieure dudit sursis.
La déduction prévue au présent article est exclue pour toute période de
détention préventive coïncidant, soit avec l'exécution d'une peine privative de liberté
ou de l'internement de sûreté, soit avec la contrainte par corps.
Toute période de détention préventive commune à deux ou plusieurs
procédures n'est, sauf confusion des peines, déduite que d'une seule des peines
privatives de liberté prononcées. |
ARTICLE 52 : Les peines privatives de liberté non confondues, définitivement exécutoires,
sont subies dans leur ordre de sévérité.
L'exécution, en cours, d'une peine privative de liberté n'est pas légalement
suspendue par l'intervention d'une autre peine ou mesure de sûreté privative de
liberté devenue définitive et exécutoire.
Toute peine privative de liberté, prononcée pour infraction commise
antérieurement ou pendant les périodes d'exécution de l'internement de sûreté
s'exécute après cet internement. |
ARTICLE 53 : Les peines privatives de liberté peuvent être subies sous le régime de la semi-
liberté ou de la libération conditionnelle.
Section 3
L'amende |
ARTICLE 54 : Le juge fixe le montant de l'amende en tenant compte de la situation matérielle
du condamné, de ses ressources et charges de famille, de sa profession, de son âge
et de l'état de santé.
Elle est versée au Trésor. |
ARTICLE 55 : Tous les individus condamnés pour un même crime ou délit sont solidairement
tenus au paiement:
1° Des restitutions ;
2° Des dommages et intérêts ;
3° Des amendes ;
4° Des frais.
Le juge peut exceptionnellement et par décision motivée exempter tous ou
quelques uns des condamnés de la solidarité en matière d'amende. |
ARTICLE 56 : En cas d'insuffisance des biens du condamné, les restitutions et dommages-
intérêts ont préférence sur l'amende et les confiscations.
CHAPITRE 3
LES PEINES COMPLEMENTAIRES
Section 1
La confiscation générale |
ARTICLE 57 : La confiscation générale au profit de l'Etat est prononcée par le juge dans les
cas prévus par la loi. |
ARTICLE 58 : La confiscation générale porte sur tout ou partie des biens présents du
condamné, de quelque nature qu'ils soient, mobiliers ou immobiliers, divis ou indivis,
sans toutefois qu'il puisse être porté atteinte aux droits des tiers sur lesdits biens.
Ne peuvent faire l'objet de cette confiscation ;
1° Les biens déclarés insaisissables par la loi et notamment par l'article 271
du Code de Procédure Civile, Commerciale et Administrative ;
2° Les biens personnels du conjoint ou des enfants dont le condamné avait
l'administration, la gestion ou la disposition en fait ou en vertu de la loi. |
ARTICLE 59 : Si le condamné est marié, la confiscation ne porte que sur ses biens propres
et sur sa part dans le partage de la communauté ou des biens indivis entre son
conjoint et lui.
S'il y a des héritiers réservataires, la confiscation ne porte que sur la quotité
disponible et il est, s'il y a lieu, procédé au partage ou à la licitation, suivant les règles
applicables en matière de succession. |
ARTICLE 60 : Toute décision judiciaire prononçant la confiscation totale ou partielle d'un
patrimoine est publiée par extrait au Journal officiel et dans un journal d'annonces
légales à la diligence de l'Administration des Domaines.
Tout détenteur à un titre quelconque, tout gérant de biens meubles ou
immeubles appartenant directement, indirectement ou par personne interposée, à
des personnes dont le patrimoine est confisqué en totalité ou en partie, tout débiteur
de somme, valeur, ou objet de toute nature envers les mêmes personnes, pour
quelque cause que ce soit doit en faire la déclaration dans le délai de 3 mois à dater
de la publication ou de tout acte donnant lieu à déclaration.
La déclaration est faite par deux lettres recommandées, avec demande d'avis
de réception, adressée, l'une au Parquet de la juridiction dont émane la
condamnation, l'autre au receveur des Domaines.
La déclaration doit contenir toutes indications utiles sur le nom et l'adresse du
déclarant, la personne dont les biens sont confisqués, la nature et la consistance
exacte de ces biens, ainsi que leur situation.
La déclaration est accompagnée, s'il y a lieu, de la copie certifiée conforme de
tous documents utiles. |
ARTICLE 61 : Est nul tout acte à titre onéreux ou gratuit, entre vifs ou testamentaire
accompli soit directement, soit par personne interposée ou tout autre moyen indirect
dans la mesure où il a pour but de soustraire des biens aux mesures de confiscation
susceptibles de les atteindre.
En cas d'annulation d'un contrat à titre onéreux, le prix n'est restitué que dans
la mesure où il a été effectivement versé. |
ARTICLE 62 : Tout créancier chirographaire doit déclarer le montant de sa créance dans les
conditions prévues à l'article 60 et fournir toutes justifications nécessaires pour son
admission au passif grevant les biens confisqués.
Faute par lui d'avoir fait la déclaration dans le délai prescrit, il ne peut plus
exercer d'action pour la quote-part des biens dévolus à l'Etat sauf à justifier que
l'impossibilité dans laquelle il s'est trouvé de faire la déclaration dans ledit délai, était
due à une cause légitime telle que l'éloignement, l'absence ou l'incapacité. Si une
telle cause est prouvée le délai pour faire la déclaration est de trois ans.
Les créanciers chirographaires, hypothécaires ou privilégiés peuvent être
remboursés avant l'exigibilité de leur créance.
Section 2
La confiscation spéciale |
ARTICLE 63 : La confiscation des biens meubles et immeubles appartenant au condamné
est une peine complémentaire obligatoire lorsqu'ils sont le produit de l'infraction.
Elle est une peine complémentaire facultative dans les cas prévus par la loi
lorsqu'ils ont servi à commettre l'infraction. |
ARTICLE 64 : Les biens confisqués en application du présent article sont acquis à l'Etat.
Leur aliénation est poursuivie par l'Administration des Domaines dans les
formes prescrites pour la vente des biens de l'Etat.
Ils demeurent grevés jusqu'à concurrence de leur valeur des dettes
antérieures à la condamnation.
Section 3
La mise sous séquestre |
ARTICLE 65 : Le juge peut dans les cas prévus par la loi mettre les biens du condamné sous
séquestre.
Les biens mis sous séquestre sont administrés et liquidés suivant les
dispositions légales relatives au séquestre d'intérêt général.
Ils sont restitués en cas de non-lieu ou d'acquittement, et liquidés en cas de
condamnation. Il ne peut être procédé à leur restitution ou à leur liquidation qu'autant
que la décision prononçant le non-lieu, l'acquittement ou la condamnation est
devenue définitive.
Les fonds provenant de la liquidation sont employés au paiement des frais,
amendes, restitutions et dommages-intérêts, mis à la charge du condamné et le
reliquat d'actif, s'il en existe, est restitué à celui-ci. Il est déposé au Trésor si la
restitution ne peut intervenir immédiatement.
Les décisions ordonnant le séquestre ou prononçant le non-lieu, l'acquittement
ou la condamnation sont notifiées par le Ministère public à l'Administration des
Domaines, dès qu'elles sont définitives.
Section 4
La privation de certains droits |
ARTICLE 66 : Le juge peut priver le condamné du droit :
1° D'être nommé aux fonctions de juré, d'assesseur, d'expert ainsi qu'aux
emplois de l'Administration et autres fonctions publiques ;
2° D'obtenir une autorisation de port d'arme ;
3° D'exercer des charges tutélaires, de porter des décorations, d'ouvrir une
école et de façon générale d'exercer toutes fonctions se rapportant à l'enseignement,
à l'éducation ou à la garde des enfants.
La privation peut porter sur l'ensemble ou sur partie desdits droits.
Aucune disposition de la présente section ne peut être interprétée comme
modifiant les déchéances, privations ou interdictions de droits résultant de
dispositions spéciales. |
ARTICLE 67 : La privation des droits énumérés à l'article 66 précédent est une peine
complémentaire obligatoire à toute condamnation pour fait qualifié crime et
facultative à toute condamnation pour fait qualifié délit. En matière de délit le juge ne
peut la prononcer que dans les cas déterminés par une disposition spéciale de la loi. |
ARTICLE 68 : Elle s'applique de plein droit à compter du jour où la décision dont elle résulte
est devenue définitive ou de l'exécution des formalités prévues par les lois de
procédure en cas de condamnation par contumace. |
ARTICLE 69 : Elle s'applique jusqu'à l'expiration d'un délai de dix ans pour les faits qualifiés
crimes, de cinq ans pour les faits qualifiés délits.
Ce délai est compté à partir de la libération normale ou fixée par voie de grâce
ou de l'expiration de la peine privative de liberté et le cas échéant de l'internement de
sûreté à purger.
Le point de départ du délai prévu au précédent alinéa est ramené au jour de la
libération conditionnelle si celle-ci n'est pas révoquée.
Il est reporté au jour du paiement de l'amende prononcée, si ce paiement
intervient postérieurement aux dates prévues aux alinéas 2 et 3 ci-dessus ou au jour
où la prescription des peines et mesures visées au présent article est acquise.
Toute période d'exécution de peines ou mesures privatives de liberté ou de
contrainte par corps s'ajoute de plein droit à la durée de privation fixée par le juge. |
ARTICLE 70 : Le juge, peut par décision motivée, relever le condamné pour tout ou partie de
la privation des droits ou réduire jusqu'à un an le délai prévu par le premier alinéa de
l'article précédent.
Section 5
La destitution militaire et la perte du grade |
ARTICLE 71 : La destitution militaire est perpétuelle. Elle entraîne :
1° L'exclusion des Forces armées ;
2° La perte du grade et du droit d'en porter les insignes et
l'uniforme ;
3° L'incapacité d'acquérir de nouveaux grades militaires ;
4° La déchéance du droit de porter des décorations. |
ARTICLE 72 : En cas de condamnation pour faits qualifiés crime, la destitution est obligatoire
si la peine prononcée est la peine de mort ou une peine privative de liberté
supérieure à 5 ans et facultative si la peine prononcée est inférieure ou égale à 5
ans. |
ARTICLE 73 : La perte du grade est obligatoire en cas de condamnation prononcée contre
un officier ou sous-officier à plus de 4 mois d'une peine privative de liberté, avec ou
sans sursis, pour corruption de fonctionnaire, banqueroute, vol, escroquerie, abus de
confiance ou recel, provocation aux crimes et délits par voie de presse ou à une
peine privative de liberté qui, même inférieure à 4 mois, s'accompagne soit d'une
interdiction de séjour, soit d'une privation de tout ou partie des droits prévus à l'article
66 du présent Code. |
ARTICLE 74 : La destitution et la perte du grade s'appliquent de plein droit à compter soit du
jour où la décision dont elle résulte est devenue définitive, soit de celui de l'exécution
des formalités prévues par les lois de procédure en cas de condamnation par
contumace.
La perte du grade ne fait pas obstacle à l'acquisition de nouveaux grades.
La destitution et la perte du grade sont applicables aux réservistes et
disponibles dans les mêmes conditions qu'aux personnels en activité.
Section 6
La publicité de la condamnation |
ARTICLE 75 : La publicité de la condamnation, lorsqu'elle est prévue par la loi, est réalisée
par sa publication dans les journaux désignés par le juge ou par son affichage en
caractères très apparents dans les lieux et pour la durée indiquée par le juge, celle-ci
ne pouvant être supérieure à deux mois.
S'il l'estime opportun le juge peut ordonner la publicité de la condamnation par
publication et affichage.
La publicité est effectuée aux frais du condamné.
CHAPITRE 4
LES MESURES DE SURETE
Section 1
L'internement de sûreté |
ARTICLE 76 : L'internement de sûreté est applicable dans les conditions prévues aux articles
128 à 132 du présent Code.
Les internés de sûreté sont détenus dans “ des ” établissements spéciaux.
Ils sont astreints au travail.
Ils peuvent bénéficier de la liberté conditionnelle dans les conditions prévues
par la loi.
Section 2
L'internement dans une maison de santé |
ARTICLE 77 : En cas de non-lieu, d'acquittement ou de relaxe pour l'une des causes
prévues par l'article 105, le juge ordonne l'internement dans une maison de santé de
l'auteur du crime ou délit, lorsqu'une expertise médicale établit que sa liberté est
dangereuse pour lui-même ou pour autrui.
Cet internement ne peut être ordonné sans réquisition du Parquet.
L'Autorité médicale compétente doit d'office ou sur demande du juge de
l'application des peines et en tout cas au moins tous les six mois, fournir un avis
faisant connaître si la mesure d'internement est toujours nécessaire en raison du
danger que l'intéressé présente pour lui-même ou pour autrui. Au cas où la mise en
liberté ne présenterait plus de danger, le Parquet du lieu de l'internement y met fin.
Section 3
L'interdiction de paraître en certains lieux |
ARTICLE 78 : (Loi n° 95-522 du 06 /07/ 1995)
Dans les cas de crime ou délit, le juge peut, compte tenu de la gravité des
faits et du danger qu'il présente, faire interdiction au condamné de revenir dans la
localité où sa présence serait de nature à troubler l'ordre public.
Cette interdiction ne peut dépasser dix ans pour fait qualifié délit. |
ARTICLE 79 : Elle s'applique de plein droit à compter du jour où la condamnation dont elle
résulte est devenue définitive ou de celui où la peine est prescrite et est exécutée
conformément aux prescriptions du dernier alinéa de l'article 69.
Section 4
L'interdiction de séjour |
ARTICLE 80 : L'interdiction de séjour consiste dans la défense faite au condamné de
paraître dans les lieux dont la liste lui est administrativement notifiée.
Elle entraîne application des mesures d'identification et de surveillance
prévues par décret.
Le jugement peut, en outre et dans tous les cas, l'assortir des mesures de
surveillance et d'assistance prévues par les articles 88 et 89 du présent Code. |
ARTICLE 81 : Le juge peut, dans tous les cas de condamnation pour fait qualifié crime,
prononcer l'interdiction de séjour.
En matière de délit, l'interdiction de séjour est prononcée dans les cas et
conditions prévus par une disposition spéciale de la loi. |
ARTICLE 82 : L'interdiction de séjour s'applique à compter du jour où la décision dont elle
résulte est devenue définitive.
Sa durée est de :
1° Cinq à vingt ans pour fait qualifié crime ;
2° Deux à cinq ans pour fait qualifié délit.
Elle est exécutée conformément aux prescriptions du dernier alinéa de l'article
69.
Les sanctions prévues pour infraction à l'interdiction de séjour ne sont
applicables que si l'infraction est commise postérieurement à la notification prévue
par l'article 80 du présent Code.
Section 5
L'interdiction du territoire de la République |
ARTICLE 83 : Dans tous les cas où une condamnation est prononcée à l'encontre d'un
étranger ou d'un apatride le juge peut interdire au condamné l'ensemble du territoire
de la République.
La durée de l'interdiction est de :
1° Cinq à vingt ans pour fait qualifié crime ;
2° Deux à cinq ans pour fait qualifié délit. |
ARTICLE 84 : Le juge peut interdire le territoire de la République à tout étranger ou apatride,
dangereux pour l'ordre public, acquitté ou bénéficiaire d'un non-lieu pour l'une des
causes prévues par l'article 105 du présent Code.
En cas d'impossibilité d'exécution ou jusqu'à ce qu'il soit possible de
l'exécuter, l'interdiction du territoire est remplacée par l'internement dans une maison
de santé. Au cas où il est mis fin, conformément aux prescriptions de l'article 77 à cet
internement, les dispositions du dernier alinéa de l'article 83 du présent Code
s'appliquent de plein droit.
Section 6
La fermeture d'établissement |
ARTICLE 85 : Indépendamment de la peine prononcée contre le ou les auteurs d'une
infraction, la fermeture d'un établissement, d'une entreprise, d'un centre commercial,
industriel ou culturel ou de toute autre espèce ayant servi à commettre ou à favoriser
le crime ou le délit, peut être ordonnée lorsque la nature ou la gravité de celle-ci et
les intérêts de l'ordre public le justifient.
Cette mesure peut être limitée à un temps, à un lieu ou à un secteur
déterminé. Elle ne peut dépasser cinq ans. En cas de récidive prévue par les articles
125 à 127 du présent Code, elle peut être prononcée à titre définitif.
Lorsque la fermeture d'un établissement est prononcée, cette mesure emporte
l'interdiction pour le condamné ou pour tout locataire, gérant ou cessionnaire de son
chef, d'exercer dans le même local, la même activité professionnelle, même sous un
autre nom ou sous une autre raison sociale.
Elle s'applique de plein droit à compter du jour où la décision dont elle résulte
est devenue définitive, ou du jour de l'exécution des formalités prévues par les lois
de procédure en cas de condamnation par contumace.
Elle est exécutée suivant les règles fixées au dernier alinéa de l'article 69.
Dans le cas où la fermeture d'établissement entraîne licenciement du
personnel, ce dernier sauf condamnation pour coaction ou complicité, reçoit une
indemnité égale à son salaire majoré de tous avantages en nature calculés pour la
durée de la fermeture, sous réserve de l'application des conventions collectives ou
particulières si elles prévoient une indemnité supérieure.
La période d'indemnisation est limitée à six mois si la durée de la fermeture
prononcée est supérieure à cette période.
Section 7
L'interdiction de l'activité professionnelle |
ARTICLE 86 : Le juge peut, dans tous les cas de crime ou délit, interdire l'exercice de la
profession d'un commerce ou d'une industrie ayant permis ou favorisé la réalisation
de l'infraction lorsque la nature ou la gravité de celle-ci le justifient et que la
continuation de cette profession ou de cette activité professionnelle peut faire
craindre une récidive du condamné.
La durée de cette interdiction est fixée par le juge. Elle ne peut excéder dix
ans en matière de crime et cinq ans en matière de délit. En cas de récidive elle peut
être prononcée à vie.
Section 8
La surveillance et l'assistance |