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il est également légitime qu' il puisse y avoir des accords interentreprises des accords d' autolimitation tous ces accords permettant de diminuer les effets pervers de la concurrence sur les exigences sociales ou les exigences écologiques
donc nous répondons très clairement oui il est légitime qu' il y ait des aides qu' il puisse y avoir des accords mais nous disons que chacun de ces accords doit être explicitement soumis à une argumentation
le rapport von wogau propose de renvoyer le contrôle de cette légitimité à l' échelon national
cela nous paraît relativement dangereux mais nous le voterons tout de même car nous reconnaissons que la commission ne peut tout faire
nous demandons que la plus grande transparence soit de mise et qu' un plus grand pouvoir d' investigation soit donné à la commission pour vérifier a posteriori la légitimité de ces exceptions
monsieur le président nous débattons une fois de plus de la politique européenne de concurrence
mais à vrai dire dans quelles conditions a lieu ce débat et à quelles conclusions devrionsnous aboutir
ce qui caractérise la réalité d'aujourd'hui ce sont de gigantesques fusions concentrations et rachats d'entreprises de très grande taille de caractère monopolistique et la création au niveau planétaire de groupes d'une puissance effrayante
et pareil phénomène ne devrait pas occuper nos débats
vraiment quelle politique de concurrence veut et peut diantre instaurer des contrôles sur l'action de ces monopoles
certaines branches de l'industrie européenne comme la construction et la réparation navales les transports aériens la sidérurgie atteints de plein fouet par la politique de concurrence mise en uvre en ont subi les terribles répercussions
elles ont perdu des positions et des parts importantes sur le marché mondial ainsi que des centaines de milliers d'emplois
cette évolution nous occuperatelle jamais
la concentration scandaleuse de pouvoir dans des secteurs d'importance stratégique livre à des multinationales uniquement soucieuses de profit l'économie d'états tout entiers et d' états membres de l'union
malgré cela nous nous obstinons à affaiblir encore le secteur public et l'on s'apprête à rendre plus rigoureuse encore la politique de concurrence en assimilant à des aides d'état jusqu'aux commandes passées par l'administration à des entreprises de caractère public
d'un autre côté la perte de centaines de milliers d'emplois se traduit par une montée explosive du chômage
les travailleurs affrontent une offensive sans précédent contre leurs droits en matière de travail et contre leurs droits sociaux
les consommateurs voient leur niveau de vie baisser la pauvreté se généraliser et le secteur public tout comme la base de production de la plupart des pays de l'union se désorganiser et se désagréger cela au nom d'une concurrence effrénée et destructrice au nom de l'absolutisme de l'économie de marché et de la promotion des intérêts monopolistiques du grand capital
de tout cela nous tenons pour responsable la politique de concurrence mise en uvre et nous exprimons notre opposition totale à celleci
monsieur le président monsieur le commissaire au cours de cette année charnière avant le passage à la monnaie unique la commission a déployé tous ses efforts afin que l'euro puisse naître dans un environnement favorable
la politique de la concurrence a dans le cadre de ces moyens contribué à cet événement
nous restons pour notre part fermement opposés à la monnaie unique qui loin de nous apporter des avantages et la souplesse d'une monnaie commune nous enferme dans un carcan artificiel et imposé aux peuples d'europe
ceci étant dit gouverner c'est prévoir c'est aussi être responsable et dans ce contexte nouveau imposé le droit de la concurrence a naturellement un rôle essentiel à jouer
la commission dans ce domaine a privilégié plusieurs axes d'action en agissant sur la structure des marchés par la poursuite active des pratiques anticoncurrentielles en recentrant l'activité de contrôle de ses services vers les seules affaires présentant un intérêt communautaire manifeste et en marquant sa volonté de modernisation du droit de la concurrence
pour ce qui concerne les aides d'état il faut veiller à ce que le dispositif ne soit pas alourdi et l'introduction d'un registre public dans lequel toutes les aides seraient consignées ne nous paraît pas souhaitable car cette lourde obligation irait tout naturellement à l'encontre des tentatives d'allégement des contraintes bureaucratiques
enfin à propos de la modernisation de l'application des articles et du traité nous ne pensons pas qu'une application décentralisée aille nécessairement dans le bon sens
en effet la commission conserve non seulement le pouvoir de soustraire une affaire à la compétence des autorités nationales mais il est fait clairement obligation aux juridictions nationales d'éviter tout conflit avec les décisions de la commission
les états nationaux deviendraient ainsi le bras séculier de la commission pour le respect de l'application de règles dont ils n'ont pas la maîtrise
en conclusion je dirai que si certaines mesures vont dans le bon sens nous resterons naturellement vigilants afin d'éviter un engrenage fédéraliste qui se ferait au détriment de l'europe et de la souveraineté des états
monsieur le président monsieur le commissaire chers collègues nous exprimons un jugement globalement positif sur le livre blanc de la commission sur la concurrence en particulier en ce qui concerne l'abolition du système de notification et d'autorisation mais nous avons encore quelques doutes
il y a avant tout le risque que la décentralisation des compétences au niveau des états individuels nécessaire sous bien des aspects ne provoque une expansion anormale des initiatives en matière de concurrence et n'incite quelqu'un à utiliser l'antitrust non comme une ultime garantie du fonctionnement efficace et prévisible des marchés mais comme un instrument de politique économique et industrielle de planification et d'interférence avec les dynamiques spontanées des marchés euxmêmes voire comme un instrument servant des visions protectionnistes
à cet égard je crois que nous devons nous inspirer des écrits de von eieck et certainement de ceux du grand libéral italien qu'était bruno leoni lequel dénonçait les risques d'une expansion anormale des politiques anticoncurrentielles
les plus graves préjudices portés au marché à la concurrence et au libre choix des consommateurs européens sont aujourd'hui encore imputables à l'ingérence de l'état dans l'économie
on connaît les aides d'état aux entreprises nous en avons parlé on ressent encore une forte présence étatique dans l'économie il suffit de penser que le trésor italien contrôle de la capitalisation boursière il y a les obstacles que les gouvernements et banques centrales posent aux opérations de fusion et d'acquisition on a souvent parlé ces dernières semaines de l'affaire vodafonemannesmann et du sauvetage de la société holzmann
enfin monsieur le commissaire nous ne pouvons oublier qu'il est encore de grands secteurs économiques qui relèvent encore fortement du domaine public qui vont des télévisions publiques financées obligatoirement par les contribuables ou des services postaux à certaines assurances obligatoires y compris les assurancesmaladie et les assurances sociales gérées par des monopoles publics inefficaces qui n'offrent aucun salut aux adhérents sauf aux nantis
monsieur le commissaire je connais parfaitement les contraintes des traités mais je crois qu'il est important ici de répéter que l'économie européenne souffre de la concurrence américaine également et surtout à cause du manque d'ouverture et de concurrence
ce que nous faisons maintenant est probablement fort important mais c'est encore insuffisant
monsieur le président par définition un livre blanc n' est pas à prendre ou à laisser mais est destiné à susciter des réactions
de ce point de vue le livre blanc est une réussite
il représente une bonne base de discussion et il convient par conséquent de lui réserver un bon accueil
je comprends bien quels ont été les points de vue des auteurs au commencement de leur étude et je les rejoins
je pars également du principe que vous monsieur le commissaire voulez faire honneur à votre réputation ainsi qu' au travail accompli par vos prédécesseurs et que vos services partagent aussi le même objectif
je ne peux pas m' imaginer que la commission puisse prendre des initiatives qui auraient pour résultat de s'écarter de l' intégration européenne et de renationaliser je me fais toutefois du souci et je me pose des questions
je m' interroge tout d' abord au sujet de l' application cohérente de la politique
je suis en général une ardente partisane de la diversité culturelle mais pas pour ce qui est de la culture de la concurrence dans le marché intérieur
le marché intérieur a besoin d' une politique de concurrence qui soit uniforme non seulement dans son concept mais également dans sa mise en uvre
des règlements européens sont certes édictés et des communications quant à leur interprétation sont effectivement transmises
la commission devrait disposer également d' un droit d' évocation et elle devrait indiquer des lignes directrices aux autorités nationales en charge de la concurrence
je me demande pourtant si nous ne courons pas le risque de nous retrouver dans une procession d' echternach où pour deux pas en avant on en fait chaque fois un en arrière
je voudrais donc en apprendre un peu plus quant à la manière dont la commission compte garantir dans la pratique l' application uniforme de la politique proposée et si vous considérez que les pistes décrites à partir du point cent du livre blanc peuvent être suivies d' une façon réaliste
en deuxième lieu je comprends les préoccupations des entreprises au sujet de la sécurité juridique
de nombreux dossiers sont justement introduits dans cette perspective
or cet instrument va disparaître dans le futur
vous dites dans le livre blanc que la commission émettra quelques dispositions à caractère individuel qui pourront servir de lignes directrices mais quels seront vos critères pour tantôt accorder et tantôt refuser de tels aménagements particuliers
en troisième lieu je désire savoir si la commission a examiné quelles seraient les conséquences de sa nouvelle approche en matière de stratégie des entreprises
je m' inquiète en particulier quant au sort des petites et moyennes entreprises qui vont perdre une partie de la protection juridique et économique dont elles disposent comme c' est le cas avec la nouvelle exemption par catégorie dans le secteur de la distribution
en quatrième lieu je voudrais savoir pourquoi la commission n' opte pas pour l' application de la sanction frappant de nullité les actes posés qui contreviennent manifestement aux règles en matière de concurrence
en cinquième lieu il y a le prochain élargissement et je me demande si les candidats à l' adhésion pourront jouer le jeu
ils en sont encore au stade des entraînements
quelles garanties avonsnous qu' ils évolueront de manière à devenir des joueurs de première classe au marché intérieur
en sixième et dernier lieu je tiens à rappeler un point que j' avais déjà soulevé dans mon rapport sur les restrictions verticales à savoir le privilège légal des juristes d' entreprises
si la commission réalise ses projets exposés dans le livre blanc il me semble que la discrimination dans le marché intérieur et entre les conseils juridiques internes et externes deviendra plus grande et donc moins admissible
la commission envisagetelle d' entreprendre quelque chose pour accorder un privilège légal aux juristes internes dans tous les états membres
monsieur le commissaire je pose ces questions en tant que défenseur du marché intérieur et j' espère qu' en ce sens nous sommes tous ici des partenaires afin que le débat entre vrais partenaires ne demeure pas stérile mais soit au contraire fructueux
monsieur le président je commencerai mon intervention sur le livre blanc en félicitant le rapporteur m von wogau
je veux pour preuve de l'adhésion du groupe du parti des socialistes européens à son rapport le dépôt d'un seul amendement dans ce dossier
nous sommes donc d'accord avec le rapport tout autant monsieur le commissaire qu'avec les lignes fondamentales du livre blanc
le droit communautaire de la concurrence a été l'un des fondements de la politique communautaire depuis l'entrée en vigueur du traité
cela dit après quelque quarante ans d'existence ces règles ont commencé à montrer des signes de fatigue
une modernisation s'imposait dès lors de toute urgence et s'avérait particulièrement nécessaire sur cinq points le régime d'autorisation l'application décentralisée les règles de procédure l'application judiciaire et le formalisme excessif
le régime d'autorisation avait besoin d'une réforme rapide unanimement requise par les entreprises les chercheurs et les avocats spécialisés
je n'ai assisté à aucun forum de spécialistes du droit de la concurrence où un changement du système n'était pas demandé
un régime qui offre un nombre aussi limité de décisions tant d'autorisation que d'interdiction tel que celui qui est en vigueur est tout sauf un bon régime
les articles et pouvaient être appliqués depuis longtemps par les autorités nationales de la concurrence
cellesci ne pouvaient néanmoins pas appliquer l'article ce qui empêchait dans une certaine mesure une application cohérente de l'article
mesdames messieurs vous n'ignorez pas que deux questions préjudicielles posées par des tribunaux allemands sont actuellement en instance devant la cour de justice la question est de savoir s'il est possible d'appliquer l'article sans pouvoir appliquer l'article
une réforme s'imposait dès lors également sur ce point
la procédure en matière de concurrence est essentiellement contenue dans le règlement no
sa modification était unanimement requise
le fait qu'il ne définissait pas une véritable procédure que des délais n'étaient pas établis que l'accès aux dossiers des personnes concernées n'était pas réglementé ou que les droits de la défense n'étaient pas reconnus de manière adéquate sont autant de raisons qui expliquent l'unanimité de cette requête
la cour de justice a accepté il y a longtemps déjà que le droit communautaire de la concurrence puisse être appliqué par les organes juridictionnels des états membres et la commission a déjà publié une communication sur le sujet en
il était donc nécessaire de faciliter cette voie
l'une des critiques les plus fréquemment adressées au droit communautaire de la concurrence est son formalisme excessif
il résulte de la tradition juridique continentale que le caractère anticoncurrentiel ou non de certains accords dépend plus de l'analyse de leurs clauses que des effets qu'ils produisent sur le marché
l'introduction d'éléments d'analyse économique s'avérait dès lors nécessaire
le livre blanc prétend résoudre ces problèmes raison pour laquelle nous soutenons les propositions qu'il contient
certes ce rapport présente certaines lacunes qui ont été mises en évidence
par exemple pour commencer il met exclusivement l'accent sur l'article et non sur l'article bien qu'il s'agisse de moderniser les deux articles
à une époque où les processus de concentration d'entreprises ou de privatisation des monopoles ont permis de conserver des positions dominantes et les ont même renforcées la poursuite des pratiques abusives revêt toute son importance
deuxièmement le règlement no doit être abrogé et remplacé par un nouveau règlement
c'est dans ce sens que nous soutiendrons le rapport
cela dit si certains amendements notamment ceux présentés par le groupe parlementaire du ppe étaient approuvés nous estimerions que le rapport serait dénaturé qu'il s'agirait d'un document contradictoire dépourvu de rigueur et nous reconsidérerions alors notre soutien
monsieur le président mesdames messieurs parmi les divers sujets abordés au cours de cette discussion commune je voudrais formuler une remarque sur les propos de notre collègue m berenguer à propos de la modernisation de la politique de la concurrence à laquelle fait référence le livre blanc de la commission
je pense en toute franchise que cette modernisation a été satisfaisante
à l'instar de son prédécesseur le commissaire monti obtient de bons résultats dans sa gestion et il va sans dire qu'il a donné la garantie que parallèlement à la création et au développement du marché intérieur européen il était capable de prendre les mesures correctives nécessaires pour que l'économie de marché fonctionne de manière adéquate au sein de l'union sans les écarts qui peuvent se produire comme le savent les économistes lorsque le marché s'élargit comme ce fut le cas dans l'union européenne à partir de
si tout fonctionne bien si nous sommes satisfaits si l'action de base de la commission est correcte pourquoi vouloir une modification
plusieurs arguments ont été exposés en sa faveur
m berenguer a réalisé une analyse très correcte justifiant les raisons pour lesquelles elle est nécessaire et les réformes qui devraient s'ensuivre afin d'améliorer le fonctionnement de la concurrence mais mon souci est de veiller à ce que les normes et les critères qui seront appliqués par les administrations correspondantes des états membres soient réellement identiques en tous lieux
si ce n'est pas le cas nous serions en effet confrontés à un paradoxe la commission ellemême introduirait des éléments de concurrence déloyale dans le fonctionnement du marché intérieur européen
dans ce cas nous n'aurions pas avancé mais reculé au niveau de l'application de la politique de la concurrence au sein de l'union