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Ab=[
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gj_TP_mR(Ab) :
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Systèmes sensoriels/Poisson
Poisson-zèbre : Calcul neuronal dans l’Ampoule Olfactive du Poisson-Zèbre.
Le système olfactif du poisson-zèbre.
Le poisson-zèbre (Danio rerio) est un téléostéen d’eau douce originaire d’Asie du Sud-Est . L’eau coule à travers son nez de façon laminaire et unidirectionnelle. Même lorsque le poisson-zèbre n’est pas en mouvement, un flux d’eau continue de s’écouler grâce à ses cils mobiles, ce qui permet l’approvisionnement constant d’odorant. C’est ainsi que le poisson-zèbre peut cartographier l’espace olfactif en se déplaçant dans son environnement. Le premier relais de transmission de l’information odorante se trouve dans l’ampoule olfactive. Le passage de l’information par l’ampoule olfactive est un processus extrêmement complexe qui implique de multiples transformations à travers le circuit neuronal. Par exemple, une odeur composée de différentes molécules activera un groupe spécifique de récepteurs odorants sur les neurones sensoriels olfactifs qui sont disposés sur l’extrémité de l’ampoule olfactive sous la forme d’un réseau de glomérules. Ainsi, une odeur est encodée par une combinaison des signaux d’activations des glomérules. L’ampoule olfactive d’un poisson-zèbre adulte contient environ 140 glomérules stéréotypés . Un glomérule est une unité fonctionnelle composée de connections synaptiques entre trois classes cellulaires (Figure 1) .
Figure 1 : Schéma des types de cellule se trouvant dans l’ampoule olfactive du poisson-zèbre. Cellule à axone court (CAC), Neurones sensoriels olfactifs (NSO), Cellules granulaires (CG), Cellules periglomérulaires (CPG).
Pour le système olfactif, il est difficile d’identifier des champs récepteurs équivalents à ceux du système visuel. Comme décrit ci-dessus, un glomérule reçoit en entrée uniquement des stimuli des neurones sensoriels olfactifs exprimant le même récepteur odorant. C’est ainsi qu’une carte chimiotopique spatiale se répartie sur l’ensemble de l’ampoule olfactive. En d'autres termes, différentes types d'odeurs naturelles au poisson-zèbre (acides aminés, acides biliaires, nucléotides) activent différents domaines anatomiques de l’ampoule olfactive .
Décorrélation des patterns.
La décorrélation des patterns est une étape de calcul qui se produit dans les glomérules du poisson-zèbre. Celle-ci réduit les recouvrements entre les signaux d’activations représentant des odeurs similaires. Prenons par exemple deux senteurs similaires telles que l’essence de graine de cumin et l’essence de graine de fenouil. Du fait de leurs compositions moléculaires similaires, les deux senteurs activent des signaux glomérulaires similaires. Initialement ces signaux d’activation sont donc fortement corrélés. En d'autres termes, les odorants ayant des caractéristiques moléculaires similaires activent des combinaisons de glomérules à superposition partielle Puis la majorité des corrélations sont éliminées et l’activité glomérulaire est redistribuée pour revenir à un état stable. La décorrélation des patterns est une première étape utile à de nombreuses procédures de classification. Dans le cas d’un classificateurs optimal, elle n’apporte pas d’information supplémentaire sur la représentation olfactive et n’augmente pas sa performance. C’est plutôt la performance des classificateurs sous-optimaux qu’elle améliore, en agrandissant la zone de tolérance (Figure 2) . Ce processus peut être important pour les systèmes nerveux dans le cadre de l’apprentissage olfactif et donc de l’identification des odeurs .
Les patterns d’activité glomérulaire stimulés par une odeur peuvent être visualisés en introduisant des capteurs de calcium dans les neurones sensoriels olfactifs . Ce processus a été employé sur des poissons-zèbres pour analyser des patterns d’activité glomérulaire stimulés par 16 acides aminés qui appartiennent au spectre olfactif naturel du poisson-zèbre. Pour étudier la décorrélation des patterns, les réactions à trois acides aminés similaires (Phe, Tyr ou Trp) ont été mesurées sur les cellules mitrales par une imagerie calcique multiphotonique. L’imagerie calcique multiphotonique révèle qu’initialement, les patterns d’activité situés dans des groupes de cellules mitrales voisins se recouvrent. Par la suite, ce phénomène s’estompe car des sous-ensembles de ces cellules mitrales deviennent moins actives voire muettes. Cela résulte en une diminution locale, et non globale, de leur activité. Parallèlement, l’activité inhibitoire des interneurones augmente et gagne en densité. La Figure 3 illustre des mesures de l’activité des cellules mitrales avant et après l’exposition d’un poisson-zèbre à deux types d’odorant différents.
Autres méthodes possibles pour la décorrélation des patterns.
Des méthodes analytiques et des simulations ont démontré que des réseaux stochastiques composés d’éléments rectificateurs (SNOREs) dotés de poids synaptiques uniformes peuvent décorréler des patterns entrants spécifiques par une méthode appelée reTIDe . Cette dernière démarre par un seuillage du signal d’entrée. Les SNOREs sont composés d’unités de seuillage connectées de façon aléatoire par les synapses aux poids uniformes. Pour tout pattern positivement corrélé et à distribution normale, cette non-linearité mène dans tous les cas à une décorrélation qui augmente de manière monotone en fonction du seuil . Les patterns ayant subi le seuillage sont ensuite injectés dans le réseau par des connections récurrentes, amplifiant ainsi la décorrélation jusqu’à ce qu’un état stable soit atteint. Pour une preuve et analyse mathématique, se conférer à la section « ONLINE METHOD » de la publication référencée .
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W est une matrice de poids qui représente l’activité des interneurons entre les cellules mitrales. Chaque élément représente la force de la connectivité entre deux cellules mitrales. X(t) est une matrice qui représente les taux de déclenchement des stimuli 1 et 2 de chaque cellule mitrale individuelle à un instant t. En accumulant de plus en plus de données sur X au fil du temps, il est probable que la matrice des poids W puisse être optimisée.
Conclusion.
La décorrélation des patterns dans l’ampoule olfactive est une étape de calcul observable chez le poisson-zèbre. En revanche, aucun modèle mathématique proposé jusqu’ici n’a pu expliquer la décorrélation des patterns sur un plan mécanique. Une modélisation de l’interaction des neurones inhibitoires et excitateurs dans l’ampoule olfactive aiderait à mieux comprendre la décorrélation des patterns à une échelle neuronale. En somme, un tel modèle nécessiterait de cartographier l’intégralité de la connectivité de l’ampoule olfactive. Atteindre un tel objectif dépendra principalement de l'acquisition de grandes quantités de données grâce à des techniques de microscopie électronique à balayage et par reconstruction dense avec microscopie électronique dans les prochaines années.
Remerciements.
Nous exprimons notre gratitude toute particulière à l’encontre du Prof. Rainer Friedrich pour ses conseils consacrés cet ouvrage.
Cétacés à dents : Écholocalisation.
Introduction.
Les mammifères marins tels que les baleines, les dauphins et les marsouins ont développé des capacités sensorielles qui leur ont permis de nager en mer profonde et de coloniser les océans à travers le monde. Ces mammifères font partis de l’ordre des cétacés. Les cétacés à dents (odontocètes), micro-ordre des cétacés incluant au moins 71 espèces dont font partis les cachalots, les orques, les marsouins et les dauphins, ont acquis une capacité sensorielle remarquable, appelée écholocalisation. Ce mécanisme leur permet naviguer et de chasser leurs proies dans des zones de grande profondeur et à forte turbulence, où la visibilité est limitée. Des études ont montré que cette capacité leur donne une vision tridimensionnelle de leur environnement et, de plus, il leur permet de différencier et de reconnaître les caractéristiques de divers éléments, ce qui est un avantage biologique non-négligeable . L’écholocalisation a ainsi joué un rôle majeur dans le succès évolutif des cétacés à dents, une espèce apparue il y a 34 millions d’années. Cependant, l’écholocalisation n’est pas uniquement présente chez les cétacés à dents, mais aussi chez toutes sortes d’animaux. Les chauves-souris microchiroptères, par exemple, ont une écholocalisation extrêmement développée, tout comme les musaraignes, deux types d’oiseaux et les chauves-souris mégachiroptères qui font aussi appelle à cette capacité sensorielle .
Écholocalisation.
Principes de l’écholocalisation.
Le principe de base de l’écholocalisation est d’obtenir de l’information sur l’environnement grâces aux échos des ondes sonores émises (cf. Figure 4). Les odontocètes produisent des clics sous formes d’impulsions à haute fréquences entre 10kHz et 200kHz. Ces clics sont pour la plupart dans le spectre ultrasonique (>22.1kHz) et sont ainsi imperceptibles pour les êtres humains. La durée, la fréquence, l’intervalle et le niveau d’émission des impulsions créées varient d’espèces en espèces, et dépend des variations de l’environnement comme le bruit ambiant, les réverbérations, la distance et les caractéristiques de la cible . Par exemple, les cachalots utilisent un spectre de 10-30kHz pour l’écholocalisation, tandis que les marsouins et de nombreux dauphins émettent des ondes de plus de 100kHz . Une fois qu’une onde reflétée est détectée, le délai et l’intensité de celle-ci sont exploités pour acquérir de l’information sur la distance et l’orientation du signal entrant. Les odontocètes peuvent varier l’intervalle et le niveau d’émission des signaux transmis. En général, les clics sont émis à une fréquence qui permet au signal de revenir avant que le prochain ne soit émis. Ainsi, la fréquence des répétitions augmente au fur et à mesure que la cible s’approche. De plus, l’amplitude des clics et généralement plus élevée lorsque la cible est loin et diminue lorsque celle-ci approche.
Fonction.
L’écholocalisation chez les cétacés à dents est utilisée pour leur orientation et donc pour parcourir les océans. La détection , la localisation, la différentiation et reconnaissance des éléments dans les milieux environnant leur permet chasser leurs proies et d’éviter les prédateurs . Des études suggèrent que chez certaines espèces, par ex. les dauphins d’Hector, les ondes produites sont aussi utilisées dans un contexte social .
Mécanismes de production du son.
Les sons à haute fréquence générées par les odontocètes sont produits par une structure appelée museau de singe ou lèvres phoniques (MLDB), qui se situe dans le conduit nasal supérieur. Cette structure est constituée des bourses dorsales grasses, du museau du singe, des cartilages de la bourse et du ligament de l'évent. En faisant passer l’air à travers le museau du singe, le complexe MLDB se met à vibrer et donc à générer un son. Le son est propagé par un organe ovale de tissu gras occupant la majeure partie de la tête appelé le melon, qui agit comme un miroir acoustique en concentrant les rayons sonores devant l’animal (cf. Figure 5) . Le melon contient des graisses composées de lipides graisseuses. Ces lipides sont aussi appelés le tissu acoustique, dû à leurs bonnes conductivités sonores et à leur rôle dans la focalisation des rayons sortants. Une étude par Aroyan a montré qu’en plus du melon, le crâne et les bourses dorsales (sacs d’air) jouent aussi un rôle important dans la formation du faisceau sonore qui est propagé dans l’eau. Les sacs d’air se chargent de réfléchir tous les rayons sonores verticaux, tandis que les conduits nasaux et le crâne réfléchissent les sons orientés vers l’arrière . On peut noter que ce processus se produit chez tous les odontocètes, sauf les cachalots. La structure de leur tête et donc de leur production sonore et de leur ouïe diffèrent de celles des dauphins et autres cétacés à dents, et sont l’objet de recherches en cours.
Mécanismes de réception du son.
Les odontocètes ont la capacité remarquable de pouvoir entendre un large spectre de fréquence, allant même au-delà des 100 kHz. L’appareil dédié à la réception des signaux acoustiques se situe sur la mandibule inférieure (cf. Figure 5). La partie arrière de la mandibule est constituée d’un petit os fin, qui est directement connecté à la bulle auditive par un canal de gras. La bulle auditive, ou complexe tympano-pétreux, est composée de l’oreille moyenne (bulle tympanique) et de l’oreille interne (bulle périodique). Mis à part sa connexion avec la mandibule, le complexe tympano-pétreux est entièrement isolé du crâne, ce qui est important lors de la localisation du son sous l’eau . Le signal se propage de l’oreille moyenne, remplie de tissu acoustique, à l’oreille interne. A l’intérieur de l’oreille interne, les cellules ciliées dans la cochlée sont stimulées et convertissent le signal acoustique en signal électrique nerveux. Ces cellules ciliées sont connectées aux cellules ganglionnaires qui relaient les signaux électriques au cerveau via le nerf auditif. Il existe des différences significatives entre la structure de cette oreille comparée à celle d’un être humain ou celle d’autres mammifères. Celle-ci se caractérise par un nerf auditif plus long, une membrane basilaire plus longue, des canaux semi-circulaires plus petits et un ratio de ganglion par cellule ciliée plus élevé . Le délai entre l’émission des clics et la réponse auditive, aussi appelé latence , ne dure pas plus de 7-10μsec. Cette réponse auditive du système nerveux est plus rapide que celle d’un rat, malgré le fait qu’un rat ait une tête beaucoup plus petite.
La localisation du son, c’est-à-dire la capacité à détecter la direction et la distance d’un son entrant varie fortement en fonction du moyen de propagation. Chez les mammifères terrestres la localisation se fait grâce aux indices binauraux, c’est-à-dire la différence de temps interaural et la différence d’intensité du son. Des études montrent que les odontocètes procèdent de la même manière. Ces études postulent que la haute précision de la localisation sous-marine du son chez les cétacés à dents est dû à un large espacement entre leurs oreilles et au fait que celles-ci soit séparées du crâne. Le son est capté à travers le tissu de la mandibule, contrairement aux mammifères terrestres qui captent le son grâce à leurs tympans, ce qui permet de réduire les pertes d’intensité du son dû à la forte pression ambiante dans les eaux profondes. Une caractéristique particulière du rayon sonore émit est qu’il n’est pas homogène, c’est-à-dire que seuls les signaux se propageant le long de l’axe horizontal ne sont pas déformés. Ainsi, les éléments se trouvant sur la direction de l’axe majeur du rayon émit seront les plus faciles à détecter.
Son transmit et caractéristiques des signaux.
Les sons émis par les baleines à dents sont parmi les plus fort du règne animal avec des amplitudes crête à crête qui peuvent aller jusqu’à 225dB. On distingue deux types odontocètes selon leur signaux d’écholocalisation: les odontocètes siffleurs (la plupart des dauphins) avec des clics plus courts de 40-70μsec et d’une bande passante de 100kHz, et les odontocètes non siffleurs (cachalots, dauphin d’Hector) qui ont des sons plus long de 120-200μsec avec une bande passante aux alentours de 10kHz . La portée maximale de la détection d’élément varie d’une espèce à l’autre. Des expériences ont montré que cette portée est de 113m chez les grands dauphins et de 26m chez les marsouins communs. Les cachalots, quant à eux, peuvent détecter des éléments jusqu’à 500m. Néanmoins, ces chiffres sont à prendre avec précaution, car ces mesures sont difficiles à comparer car elles dépendent fortement des variables environnementales, tel que le bruit ambiant ou les turbulences.
Autres sens.
Odorat et goût.
Les baleines à dents ne possèdent ni bulbes olfactifs ni d’organe voméro-nasal, ce qui implique une absence d’odorat. Certains odoncètes comme le grand dauphin sont dotés de papilles gustatives, mais celles-ci ont disparues chez la plupart des espèces. On peut donc supposer que la perception du goût chez les odontocètes est très faible voire inexistante. Cependant, des études montrent que les baleines à dents ont développé des organes sensoriels additionnels pour palier leur manque de perception du goût, car celles-ci réagissent à la présence de certaines substances dans l’eau environnante .
Vue.
Bien que la vision sous-marine soit possible, les odontocètes ne dépendent que peu de leur vue. Leurs yeux peuvent s’adapter au changement d’environnement sous-marin : les globules oculaires et les cornées sont plus plats que ceux des mammifères terrestres, ce qui leur permet la réception de plus de lumière. Pour une vision maximale, leurs pupilles sont plus larges et la lumière entrante est reflétée deux fois à travers une couche réfléchissante appelée tapetum lucidum. Cette couche réfléchissante est principalement constituée de bâtonnets et n’a que peu de cônes. La perception des couleurs chez les baleines à dents s’en trouve fortement réduite . Lorsqu’elles sont à la surface, les pupilles des baleines à dents se rétrécissent pour éviter d’être endommagées par la lumière du jour. De plus, des glandes sécrètent une huile qui entretien et protège les globules oculaires. Les baleines à dents peuvent voir jusqu’à 10.7m devant elles sous l’eau, mais un peu moins à la surface .
Touché.
La peau des baleines à dents est mince et très sensible. Les zones les plus sensibles se situent autour de la tête, du ventre, des organes génitaux et des nageoires. Le touché joue un rôle important dans la communication, par exemple deux corps se touchent pour se saluer, ou pour d’autres fonctions sociales .
Géomagnétisme.
Les baleines à dents ont aussi un sens dédié au géomagnétisme. En plus de l’écholocalisation, la navigation s’opère en détectant le champ électromagnétique terrestre durant les traversées des océans. Des chercheurs l’ont prouvé en étudiant leurs mouvements qui s’alignent la plupart du temps sur les lignes du champ électromagnétique terrestre. Il est postulé que le flux du champ magnétique est utilisé par les odontocètes de deux manières : le champ magnétique local est perçu comme une carte topographique formée de contours qui sont parallèles au parcours des baleines. Les baleines mettent à jour leur position sur cette carte en mesurant les constantes fluctuations de ce champ. Les échouages de baleine semblent être liés à cette capacité sensorielle, et sont causés par des fluctuations irrégulières du champ, par exemple par les sonars militaires, les tempêtes solaires, ou bien lorsque leur parcours se heurte à la terre ferme .
Sens tactile par système de lignes latérales.
Introduction.
Les poissons sont un règne animal d’une grande diversité. Il existe plus de 32000 espèces de poisson, ce qui en fait le plus grand groupe de vertébrés.
La plupart des poissons possèdent des organes sensoriels très développés. Les yeux de la majorité des poissons pélagiques et des récifs sont capables de distinguer les couleurs. Certains peuvent même percevoir le spectre ultraviolet. Les poissons possèdent aussi un très bon sens olfactif. Par exemple les truites possèdent des narines dur leur tête qui leurs permettent des substances chimiques présentent dans l’eau en petite quantité. Lors de leur migration des océans vers les fleuves, les saumons utilisent leur odorat pour reconnaître leur cours d’eau de naissance. Enfin, les poissons de fonds marins ont un sens tactile très développé autour de leurs lèvres et leurs barbeaux. C’est aussi ici que se trouvent leurs papilles gustatives. Ils utilisent ainsi leur touché et leur odorat pour trouver de la nourriture dans les fonds marins ou dans les eaux troubles.
Les poissons sont aussi dotés du système de lignes latérales, aussi appelé system lateralis. Il s’agit d’un organe méchanosensoriel situé situé autour de la tête et sur les flancs. Cet organe sert à détecter les mouvements et les vibrations dans l’eau environnante.
Fonction.
Les poissons utilisent leur ligne latérale pour détecter les proies, les prédateurs et les changements de courant, mais aussi pour s’orienter pour éviter les collisions lorsqu’ils nagent en banc.
Coombs et. coll. ont montré que la ligne latérale permet aux poissons d’ajuster leur orientation vers leur proies. Les poissons s’orientent en fonction des vibrations détectées, qui sont générées par leurs proies, ou, dans le cas d’une expérience, par une sphère métallique vibrante, et ce même lorsqu’ils ont été aveuglés. Une inhibition de la transduction des signaux des lignes latérales peut être effectuer en y appliquant du chloride de cobalt, ce qui diminue fortement la capacité des poissons à détecter une proie.
En 1976, Pitcher et. coll. ont montré que des poissons aveuglés pouvaient continuer à nager en banc, alors que ceux avec une ligne latérale neutralisé ne le pouvaient pas, ce qui démontre que les poissons dépendent de leur ligne latérale pour nager en banc sans collision.
Anatomie.
On peut deviner les lignes latérales comme deux lignes qui parcours les flancs du corps du poisson, de la tête jusqu’à la queue. Ces lignes sont constituées d’une série de cellules méchanoréceptrices appelées neuromastes. Celles-ci se trouvent soit à la surface de la peau ou, plus fréquemment, au sein du canal de la ligne latérale. Ce canal, rempli de mucus, se trouve sous la peau et transduit les variations hydrodynamiques des ouvertures sur l’extérieur vers les neuromastes à l’intérieur (cf. Figure 7). Les neuromastes sont elles-mêmes composées de cellules sensorielles avec des cellules ciliées ancrées dans une cupule gélatineuse cylindrique. Celles-ci sont soit directement en contact avec l’eau (surtout chez les poissons d’eau profonde), soit connectées au liquide lymphatique du canal latéral. Les changements hydrodynamiques fléchissent la cupule ainsi que les cellules ciliées à l’intérieur. De la même façon que les cellules ciliées dans les oreilles des vertébrés, une déviation vers les cils courts entraine une hyperpolarisation (baisse du taux de déclenchement) alors qu’une déviation dans le sens inverse entraine une dépolarisation (augmentation du taux de déclenchement) des cellules sensorielles. Ainsi, une représentation des changements hydrodynamiques est transduite, via un signal digital encodé par les variations du taux de déclenchement, le long de la ligne latérale vers le cerveau. L’intégration de neuromastes en grande quantité, autant sur les connections afférentes qu’efférentes, permet la création de circuits neuronaux complexes. Ces circuits peuvent ainsi réagir à des fréquences de stimulation différentes ce qui leur permet d’encoder des paramètres divers, tel que l’accélération ou la vitesse.
Chez les requins et les raies, certains neuromastes ont évolué d’une manière intéressante. Ceux-ci sont devenus des électrorécepteurs appelés ampoules de Lorenzini. Ces récepteurs sont concentrés autour de la tête du poisson et peuvent détecter des variations de stimulations électriques de l’ordre du 0.01 microvolt. Grâce à cet appareil de mesure, ces poissons sont capables de percevoir des potentiels électriques infiniment petits générés par des contractions musculaires, ce qui leur permet de mieux chasser leur proies sur de grandes distances, même dans les eaux troubles ou bien sous le sable. Il a été postulé que les requins utilisent aussi ce sens pour mieux s’orienter et lors de leur migration, vu que les ampoules de Lorenzini sont assez sensibles pour détecter le champ magnétique terrestre.
Évolution convergente.
Céphalopodes.
Les céphalopodes tel que les calmars, les pieuvres et les seiches ont des cellules ciliées épidermales sur leur tête et leurs bras semblables aux lignes latérales des poissons. Des mesures électrophysiologiques prises sur les lignes de la sèche commune (Sepia officinalis) et le calmar court (Lolliguncula brevis) ont pu montré qu’il s’agit bien d’un équivalent, pour les invertébrés, aux méchanorécepteurs des lignes latérales des poissons et des amphibiens aquatiques.
Crustacés.
Une autre convergence à la ligne latérale peut être observée chez certains crustacés. Contrairement aux poissons, les cellules méchanosensorielles ne se trouvent pas le long du corps, mais plutôt le long de leurs antennes à intervalle régulier. Ces antennes sont fixées parallèlement au corps, et forment donc deux lignes latérales équivalentes à celles des poissons, même si elles sont mécaniquement indépendantes du reste du corps.
Mammifères.
Chez les lamantins , leur corps est couvert de poils tactiles, à l’exception de leur tête. Ces poils sont similaires aux poils mécanosensoriels des rats-taupes nus. Cet ensemble de poils est comparable à la ligne latérale des poissons et compense les déficiences visuelles des lamantins. De la même façon, les moustaches des phoques communs peuvent détecter de minuscules mouvements dans l’eau et forment un réseau de récepteurs hydrodynamiques. Néanmoins, ce système est bien moins sensible que la ligne latérale des poissons.
Requins : électroception.
Introduction.
Les requins sont parmi les animaux les plus anciens de la planète (les premiers requins sont apparus il y a 420 millions d’années). Ils appartiennent aux Elasmobranchii, une sous-classe des Chondrichthyes (poisson cartilagineux) qui regroupe les requins et les raies. Les Elasmobranchii sont caractérisés entre autres par le fait que contrairement a d’autres types de poisson, ils ne possèdent pas de vessie natatoire. Une autres caractéristique notable est qu’ils sont capables de détecter les champs électriques grâce a des organes appelés ampoules de Lorenzini (cf. Ampoules de Lorenzini) . Le nombre de nerfs sensoriels de ces organes est comparable a celui d’un œil, d’une oreille, d’un nez ou d’une ligne latérale. Cette perception sensorielle permet au Elasmobranchii de détecter les champs électriques de leurs proies, de leurs congénères et leurs prédateurs. Dans le cadre de notre étude, nous nous restreindrons a l’exemple des requins.
Entrée sensorielle.
Les champs électriques sont soit générés par une l’activité bioélectrique d’autres poissons ou par le mouvement de charge du champ magnétique terrestre.
Champs bioélectrique.
Il existe trois types de champ électrique a proximité des poissons, définis par Kalmijn :
- les champs continus allant jusqu’à 500 μV a proximité de la tête, des branchies et des plaies.